Alonso : La F1 est un sport ’où il y a toujours des frustrations’

Du "trop beau pour être vrai" jusqu’aux difficultés chez Aston Martin

Par Franck Drui

19 décembre 2023 - 14:50

Fernando Alonso a tiré le bilan d’une saison 2023 qui restera tout de même excellente pour lui avec Aston Martin F1.

L’Espagnol ne s’attendait pas à briller autant pour sa première année avec l’équipe de Silverstone.

"C’était une saison incroyable. Et il y a probablement 12 mois, voire 10 mois, lorsque nous avons lancé la voiture, nous ne nous attendions pas à être dans cette position. Cela a été un voyage incroyable."

"De mon point de vue de pilote, ce fut un plaisir de constater la détermination et la concentration dans la performance dont nous avons été témoins cette année chez Aston Martin."

"L’AMR23 a été rapide tout de suite mais c’est un sport très exigeant, très compétitif, nous avons donc dû continuer à développer la voiture et continuer à nous concentrer sur les performances. Ce fut une saison très intense."

Quand l’AMR23 a pris la piste à Bahreïn, dès les essais hivernaux. Tout le monde a été surpris. Certains ont même cru au bluff...

"Oui ! Il y a eu des moments lors des tests de pré-saison où j’ai pensé que c’était trop beau pour être vrai. Et puis nous avons eu la première course, nous avons été aussi compétitifs que le test le suggérait et nous avons terminé sur le podium."

"J’avais le sentiment qu’il y avait une opportunité pour moi et l’équipe de faire quelque chose de grand ensemble. Le projet donnait l’impression de prendre vie. C’était magique."

De quoi répondre aux gens qui ont critiqué son choix de carrière. Etait-il soulagé ?

"J’étais super heureux. Je me suis senti très chanceux avec cette décision. En Formule 1, vous n’avez jamais de boule de cristal pour anticiper ce qui va se passer l’année suivante – mais lorsque vous prenez une décision, changez d’équipe et que soudain vous vous battez pour les podiums, c’est l’une des meilleures sensations."

Il n’en reste pas moins que cette saison a aussi causé quelques frustrations. Comme Monaco, une course que l’équipe aurait pu gagner en changeant quelques détails... Alonso admet qu’il n’aurait pas pu mieux faire de son côté.

"En F1, vous vous concentrez davantage sur certains détails quand vous pressentez qu’il y a un truc à faire. Vous essayez de vous assurer que tout est parfaitement parfait certains week-ends parce que vous sentez cette opportunité – vous savez qu’il y a une chance de faire quelque chose de plus – mais ce niveau d’intensité est impossible à maintenir pendant plus de quelques jours. Cela détruirait simplement votre énergie. J’essaie de le faire tous les week-ends ; parfois on est plus concentré, parfois un peu moins."

"À Monaco, j’ai peut-être donné un petit plus, mais on ne peut pas faire ça tout le temps. La F1 est un environnement intense dans lequel nous travaillons. Il y a beaucoup d’engagements, hors piste comme en course. L’expérience m’aide à réguler cela – à savoir ce qui est important et ce qui l’est moins."

La baisse de forme de l’équipe qui a suivi a-t-elle eu un impact sur sa motivation ?

"Je ne pense pas que ce soit un secret de dire que ces temps sont toujours difficiles. Il n’existe pas de recette magique pour maintenir une motivation élevée et être heureux. C’est un sport où il y a toujours des frustrations, des moments difficiles, et où les gens ont parfois du mal à cacher leur déception – et il n’y a rien de mal à cela. Cela fait simplement partie du sport et de la vie."

"L’important pendant les ’petits’ week-ends était de comprendre quel était le problème – d’approfondir l’analyse de la voiture, de ce que nous aurions pu faire différemment si nous avions répété le week-end. Ce genre de choses, ces exercices ont rendu l’équipe plus forte et c’était un bon apprentissage pour l’avenir."

"Nous retirons du positif de ces week-ends difficiles. C’était agréable de voir l’équipe unie dans cet objectif."