Alonso, le samouraï de la F1
Tant qu’il est performant, pourquoi arrêter le sport ?
Tous les pilotes ou presque sont fans du Grand Prix du Japon… et Fernando Alonso ne fait pas exception.
Le pilote Aston Martin F1 est un grand amateur de la culture japonaise, et a notamment un samouraï tatoué dans le dos.
Pourquoi d’ailleurs un samouraï ? En marge du Grand Prix à Suzuka, l’Espagnol s’est confié sur ‘la symbolique du samouraï’ selon lui…
« Pour moi, c’est la bravoure. Ce n’est pas seulement faire des choses folles. Ce n’est pas seulement penser que l’on va au-delà des limites. La bravoure, c’est quand vous allez au combat et qu’il n’y a même pas un pour cent de votre esprit qui pense que vous allez échouer. Vous utilisez cette faim et ce sentiment de compétition que vous avez en vous pour attaquer plus fort qu’avant. C’est le seul moyen de découvrir ce qui est en vous et ce qui vous poussera à donner le meilleur de vous-même. »
« Les samouraïs étaient très loyaux envers leur famille et leur peuple. Ils étaient motivés par cette loyauté envers leur famille et les personnes pour lesquelles ils se battaient. Pour moi, c’est la même chose. Ma famille, mes amis : ces personnes ont joué un rôle clé dans mon succès et ma longévité en Formule 1. »
« Je pense qu’un pilote de course et un samouraï sont très liés. Discipline, confiance en soi, pas de peur. Nous nous battons pour un seul objectif : gagner. Même mourir pour un samouraï était un privilège, ce n’était pas une crainte. En tant que pilote de course, à chaque tour, à chaque moment, à chaque virage, il y a un danger. Il faut se préparer à tout ce qui peut arriver. Il faut s’entraîner. Il faut être prêt. »
Un samouraï n’aurait jamais peur... mais Fernando Alonso ?
« Ma plus grande peur est de ne pas réussir, de ne pas être à la hauteur, de ne pas gagner. J’ai 750 personnes derrière moi dans l’Aston Martin F1 Team, qui produisent la meilleure voiture possible. Ma plus grande crainte est de ne pas répondre aux attentes des gens, de ne pas gagner. »
Fernando Alonso évoque ici une pression assez immense à porter sur ses épaules... n’a-t-il pas des doutes parfois ? L’échec lui fait-il peur ?
« La peur de l’échec affecte vos performances. Elle peut vous rendre plus lent. Lorsque vous êtes en tête de la course et que vous êtes à 10 tours du drapeau à damier mais qu’il y a quelqu’un de plus rapide derrière vous, il est naturel de commencer à penser : ‘’Et si je perdais cette course ? Et si je me faisais dépasser dans le dernier tour ?’’ Ces pensées ne sont jamais utiles - elles limitent votre capacité à performer et à donner le meilleur de vous-même - et j’essaie donc de les éliminer. C’est une forme de courage que d’avoir la force mentale de s’éloigner de toute pensée d’échec. »
« Il est impossible d’être préparé à tout. Grandir en tant que personne, c’est accepter de ne pas toujours être complètement prêt. Vous ne serez pas toujours parfait. Il est très difficile d’être prêt à 100 % pour chaque week-end, chaque course, chaque tour, mais si vous l’êtes à 99,9 % tout le temps, vous aurez une longueur d’avance sur tous les autres. »
Alonso n’est pas près d’arrêter la F1
À Singapour, Fernando Alonso est devenu le premier pilote à dépasser la barre des 100 000 km en Grand Prix.
Cela signifie-t-il quelque chose pour lui ou bien comme Max Verstappen parfois, ne se préoccupe-t-il pas trop des statistiques ?
« Le plaisir de conduire me fait revenir et me maintient dans le monde de la course. Je me sens très privilégié de piloter des voitures de Formule 1. Je conduis depuis l’âge de trois ans. J’ai passé presque toute ma vie derrière le volant. Si je pouvais choisir une chose à faire chaque fois que je me réveille le matin, je continuerais à choisir d’être pilote de Formule 1. »
La question peut se poser : jusqu’à quand Fernando Alonso courra en F1 ? Pourquoi pas encore pendant trois ans, jusqu’à ses 45 printemps ?
« Je n’ai jamais pensé que je resterais en Formule 1 aussi longtemps parce que je n’ai jamais eu l’impression de faire partie du cirque de la F1 : tout le glamour, tout le spectacle, tout ce qui se passe sur le circuit au-delà de la course. Mais si une version plus jeune de moi me voyait piloter au plus haut niveau en Formule 1 à l’âge de 42 ans, il ne serait pas surpris car, même à l’époque, je savais à quel point j’aimais la course. La course en Formule 1 est la chose que j’aime le plus faire. Tant que je me sens rapide, pourquoi m’arrêter ? »
Autre question qui est sur toutes les lèvres des fans de l’Espagnol : à quand la 33e victoire ?
« Chaque fois que je prends le départ d’une course, même si nous ne sommes pas assez forts pour nous battre pour la victoire, il y a un pour cent de moi qui, lorsque je ferme la visière et que le feu vert apparaît, espère toujours que c’est ce jour-là que je gagnerai. 99 % du temps, vous échouez, mais la seule fois où vous réussissez vaut la peine d’attendre et vaut tout le travail que vous avez fourni. Le désir de gagner est toujours présent. Je l’ai eu dès le premier jour et je l’ai encore aujourd’hui. Je ne m’arrêterai pas de sitôt. »
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