Benoit Tréluyer satisfait, mais frustré !

Après les 6 Heures de Fuji

Par Franck Drui

16 octobre 2012 - 17:42
Benoit Tréluyer satisfait, mais (...)

Un contact nécessitant le changement du capot avant et une pénalité auront fini par ruiner les chances de victoire de Tréluyer et de ses équipiers Lotterer et Fässler. Deuxième, l’équipage conforte toutefois sa position en tête du championnat.

« Je suis super content d’avoir roulé ici », dimanche soir, malgré la déconvenue de ne pas s’être imposé, le Français tenait à rester souriant ! « Nous avons reçu un accueil incroyable de la part des fans japonais. Lors de la séance d’autographes avec André (Lotterer) et Marcel (Fässler), on nous a même suggéré de partir plus tôt que prévu car le service d’ordre, malgré le renfort de deux gendarmes, n’y suffisait plus. De la folie ! Ils avaient des drapeaux Audi et scandaient le nom de la marque. »

Profondément touché par les nombreuses démonstrations de sympathie, Benoît tenait à masquer sa déception, mais il en avait pourtant gros sur le cœur.

« Les qualifications se sont très bien passées grâce à un fantastique travail de l’équipe. Nous avions trouvé les réglages nous permettant d’évoluer dans une bonne fenêtre d’exploitation, et nous avions une stratégie tournée vers l’attaque. André a pris le départ, parvenant à garder un écart réduit avec notre adversaire lors de son double relais. Je l’ai remplacé pour un double relais alors que Lapierre était au volant de la Toyota, et je suis parvenu à le passer. Lors du second, je remontais mais je lâchais trop de secondes dans le trafic, par excès de prudence. J’attaquais fort mais je suis tombé sur l’Aston Martin #97. Elle était en train de se faire doubler par une LMP1 et j’ai cru qu’elle allait me laisser passer. Je me suis infiltré, mais elle s’est rabattue au dernier moment. La porte était ouverte, et elle l’a refermée brutalement ! »

L’Aston Martin GTE-Pro alors pilotée par Stefan Mücke partait en tête-à-queue en emportant le capot avant de l’Audi #1.

« J’ai cru que quelque chose avait cassé, mais c’était juste une partie de la carrosserie bloquée sous la roue. Une fois le morceau parti, tout est redevenu normal. A la radio, Leena (Gade, ingénieur de piste) me disait de rentrer à la fin du tour mais je savais que Marcel n’allait pas être prêt et que nous allions perdre beaucoup de temps. Aussi, j’ai demandé de faire un tour de plus. Quand je suis rentré, le nouveau capot avant était prêt pour installation, Marcel attendait. »

Comme il y avait des débris dans trois virages, la Safety Car entrait en action le temps de nettoyer la piste, ce qui permettait à la #1 de rester dans le coup pour la victoire. Hélas, peu de temps après, le collège des commissaires infligeait un « stop & go » à l’équipage !

« Nous avons tous été un peu surpris dans la mesure où d’autres contacts avaient eu lieu à cet endroit et que de simples avertissements avaient été distribués, s’étonnait encore Benoît. Nous nous sommes crachés dans les mains et nous avons revu la stratégie pour ne pas avoir à changer de pilote lors du dernier relais. Il nous en restait deux à accomplir et nous voulions garder la possibilité de ne pas changer de pneus lors du dernier. Comme il était trop risqué de faire enchaîner trois relais à Marcel (Fässler), c’est André (Lotterer) qui a pris le volant. Il a gardé les mêmes pneus pour le second relais et il a attaqué comme un fou, mais cela n’a pas suffi. Sans la pénalité, la victoire était encore à notre portée ; avec, elle était impossible… »

Si le trio vainqueur aux 24 Heures du Mans, aux 6 Heures de Silverstone et aux 6 Heures de Bahreïn devait se contenter cette fois de la 2e place, il n’en repartait pas moins avec une avance encore accrue au championnat du monde « Pilote » ou il devance désormais l’autre équipage Audi de 16,5 points.

« Si nous avions gagné à Fuji, nous n’aurions pas été sacrés de toute manière. Cela ne change donc pas grand-chose de ce point de vue puisqu’il nous faut absolument terminer dans les trois premiers à Shanghai pour espérer décrocher le titre. Reste, évidemment, qu’André, Marcel et moi sommes déçus car nous aurions aimé offrir cette victoire aux fans et à Audi. L’équipe méritait la victoire pour le dur travail réalisé, et la R18 quattro e-tron la méritait aussi car elle s’est une nouvelle fois révélée rapide, économe en carburant et très résistante comme le choc l’a montré… »

Autant de qualités que les trois complices se feront un devoir – et un plaisir - de mettre en exergue lors de la finale du championnat, en Chine, le 28 octobre prochain.

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