Viser la lune en 2024 : Alpine F1 au sommet dans 100 GP ?

Les dirigeants réaffirment leur engagement à long terme

Par Alexandre C.

18 octobre 2021 - 08:20

La victoire d’Esteban Ocon en Hongrie est-elle l’arbre qui cache la forêt d’Alpine ? En effet sur le plan de la performance pure, Alpine n’a pas franchi un cap espéré (Ferrari est à 100 points au classement des constructeurs et AlphaTauri seulement à 19) ; et la livrée bleue est peut-être le seul principal changement du châssis depuis 2020.

Mais on le sait, Fernando Alonso et l’équipe misent tout sur le nouveau règlement de l’an prochain. Laurent Rossi, le PDG d’Alpine, voit même plus loin : pour lui, le projet Alpine est un projet dont l’horizon se situe à 100 Grands Prix, ce qui nous mènerait ainsi en 2024…

Faudra-t-il attendre aussi longtemps pour voir Alpine revenir au sommet ? Alpine a-t-elle le temps d’attendre ? Rossi s’est confié à la FOM sur ces sujets.

« Nous avons un projet à long terme, l’objectif est d’atteindre un niveau de compétitivité qui nous place sur le podium le plus souvent possible en 2024. D’aujourd’hui à la cinquième place, vous pouvez facilement trouver une feuille de route. Ça va être chaque année un peu mieux. C’est un projet de 100 courses, quatre ans, quatre saisons. »

« Nous devons progresser à chaque course. Cela peut être des progrès que vous voyez sur la piste ou des progrès que vous ne voyez pas, tous les petits détails. L’idée est de ne jamais s’arrêter - et d’être capable de voir que nous allons dans la bonne direction. L’année prochaine, ce sera une année à pile ou face. »

« Tout ce que nous voulons, c’est nous assurer que nous ayons un niveau de performance satisfaisant au départ, qui ne nous place pas trop loin du sommet, et ensuite, à partir de là, nous pourrons poursuivre notre ascension vers le sommet. »

Les budgets plafonnés, arme fatale d’Alpine mais à long terme seulement ?

L’horizon du long terme est aussi bien sûr celui que choisit Marcin Budkowski, directeur exécutif de l’équipe. Qui prend pour argument principal l’entrée en vigueur des budgets plafonnés, qui permettront à Alpine de lutter enfin à armes égales avec des écuries de pointe comme Mercedes ou Red Bull.

Même si les budgets plafonnés prendront du temps avant de produire leurs pleins effets...

« Il y a des opportunités, mais lorsque les gens disent que maintenant qu’il y a un plafond de coûts, et donc que tout le monde dépense la même chose et part du même point, ce n’est pas tout à fait vrai. »

« Il y a toujours des équipes qui ont massivement investi dans leur infrastructure technique, dans la constitution d’une équipe, le recrutement de personnes, la mise en place d’outils et de méthodologies pour développer les voitures. Elles ont toujours un gros avantage. »

« Aujourd’hui, elles ne sont pas en mesure de dépenser autant qu’avant et, par conséquent, l’écart ne va pas se creuser davantage, et avec le temps, il devrait commencer à se réduire entre les meilleures équipes et les autres. Mais cela ne sera certainement pas immédiat. »

« Donc, les meilleures équipes continueront à bénéficier de tout le travail et de tous les investissements qu’elles ont faits ces dernières années. »

Le PDG du groupe Renault lui-même, Luca de Meo, confirme l’ancrage à long terme d’Alpine : on ne paniquera pas à la première déception à Bahreïn l’an prochain...

« Nous sommes là pour rester, nous sommes là pour nous améliorer chaque année Nous sommes là avec une ambition. Alpine fait partie de l’un des plus grands constructeurs du monde. L’histoire est qu’Alpine aura un engagement à long terme. »

« Nous prévoyons de transformer Alpine dans le domaine des voitures électriques sportives. Nous sommes en train de développer le produit. L’idée est de construire autour des activités de course un business qui donnerait de la pérennité à l’activité de course, donc le business financerait ensuite l’opération. Ce sera un système qui s’entretiendra de lui-même. Notre performance ici [en F1] donnera de la substance à toute l’histoire. »