Wheatley se souvient de ’la camaraderie’ entre Senna et Schumacher

"Les gens n’en sont peut-être pas conscients"

2 mai 2025 - 20:33
Wheatley se souvient de 'la camaraderie' entre Senna et Schumacher

Avant d’être directeur sportif de Red Bull puis team principal de Sauber F1, poste qu’il occupe aujourd’hui, Jonathan Wheatley a été mécanicien de Benetton. Un poste qu’il a occupé de 1991 à 2001, avant de devenir chef mécanicien à Enstone sous les couleurs de Renault.

Au début de la saison 1994, il se rappelle qu’il s’amusait à un jeu avec Ayrton Senna, qui consistait à lui montrer les temps de Michael Schumacher quand le Brésilien se préparait à prendre la piste. Une intimidation sans trop de sérieux qui, selon le principal intéressé, reflétait parfaitement la camaraderie entre les deux pilotes.

"Nous avons eu ce genre de relation en 1994, lorsque Michael signait une pole position et qu’Ayrton sortait du garage, je lui montrais le panneau avec le temps de Michael dessus" a déclaré Wheatley au podcast Beyond the Grid, alors que l’on commémorait hier les 31 ans du décès du Brésilien à Imola.

"Il ouvrait sa visière, secouait la tête, la refermait. Il arrivait, allait plus vite que Michael et me regardait depuis le mur des stands comme pour me dire ’où est mon temps ?’ Il y avait cette camaraderie dont les gens ne sont peut-être pas conscients. Vous n’êtes pas seulement en compétition féroce avec des gens. Vous vous frottez à eux."

De l’accident de Rubens Barrichello à celui de Senna en passant par le décès de Roland Ratzenberger et l’effroyable crash de Pedro Lamy et JJ Lehto au départ, Wheatley garde un souvenir ému de ce funeste Grand Prix de Saint-Marin : "Imola 1994 est le pire week-end dont je me souvienne. Je me souviens encore de mes émotions."

"J’ai gardé beaucoup d’affaires de 1994 parce que je pense que, pour le jeune homme que j’étais, cela a été un tournant majeur. Je me souviens encore de Mick Cowlishaw, le chef mécanicien, qui est venu vers moi, a posé sa main sur mon bras, parce qu’il connaissait la relation que j’avais avec [Senna] et ce que j’en pensais, et m’a dit qu’il était parti."

"Ce week-end a été riche en événements. Vous savez, l’accident de Rubens, où il met ses mains devant son visage. Cette image est incroyable. Elle montre l’être humain à l’intérieur de la voiture."

"Puis Roland. Je me souviens d’avoir vu cette image à la télévision et d’avoir immédiatement compris qu’il ne s’agissait pas d’un accident normal, mais d’un accident très, très grave. Ensuite, en course, JJ a calé sur la grille, l’impact massif qui a provoqué le drapeau rouge.

"Puis [Michele] Alboreto a perdu sa roue dans la voie des stands et l’écrou de roue a heurté mon mécanicien numéro un, lui blessant la jambe. La roue est allée dans le stand Lotus où elle a heurté quelqu’un... puis l’accident de Senna en course."

"Nous ne voulions pas monter dans l’avion. Je me souviens que nous étions assis en silence dans le salon de l’aéroport. Les gars de Williams venaient juste d’apprendre pour Ayrton, et aucun d’entre nous ne voulait monter dans l’avion, on se demandait ce qui allait se passer ensuite."


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