Retour sur la carrière de Gilles Villeneuve, disparu il y a 40 ans aujourd’hui
Un triste anniversaire
Gilles Villeneuve aurait pu, et même aurait du, être champion du monde. Mais aussi rapide qu’il soit, il n’atteignit jamais la consécration. En ce 8 mai 2022, la Formule 1 fête un triste anniversaire, celui des 40 ans de sa mort...
Né à Saint-Jean-sur-Richelieu, Gilles commence sa formidable carrière dans les années 70 en Formule Atlantique. En 1976, Gilles réalise de belles prestations à Daytona et à Pau, impressionnant James Hunt qui lui ouvre les portes de l’écurie McLaren pour un GP de la saison 1977, tout en courant pour le championnat de Can-Am. C’est le début de cette belle aventure.
En Grande-Bretagne, il réussit à tenir face aux plus grands pilotes avec une voiture qui n’est pas la plus récente des McLaren. Paradoxalement, il fut débauché par McLaren. Pour remplacer Lauda, Ferrari engage le pilote canadien, qui restera à la Scuderia jusqu’à la fin de sa carrière. Les débuts sont difficiles. Pour la saison 1978, Gilles voit ses résultats croître rapidement. Il termine 3e en Autriche, 2e en Italie avant d’être relégué après une minute de pénalité, et finit par remporter sa première victoire à domicile, sur le circuit de Montréal.
La saison 1979 sera la meilleure pour Villeneuve. Il remporte 3 victoires, ainsi que la Race of Champions à Brands Hatch, mais à la suite d’une consigne d’écurie, qui avantageait Scheckter, il doit laisser la couronne mondiale au pilote sud-africain, se contentant du titre de vice-champion. C’est lors du GP des Pays-Bas que Gilles se fit remarquer. Son pneu éclate après être passé devant les stands. Contraint de devoir courir un tour avec un pneu crevé, il continue à foncer et lorsqu’il ramène la voiture au stand, le demi-train arrière gauche est en miettes ! Le symbole de toute la détermination de Villeneuve. Sans oublier le GP de France, et cette lutte avec René Arnoux, où leurs roues s’entre croisent, sans se toucher. En 1980, la Ferrari 312T5 est tout le contraire de sa prédécesseur en terme de performance. Villeneuve réussit quand même à marquer 6 points, un score minable comparé à ses performances des autres saisons.
En 1981, Gilles conduit la première Ferrari à moteur turbo. Mais le comportement de cette voiture dans les virages laisse à désirer, ce qui n’empêchera pas Villeneuve de remporter deux courses, à Monaco, un circuit étroit entouré de rails, et en Espagne avec une arrivée au finish, où l’écart entre lui et le 5ème, Elio de Angelis, n’est que de 1"024. En 1982, Villeneuve est paré pour obtenir le titre.
Puis arrive le GP de Saint-Marin. A une quinzaine de tours de la fin, alors que Arnoux vient d’abandonner, laissant la tête de la course à Villeneuve, l’instruction "Slow" est donnée au deux pilotes Ferrari. Pour le canadien, cela veut dire : "Conservez vos positions". Pironi dépasse néanmoins Villeneuve deux tours plus tard. Croyant que le français fait le show pour les spectateurs, Villeneuve ne s’inquiète pas et pense que Pironi va le laisser reprendre la tête. Mais Pironi ne ralentit pas, et "vole" la victoire à Villeneuve.
Sur le podium d’après course, Villeneuve, les mâchoires serrées, refuse ostensiblement de saluer Pironi et d’ouvrir la traditionnelle bouteille de champagne. S’estimant trahi par celui qui en dehors des circuits était également un ami proche, il prononce des paroles de vengeance à l’encontre du pilote français.
Le Grand Prix suivant se déroule à Zolder en Belgique. Toujours furieux, Gilles Villeneuve est plus que jamais décidé à prendre sa revanche. Le duel est lancé dès les qualifications où les deux hommes luttent pour arracher la pole position. C’est à cette occasion que Villeneuve trouve la mort, le 8 mai 1982. Lancé à haute vitesse, il rattrape la March de Jochen Mass qui roule au ralenti. Constatant l’arrivée de la Ferrari dans ses rétroviseurs, Mass change de ligne pour lui ouvrir le passage, au moment même où le Canadien entreprenait de le déboîter. La Ferrari heurte très violemment la March par l’arrière, puis décolle, avant de retomber lourdement et de partir dans une série de tonneaux au cours de laquelle Gilles est éjecté. Gisant inanimé dans un grillage de protection, Gilles est transporté d’urgence à l’hôpital le plus proche, où son décès est prononcé dans la soirée. L’enquête démontrera que Villeneuve a probablement été tué dès le choc initial avec la March, les vertèbres cervicales brisées.
Les circonstances de l’accident de Gilles Villeneuve font encore aujourd’hui l’objet de thèses contradictoires. Pour certains, Villeneuve était lancé dans un tour de qualification au moment où il a rattrapé Mass, ce qui expliquerait sa volonté de ne pas lever le pied. D’autres estiment au contraire que Villeneuve venait déjà d’effectuer un tour rapide et que l’accident a donc eu lieu dans son tour de rentrée aux stands, effectué à une vitesse anormalement élevée, ou alors dans une tentative désespérée d’effectuer un deuxième tour rapide avec le même train de pneus.
Sa femme Joann a emporté ses cendres à Monaco et un cercueil vide (pour des raisons fiscales) a été inhumé à Berthierville (Canada).
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