Boeri : Monaco a résisté à deux guerres, on résistera bien à Domenicali
De nouvelles attaques sur le contrat actuel signé avec la F1
Monaco n’a signé "qu’à contrecœur" un contrat avec Liberty Media pour maintenir la légendaire course au calendrier de la Formule 1 en 2023, 2024 et 2025.
Ce sont les nouvelles affirmations de Michel Boeri, président de l’Automobile Club de Monaco, qui a déclaré que le contrat avait été signé "dans l’intérêt du championnat du monde de Formule 1".
Le Prince Albert II de Monaco a tenu à se dissocier des propos de Boeri hier et admettait qu’il "vaudrait peut-être mieux que quelqu’un d’autre négocie au nom de l’ACM avec la F1".
Avant cette prise de parole du Prince, Boeri en avait remis une couche dans Monaco-Matin au sujet de Liberty Media et du contrat actuel.
"À force de reculer vers le précipice, à moins d’être suicidaire on signe. Le problème, c’est ce qu’on signe. Et apparemment ceux qui doivent partager la responsabilité de cette signature n’ont pas dû bien lire le contrat."
"Avec Bernie on n’avait pas besoin de trois cabinets d’avocats, la discussion était dure mais quand c’était acté, on signait un contrat en trois pages et jamais il n’y dérogeait. Aujourd’hui le contrat fait 65 pages."
"Mais on se fait à tout, on a résisté à deux guerres mondiales, on résistera bien à un contrat de plus rédigé ou inspiré par M. Domenicali."
"Je rejoins M. Domenicali sur le fait que nous sommes en période d’essai. Ou cela va marcher entre nous ou alors il ne va rien se passer. Si nous étions désireux de continuer et pas lui, c’est comme dans les couples, on ne pourra pas forcer les gens à rester ensemble. En ce qui nous concerne, on fera tout pour garder le Grand Prix parce que chez nous, c’est une tradition, une image importante et mondiale. Il serait idiot au prétexte de sympathie ou d’antipathie de sacrifier un monument pareil. Donc, en 2025, on fera tout pour que ce contrat soit renouvelé. Cela ne veut pas dire tout accepter mais retourner à la négociation, certainement."
"On s’est ainsi essayé en union contractuelle relativement libre cette année, je suppose que cela va très bien se passer, parce qu’ils ont des dirigeants extrêmement compétents qui savent apprécier une situation au-delà des cabinets d’avocats, qui sont toujours au milieu de toutes ces affaires et qui, au lieu de favoriser l’entente, sont là pour soulever tous les points qu’ils imaginent négatifs. Je pense que M. Domenicali, qui est un latin, a une idée exacte des affaires. Il sait ce qui est possible et ne l’est pas, et je ne vois pas l’intérêt qu’il aurait à sacrifier Monaco sur l’autel de la patrie et d’avoir le titre de celui qui a étranglé le Grand Prix de Monaco."
"Il est clair que la situation n’est pas agréable. Nous avions un objectif précis qui était la continuation du Grand Prix. Ce faisant, un cahier des charges a été établi, un contrat qui ne nous laisse pas la même latitude que nous avions par les années passées. C’est contraignant, c’est fatigant, ça ne nous plaît pas car nous avions l’habitude d’une certaine liberté que nous avons perdu. Mais nous n’avons pas perdu l’essentiel, qui est quand même la gestion, l’esprit, l’image du Grand Prix. Et dans cette petite Principauté un courant de bénévolat continue d’exprimer une certaine volonté de servir son pays. À partir de là, les péripéties d’un contrat sont importantes parce qu’elles ont une répercussion financière mais demeurent très loin de l’esprit d’un club et notre volonté de faire mieux. La volonté de ne pas perdre."
Boeri évoque lui-même une mise en retrait au profit du gouvernement.
"Depuis le premier jour je suis prêt à me mettre en retrait, et je leur dis bon courage. Si ce n’est plus du sport mais une bataille juridique dix fois par jour, où est l’intérêt ? Le pauvre gouvernement, vous ne lui feriez pas un cadeau. D’autant plus avec toutes ses strates administratives et un certain mode d’emploi pour agir."
"Le Prince est à part, il a d’autres affaires qui sont celles de l’État. Qu’il jette un œil intéressé certes, mais il n’a pas le temps de gérer cette politique. Et puis il a tellement d’autres problèmes, je ne pense pas qu’on l’empêche de dormir."
Reste la question du tracé. Pourrait-il encore évoluer vers l’avenue Princesse Grace ? Cela rallongerait la ligne droite avant le tunnel de quelques centaines de mètres.
"Prolonger le circuit avenue Princesse Grace enquiquinerait la circulation, qui est plutôt fluide aujourd’hui pendant le Grand Prix, pour augmenter le circuit de 200 ou 300 m de long sur des portions où l’on ne double pas. Je ne vois pas l’intérêt sur le plan sportif. Mais si le gouvernement estimait qu’il est nécessaire d’agrandir le circuit, pourquoi pas."
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