S’il avait écouté ses professeurs, Newey aurait fini artiste ou historien…
Il se confie sur son parcours universitaire
Et si Adrian Newey, l’ingénieur le plus connu de la F1, avait été… vétérinaire ?
L’hypothèse n’est pas saugrenue puisque le père de Newey était lui-même vétérinaire.
Pourquoi donc Newey a-t-il décidé de ne pas suivre les traces de son paternel ? L’a-t-il jamais envisagé ? L’ingénieur de Milton Keynes se confiait au podcast "Beyond the Grid"…
« Non, pas vraiment. J’aimais aller à la ferme avec lui. Quand j’avais environ six ans, je m’asseyais sur ses genoux et je tenais le volant pendant qu’il s’occupait des pédales. Puis, à l’occasion, lorsque j’étais un peu plus âgé, au début de l’adolescence, s’il y avait une opération le week-end et que les infirmières n’étaient pas là, je l’aidais à opérer. »
Heureusement pour la F1 et Red Bull, le père de Newey était aussi branché dans la mécanique et les belles voitures...
« Mon père était un grand passionné de voitures, il avait des Mini Cooper S, puis des Lotus Elan, etc. Il aimait bien les bricoler, les modifier, etc. Il avait un petit atelier dans son jardin, avec du matériel de base pour le travail des métaux, du matériel de soudage, etc. L’utilisation de cet atelier a probablement été déterminante pour moi. »
« Mais vers l’âge de 11 ans, j’ai commencé à me lasser de construire, en fait, les modèles d’autres personnes. J’ai donc commencé à dessiner mes propres modèles et j’ai utilisé l’atelier de mon père pour fabriquer ces modèles à l’échelle 12. Pour les éléments que je ne pouvais pas fabriquer, comme les pneus et le moteur… j’ai simplement cannibalisé les vieux modèles. Pendant les longues et ennuyeuses vacances d’été, je faisais des croquis, puis je les construisais sur des modèles de voitures. Bien sûr, je n’avais aucune idée de ce que je faisais, mais je pense que cette pratique du croquis et de sa transformation en un objet en 3D a été un excellent entraînement dès le plus jeune âge. »
La formation universitaire de Newey a été également clef dans son parcours. Il s’est inscrit à l’université de Southampton, non loin des souffleries des usines de F1, pour étudier l’aéronautique et l’astronautique... et donc pas l’ingénierie mécanique ! Pourquoi ce choix ?
« Tout simplement parce que je me suis dit que les voitures de course étaient plus proches de l’aéronautique qu’autre chose. »
Newey était-il un bon étudiant ? On l’imagine rafler les meilleures notes possibles à chaque examen...
« J’étais plutôt bon élève. Ce qui est amusant, c’est que j’étais en fait plus doué pour les arts que pour les sciences. Le conseiller d’orientation de l’école m’a donc poussé à m’orienter vers l’art, domaine dans lequel j’étais plutôt doué. Désolé, ça n’a pas l’air très modeste, n’est-ce pas ? »
Voilà qui explique pourquoi Newey est encore surnommé, aujourd’hui, le Michel-Ange de la F1 !
« On m’a aussi poussé à faire de l’anglais et de l’histoire, mais je n’avais aucun intérêt à faire de l’art, de l’anglais et de l’histoire. À ce moment-là, je voulais absolument travailler dans la course automobile et le design. J’ai eu beaucoup de chance, pour être tout à fait honnête, car la plupart des gens mettent beaucoup de temps à trouver leur vocation. Mais pour une raison ou une autre, je pense que pour moi, le déclic s’est produit dès mon plus jeune âge. »
Newey n’avait-il pas été aussi tenté, comme Toto Wolff par exemple, de faire carrière en tant que pilote lui-même ?
« Ce qui fut aussi clef, c’est qu’un jour, j’ai acheté ce vieux kart très fatigué, équipé d’un moteur Villiers, et j’ai essayé de le piloter. La combinaison de ce kart et de moi était absolument sans espoir. Ce n’était pas vraiment la conduite qui m’intéressait. Ce qui m’intéressait, c’était de savoir comment faire pour que le kart aille plus vite. »
« J’ai lu avec avidité tous les magazines que j’ai pu trouver et qui contenaient des informations vaguement techniques. J’ai assisté à quelques courses, en particulier à Malory Park, qui était proche de l’endroit où j’allais à l’école, et c’était un petit paddock génial parce qu’on s’y promenait et que je pouvais observer toutes les voitures de F2. À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de télévision ou de couverture des courses automobiles. Donc, voir les voitures, les entendre, les sentir, les regarder dans les moindres détails… et le paddock était complètement ouvert, donc personne ne s’est soucié de ce petit gamin en train de fouiner. En fait, c’est le contraire qui s’est produit. Beaucoup d’entre eux expliquaient ce qu’ils faisaient. C’était sans aucun doute la clé, combinée à mes tentatives de faire du karting. »
Encore aujourd’hui, la passion du sport automobile n’a-t-elle pas quitté Newey ? Qu’est-ce qui lui plaît tant dans l’univers de la F1 ?
« La variété, l’aspect compétitif… C’est un sport de compétition. Cela vous donne un retour d’information très rapide, toutes les deux semaines, ou toutes les semaines maintenant, sur la façon dont la saison s’est déroulée, ce qui peut bien sûr être douloureux si elle se déroule mal. Mais au moins, vous savez où vous en êtes. Cette immédiateté, ce retour d’information, est quelque chose de revigorant. »
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