Les ORECA 03 de TDS Racing et Pecom Racing sur le podium en LMP2

Sept des huit ORECA 03 au départ des 24 Heures du Mans ont rallié l’arrivée

Par Franck Drui

17 juin 2012 - 18:28
Les ORECA 03 de TDS Racing et Pecom

Présentes aux avant-postes tout au long de ces deux tours d’horloge, les ORECA 03 ont su placer leurs attaques au moment opportun. Trustant les premiers rangs en se livrant parfois à des duels fratricides, aucune des écuries équipées des châssis ORECA n’a démérité. Performance et fiabilité étaient bien au rendez-vous puisque sur les huit châssis engagés, sept sont à l’arrivée, le seul abandon étant consécutif à une sortie de piste pour l’équipe Murphy Prototypes, leader des LMP2 une partie de la nuit. Finalement, Thiriet by TDS Racing et Pecom Racing terminent sur le podium derrière Starworks Motorsports. Trois régimes de safety-car, une course à rebondissements, des changements de leaders, une issue incertaine jusqu’au damier, rien n’a manqué à cette 80ème édition pour conserver aux 24 Heures du Mans son statut de mythe.

« Bravo à tous les teams qui ont engagé un châssis ORECA » déclare Hugues de Chaunac, Président du Groupe ORECA. « C’est un superbe résultat d’ensemble, avec sept voitures sur huit qui ont passé le drapeau à damier dont deux sur le podium ! Thiriet by TDS réalise une excellente performance tout comme Pecom Racing qui raflent respectivement la deuxième et troisième places du classement. Nous sommes très heureux de ce formidable résultat et je félicite chaque équipe. »

Retour sur ces 24 Heures…

Pour l’équipe Thiriet by TDS Racing, les heures se suivent mais ne se ressemblent pas sur cette édition des 24 Heures du Mans. S’emparant de la deuxième place au terme de la première heure de course, et passant même un moment en tête pendant le relai du Suisse Mathias Beche, la N°46 connaît ensuite quelques revers de fortune. Crevaisons ou excursions hors de la trajectoire idéale font plonger l’équipage jusqu’à la 16ème position avant d’entamer une incroyable remontée jusqu’à la deuxième marche du podium à cinq heures de l’arrivée. Alors que Pierre Thiriet se concentre sur son objectif, Christophe Tinseau entrevoit une fin de course très serrée, convaincu qu’il ne faudra rien lâcher. Effectivement, le trio ne lâche rien et jusqu’au bout multiplie les tentatives pour déloger le leader. Sur un rythme soutenu et sans jamais douter, la ORECA 03 du Thiriet by TDS Racing boucle ses premières 24 Heures du Mans sur la deuxième marche du podium.

Une belle concrétisation pour le team manager, Xavier Combet, qui revient sur l’intensité de cette épreuve de légende : « Notre objectif était de découvrir cette course unique tout en gérant correctement la voiture. Nous avons rencontré, hier en début d’après-midi, un petit souci mécanique qui nous a contraints de rentrer au box pour réparer. Nous avons perdu quatre tours mais c’est une course de 24 heures et nous savions que bien d’autres événements pouvaient encore se produire. Nous sommes restés très calmes en attendant le meilleur moment pour saisir notre chance. Les pilotes ont fait un travail remarquable sous l’impulsion de Mathias (Beche). Nous avons grignoté place après place puis par la mise en oeuvre de nos stratégies, nous nous sommes retrouvés à la deuxième position. Ce résultat est une excellente surprise pour une première participation et une belle récompense pour toute l’équipe et surtout nos partenaires qui croient au projet. L’essai est transformé ! »

Au coeur de cette catégorie extrêmement disputée, l’équipe argentine Pecom Racing s’est sans doute montrée la plus régulière et la plus offensive sans jamais dévisser au delà de la 7e place. Cramponné au 3ème rang depuis le lancement de ces deux tours d’horloge, Soheil Ayari ne relâche pas la pression.

Malheureusement, la N°49 écope d’un stop and go pour excès de vitesse dans la pitlane et voit s’envoler les quelques minutes d’avance si chèrement acquises. Pierre Kaffer et Luis Perez Companc repartent en chasse pour réduire l’écart et atteindre la deuxième place des LMP2 à la mi-course. A cinq heures de l’arrivée et malgré un tout droit au virage d’Indianapolis, Soheil Ayari conserve un temps sa position mais doit s’incliner face à la N°46 du Thiriet by TDS Racing. Pierre Kaffer jette ses forces dans la bataille pour revenir et l’ORECA 03 répond à merveille. A l’arrivée, la troisième marche du podium leur est définitivement acquise pour la plus grande joie de toute une équipe.

Pierre Kaffer savoure ce podium : « Cette année les LMP2 étaient très compétitives. Je tiens à remercier Pecom pour avoir préparé une super voiture. Quand on observe le rythme que nous avons maintenu durant toute la course, nous méritions de terminer sur le podium. Un podium au Mans est magique, quelle que soit la place et pour cette raison, je suis tout aussi heureux pour moi que pour l’équipe qui a fait un travail fantastique depuis plusieurs mois. La voiture n’a connu aucun problème et nous n’avons pas crevé une seule fois. Ce résultat est une réelle satisfaction. »

Dans le Team Signatech-Nissan, le début de course est plutôt sage. La stratégie d’enchaîner les triples relais se trouve quelque peu contrariée par une usure prématurée des pneumatiques. Les triples relais se transforment en doubles, ce qui n’empêche pas la N°26, pilotée par le trio Nelson Panciatici, Pierre Ragues et Roman Rusinov, de s’installer à la 5ème place de la catégorie sur le premier tiers de la course. Gérant avec attention sa progression, à l’entame de la 11ème heure de course, la ORECA 03-Nissan pointe en deuxième position. Une place également convoitée par une autre ORECA 03, celle de l’équipe argentine Pecom Racing. A quatre heures de l’arrivée, victime d’une crevaison à l’arrière droit, Roman Rusinov part en tête-à-queue et se retrouve à la 4ème place. Tout est à refaire… Mais l’écart s’est creusé et il devient bien difficile d’aller chercher la troisième marche du podium.

