Robson : Albon guide le développement de Williams F1 depuis deux ans
Robson évoque la nouvelle dimension prise par son pilote
Le rythme d’Alexander Albon a été une des surprises des essais libres à Mexico. Hier, en EL1, il n’y avait que Max Verstappen pour être plus rapide que le pilote Williams...
La Williams est-elle donc si à l’aise sur ce circuit aux conditions difficiles, avec peu d’altitude et peu d’adhérence ?
Visiblement, Dave Robson, chef de la performance du véhicule, ne s’attendait pas en tout cas à voir Williams afficher un si beau visage en début de week-end. Mais cela peut-il durer ?
« Oui, c’est une grande surprise, pour être honnête. Nous ne comprenons pas encore tout à fait pourquoi. Alex était clairement très confiant et heureux dans la voiture, dès le premier tour, ce qui fait une grande différence. C’est une bonne façon de commencer le week-end, mais c’est un peu une surprise. »
« Le feedback d’Alex a été un peu plus calme que d’habitude, parce qu’il n’avait pas trop à se plaindre. L’équilibre de la voiture est assez bon. Il s’est senti tout de suite en confiance. Il s’agit surtout de gérer les températures ici. La température des freins est inévitablement élevée, l’unité de puissance aussi, nous allons nous en occuper un peu. »
Tout simplement, cette performance du vendredi ne veut-elle pas dire qu’Alexander Albon connaît intimement bien désormais sa monoplace, et qu’il arrive à bien la régler d’entrée ?
« Cette voiture a manifestement bénéficié d’un input raisonnable de la part d’Alex au cours des deux dernières années. Je pense donc que la voiture est meilleure qu’elle ne l’a été ces dernières années. Et elle a encore des problèmes, c’est certain. Mais à Mexico, la voiture, pour une raison ou une autre, était tout simplement bonne dès sa sortie du garage. Le travail de mise au point qu’Alex a effectué sur le simulateur a donc clairement aidé. »
« Mais il est certain qu’il comprend bien quand la voiture fonctionne bien, ou quand elle ne fonctionne pas dans certains virages et bien dans d’autres, et il est tout à fait capable de s’adapter à cela sans être trop frustré. Il est donc très doué pour tirer le meilleur parti de ce que nous sommes en mesure de lui donner et, en arrière-plan, il y a une sorte de développement continu à moyen terme de la voiture. Et c’est lui qui dirige tout cela et donc, à mesure que nous apportons des pièces évoluées à la voiture, si ces nouveautés répondent à ce qu’il a demandé, alors inévitablement il trouve du temps au tour. »
Alexander Albon semble être devenu le leader non seulement en termes de performance sur la piste, mais aussi un leader technique voire moral. Prend-il une autre dimension en 2023 ?
« Oui, sans aucun doute. Chaque week-end, vous voyez une confiance croissante en Alex pour diriger l’équipe. Je pense qu’il devient de plus en plus confiant dans ses propres vues et opinions sur les faiblesses de la voiture. Il retourne ensuite directement dans le simulateur à Grove, pour travailler sur la solution. Il sait que ce qu’il dit est juste. Nous pouvons voir où se trouvent les solutions potentielles dans le simulateur. Et maintenant, c’est à nous, l’équipe d’ingénieurs, de travailler sur la manière de les mettre en œuvre. Mais oui, ses réactions sont de plus en plus positives. Et la confiance qu’il a dans son leadership est la même. »
Un écart faible entre Albon et Sargeant ?
Parlons désormais de l’autre pilote Williams : Logan Sargeant. L’Américain a marqué ses premiers points à domicile à Austin, la semaine dernière. Cela peut-il être un déclic selon Robson ?
« Absolument. Il est très heureux, comme vous vous y attendez, plein d’entrain, enthousiaste, désespéré de retourner dans la voiture. Je pense donc qu’il a fait une très bonne course dimanche. Évidemment, à la fin, nous avons profité des problèmes des autres. Mais néanmoins, il s’est mis dans cette position, il était vraiment très proche d’Alex sur la piste. Son vendredi avait été pourtant difficile, mais il a fait preuve d’une grande force mentale et d’une grande capacité à persévérer. Dimanche, son rythme de course était très élevé, ce qui lui a valu une bonne récompense. Et maintenant, il veut recommencer. »
Comment Robson juge-t-il les progrès de son deuxième pilote sur l’année ? Depuis sa première course, par ailleurs très réussie, à Bahreïn ?
« C’est intéressant. En préparant une autre interview, en repensant à certaines notes prises plus tôt dans la saison, on oublie qu’à Bahreïn, il était vraiment très, très bon. La course de Bahreïn a été exceptionnelle. Son rythme était fort, tout était bon. »
« Ensuite, nous sommes passés par ce groupe de circuits qu’il n’avait jamais parcourus auparavant et certains d’entre eux sont vraiment difficiles. Vous allez dans un endroit comme Melbourne et ce n’est pas un circuit facile. Cela a sans doute un peu entamé sa confiance. Puis il est revenu en force lors de la saison européenne. Il n’a pas réussi à marquer des points, mais il s’est quand même amélioré. Ensuite, nous avons eu quelques courses difficiles où il a endommagé la voiture, ce qui a probablement affecté sa confiance. Et maintenant, j’espère qu’à partir du week-end dernier, nous l’avons vu remonter la pente. »
Au vu des données internes, de la télémétrie, y a-t-il un gouffre aujourd’hui entre Alexander Albon et Logan Sargeant ?
« C’est vraiment très petit comme écart. Certainement sur un tour, c’est très peu de choses. Pour ce qui est de la course, je pense que, comme pour tous les débutants, il est difficile de comprendre comment il faut piloter ces voitures, d’avoir un rythme de course décent. On ne peut pas aller trop loin avec les pneus, il faut les ménager. Il est vraiment difficile d’expliquer à tout le monde à quel point c’est compliqué, et comment des changements apparemment petits et inoffensifs peuvent avoir un impact important. Et je pense que c’est encore un domaine dans lequel Logan a un peu de mal à s’y retrouver. »
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