Sainz encore blanchi par la FIA, d’où vient cette immunité ?
L’Espagnol écope d’une simple réprimande à Zandvoort
Carlos Sainz a écopé d’une réprimande pour avoir tassé Oscar Piastri hors de piste à Zandvoort lors des qualifications du Grand Prix des Pays-Bas. Le pilote Ferrari sortait des stands et a immédiatement traversé la piste vers la gauche, contraignant le pilote McLaren F1 à passer deux roues dans l’herbe.
Après la séance, il avait expliqué que l’Australien n’aurait pas dû tenter de le dépasser puisqu’il était lui-même dans un tour lent. Une version appuyée par la même déclaration de Frédéric Vasseur auprès de Canal+.
Convoqué devant les commissaires pour une manœuvre présumément dangereuse, l’Espagnol s’en est tiré avec une simple réprimande, tandis que Ferrari a écopé de 5000 dollars d’amende pour ne pas l’avoir prévenu qu’un pilote arrivait.
"Sainz sortait des stands et a immédiatement bougé vers la trajectoire avant le virage 2", peut-on lire dans le rapport des commissaires. "En faisant cela, Piastri, qui était en piste, a dû réagir pour l’éviter et a partiellement été forcé de quitter la piste et d’aller dans l’herbe. L’opinion des commissaires est que cette manœuvre était ’potentiellement dangereuse’."
"Les commissaires ont écouté la radio de Bottas, qui était dans la voiture sortant juste devant Sainz, et Bottas a été averti de l’arrivée de Piastri. En comparaison, Sainz a été averti de ne pas franchir la ligne blanche, mais n’a pas été prévenu de l’arrivée de Piastri jusqu’à être à côté."
Pourquoi le danger de la manoeuvre n’est-il pas établi ?
Sainz a alors réussi à convaincre les commissaires qu’il a "brièvement aperçu Piastri alors que celui-ci était dans le virage 1, et a jaugé qu’il était dans un tour lent. De là, il n’a pas vu Piastri à cause de l’angle des voitures. Il a aussi expliqué vouloir aller sur la ligne sèche le plus vite possible."
Les commissaires disent alors que Sainz a créé une "manœuvre potentiellement dangereuse" en se rabattant sur Piastri. La question est de savoir pourquoi elle a été jugée potentiellement dangereuse et non dangereuse, ayant quand même envoyé un pilote hors de l’asphalte.
D’autant que ce n’est pas la première fois que l’on voit Sainz se déporter de manière très rapide devant un concurrent, sans regarder dans ses rétroviseurs, y compris lorsqu’il est averti de la présence d’une voiture derrière lui.
A Monaco déjà, il avait gêné Charles Leclerc, sans se rabattre cette fois, mais en étant au ralenti dans le premier S de la Piscine, ce qui avait obligé son équipier à piler. Au Canada, ça avait été un festival venant de l’Espagnol.
Des décalages qu’il multiplie récemment
Au ralenti dans la dernière chicane devant Pierre Gasly, action pour laquelle il avait écopé de trois places de pénalité, il avait également deux fois effectué un décalage en ligne droite vers la trajectoire, alors qu’Alex Albon arrivait. Par deux fois, le pilote Williams avait dû freiner pour l’éviter. Enfin, il avait aussi gêné Esteban Ocon en repartant d’une échappatoire après une petite erreur.
En Grande-Bretagne, alors en pleine bataille avec Gasly, il s’est soudainement rabattu vers la gauche, obligeant le Français à mordre le large vibreur, à la limite de l’herbe. Il avait également bloqué Leclerc en essais en ralentissant dans un virage.
En Hongrie, alors qu’il était à droite de la piste et dans un tour lent, il s’est soudainement décalé vers la gauche et a tassé Leclerc vers l’extérieur, laissant à peine plus de deux mètres de large au Monégasque pour passer.
En Belgique enfin, il s’est de nouveau décalé brutalement au départ, allant tasser Oscar Piastri jusqu’à lui faire percuter le mur. Rejetant la faute sur Piastri, il avait échappé à l’ouverture d’une enquête.
Pourquoi tant de complaisance de la FIA ?
Des enquêtes, il y en a d’ailleurs eu très peu contre Sainz cette saison. L’incident avec Leclerc en Hongrie n’a même pas été noté, pas plus que ceux avec Leclerc et Gasly en Grande-Bretagne.
Au Canada, une seule de ses quatre mauvaises actions a été réprimandée d’une pénalité, les autres n’ayant pas donné lieu à des enquêtes des commissaires. En Autriche, il avait fait partie des pilotes à être pénalisés pour les dépassements de limites de piste, mais ils étaient nombreux à l’avoir subi.
Sa plus lourde pénalité a été celle de Melbourne, où il a écopé de 5 secondes en course pour avoir harponné Fernando Alonso au départ et créé le chaos dans le peloton. Ferrari avait tenté de faire annuler la pénalité en appel, en vain.
Et pour l’absence de pénalité du jour à Zandvoort, on peut s’étonner de la solidité de l’argument disant que l’équipe est aussi responsable, quand cela n’avait pas été retenu comme circonstance atténuante pour Leclerc à Monaco, qui avait écopé de trois places de pénalité.
Dès lors, on peut s’interroger de l’immunité, sinon de l’impunité qui caractérise Sainz cette saison. Car ses multiples décalages ne sont pas "potentiellement dangereux", comme le dit la FIA. Ils sont réellement dangereux. Pour le moment, ses adversaires ont toujours réussi à l’éviter, au prix de manœuvres réellement dangereuses, elles.
Mais un jour ou l’autre, un coup de volant fera atterrir sa Ferrari directement dans la monoplace d’un concurrent et provoquera potentiellement un grave accident. Et en ne le punissant pas pour cela, la FIA n’aide pas à éviter ce désastre potentiel.
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