Pour Nelson Panciatici, lauréat cette année du Prix Jean Rondeau récompensant le meilleur rookie, cette expérience et cette quatrième place resteront inoubliables : « Le Mans est vraiment une course difficile, je ne m’attendais pas à autant de paramètres à gérer, notamment la nuit où le trafic et les sorties de piste sont de réelles difficultés. Mais je suis très heureux d’être allé au bout. Le seul regret est de terminer au pied du podium. Nous n’avons pas connu de problèmes techniques majeurs sur la voiture mais les crevaisons nous ont vraiment pénalisés et c’est ce qui nous coûte le podium. Cette semaine était passionnante et je n’ai qu’une envie, revenir l’année prochaine ! »

La voiture soeur de l’équipe française, la Signatech-Nissan N°23 connaît un début de course comparable mais fait face en pleine nuit des moments difficiles. Alors que Franck Mailleux parvient à améliorer le meilleur temps des LMP2, c’est bien Olivier Lombard qui se fait une « grosse chaleur » vers 4h00 du matin en allant percuter le muret à Mulsanne. Malgré la violence du choc, le pilote parvient à ramener la voiture au stand. Après l’intervention des mécaniciens Signatech-Nissan, la ORECA 03 N°23 reprend la piste et tente de refaire son retard mais avec une dizaine de tours de handicap, la tâche n’est pas simple. Cinq heures plus tard, Franck Mailleux pointe dans le Top Ten avant de se faire surprendre et tirer tout droit à la première chicane des Hunaudières. Plus de peur que de mal et la N°23 regagne la piste sans encombre. Jordan Tresson repart alors à l’assaut du classement général mais ne peut faire mieux que 9e.

Dès le coup d’envoi de cette course phénoménale, le poleman de la catégorie, John Martin (ADR-Delta) garde l’avantage et entame ses deux tours d’horloge sur le bon rythme. Mais avant d’achever la première heure de course, le britannique perd le commandement après un arrêt prolongé. Enchainant au fil des heures les petits incidents (crevaison, tête-à-queue ou tout droit), ADR-Delta navigue dans le top 10.

Relai après relai, John Martin, Tor Graves et Jan Charouz parviennent à reprendre quelques places pour se positionner au 5ème rang à l’amorce du dernier tiers de la course. Tour à tour, John Martin et Jan Charouz en profitent pour venir chatouiller les chronos et se rapprocher du temps de la pole. Après 20 heures de course, la performance est toujours au rendez-vous sur l’ORECA 03 du team ADR-Delta. En fin de parcours, l’équipe britannique doit céder une place et au passage du drapeau à damier et se classe 6ème des LMP2.

Calé aux alentours du Top 10, Boutsen Ginion Racing aborde les premières heures de cette épreuve sans précipitation. Au fil des tours, Bastien Brière et Shinji Nakano gèrent les petites erreurs de trajectoire et les crevaisons intempestives sans connaitre d’incident majeur. Mais vers 7h00 ce matin, Jens Petersen, alors au volant de la N°45 tire tout droit à Indianapolis. Deux heures plus tard, la ORECA 03 regagne son stand en perdant un bon quart d’heure. Les mécaniciens diagnostiquent une suspension arrière gauche endommagée. Le temps de procéder aux réparations nécessaires et la N°45 regagne la piste. De précieuses minutes s’envolent et placent l’équipe belge au 11ème rang. Au terme de 24 Heures de course, le Boutsen Ginion Racing entre dans le top 10.

Après une première heure de course relativement calme, l’équipe Race Performance connaît ensuite diverses péripéties. Les heures s’égrainent émaillées de quelques incidents. Michel Frey est victime d’un tête-à-queue puis Ralph Meichtry écope d’un stop and go pour excès de vitesse dans la pitlane. Jonathan Hirschi tente alors un retour dans le top 10 mais les petites erreurs se payent au prix fort sur les 24 Heures du Mans. Malgré tout, Race Performance joue la carte de la régularité misant sur la fiabilité de son ORECA 03 et en se classant 11ème des LMP2, la mission est accomplie.

L’équipe Murphy Prototypes compte parmi les grands animateurs de la catégorie LMP2 sur cette 80ème édition des 24 Heures du Mans après avoir connu les joies d’être leader et la douleur de l’abandon. Sixième au terme de la première heure (sa position sur la grille), l’équipe irlandaise reprend une place à chaque heure écoulée jusqu’à s’installer en tête au bout de sept heures de course. Brendon Hartley, Warren Hugues et Jody Firth se battent comme des diables et offrent un spectacle remarquable durant trois heures en tenant la dragée haute à ses rivales. Malheureusement, au petit matin les événements s’enchainent. Le jeune néo-zélandais Brendon Hartley part à la faute dans les chicanes Ford. Le choc endommage irrémédiablement la suspension arrière droite de l’ORECA 03 qui doit jeter l’éponge. Malgré cette belle démonstration, beaucoup de déception dans le clan Murphy Prototypes qui pouvait aller chercher la victoire.

Prochain rendez-vous en juillet avec les 6 Heures de Donington, dans le cadre de l’European Le Mans Series. La quatrième manche du Championnat du Monde d’Endurance FIA se déroulera quant à elle en août, à Silverstone.

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