Red Bull regrette toujours d’avoir laissé filer Norris à McLaren
Une clause que Marko n’a pas voulu payer
Le Dr Helmut Marko est revenu sur l’un des grands rendez-vous manqués du programme jeunes pilotes Red Bull : Lando Norris. Le conseiller motorsport du groupe autrichien affirme en effet que le Britannique aurait pu rejoindre la filière avant son arrivée en Formule 1 avec McLaren, et détaille des négociations très avancées qui n’ont finalement jamais abouti.
À l’issue de sa saison 2018 en Formule 2, conclue à la deuxième place derrière George Russell, Lando Norris s’était imposé comme l’un des talents les plus convoités du moment. McLaren ne s’y était pas trompé en le plaçant aux côtés de Carlos Sainz pour la saison 2019. Mais en coulisses, Red Bull tentait également d’attirer le jeune Britannique dans son giron.
À l’époque, la structure sœur Toro Rosso peinait à attirer de nouveaux talents. Le manque d’options avait déjà poussé Red Bull à conserver Brendon Hartley pour la saison 2018, et Daniil Kvyat restait l’un des rares pilotes encore disponibles au sein du programme.
L’an dernier, Marko avait déjà évoqué l’existence de discussions poussées avec Norris.
"Nous avons eu des discussions sérieuses et nous avions un contrat prêt pour Lando Norris," avait expliqué Marko. "Pour Racing Bulls, enfin Toro Rosso à l’époque. Et malheureusement, McLaren l’a découvert. Ils avaient deux contrats et il y avait une clause qui a stoppé cette coopération avec Lando Norris."
Dans un nouvel entretien accordé au podcast Beyond the Grid, Marko est revenu sur la manière dont ces négociations se sont déroulées, et sur la conviction que Norris aurait parfaitement trouvé sa place dans la maison Red Bull.
"Nous étions à un stade très précoce des négociations avec Lando Norris. Au final, nous ne l’avons pas eu, mais je pense qu’il nous aurait très bien convenu. D’un autre côté, nous ne pouvons pas avoir tout le monde. Nous recherchons des champions."
Depuis le milieu des années 2000, Helmut Marko supervise le Red Bull Junior Team, dont sont issus deux des plus grands pilotes de la dernière décennie : Sebastian Vettel et Max Verstappen, titrés quatre fois chacun en F1.
Interrogé sur les points communs et les différences entre ces deux champions, Marko évoque leur mental, leur méthode… et leur obsession de la performance.
"Quand Vettel est parti, nous n’avons pas cherché un nouveau Vettel. Nous avons cherché un nouveau champion."
"Max est absolument engagé. Vous savez, ce que je ne comprends pas : après une victoire en Grand Prix, il saute dans son avion, va sur un simulateur et fait une course en ligne. C’est peut-être la modernité. Et comme au Nürburgring avec sa victoire sur sa Ferrari, ça comptait énormément pour lui. Cela montre que c’est un pur pilote."
Marko dresse ensuite le portrait d’un Vettel méticuleux, très impliqué dans la technique dès ses débuts :
"Vettel, dès le début, allait dans chaque détail, il était assis avec son ingénieur et, un peu comme Senna, insistait sur de petites choses, vous savez : combien de carburant, et ainsi de suite. Là où ils se ressemblent, c’est dans la force mentale. Je me souviens qu’en 2012, nous avions environ 40 points de retard sur Alonso, et nous avons quand même remporté le championnat."
Selon Marko, Norris aurait pu marcher dans les traces de ces champions formés au sein de Red Bull mais l’Autrichien admet qu’il ne voulait pas payer "plusieurs millions" pour sortir un jeune pilote de sa clause.
"C’est un regret en quelque sorte. C’est la clause activée par McLaren a empêché ce rapprochement."
Damon Hill, champion du monde 1996 de Formule 1, comprend la frustration de Marko, surtout après le déroulement de cette saison 2025. On se souvient que Marko a aussi convoité Oscar Piastri plus récement.
"Lando a trouvé quelque chose, n’est-ce pas ? Et cela tombe à point nommé. Cela arrive à un moment où Oscar semble soudainement un peu désemparé, un peu sous pression. Ils apprennent tous les deux à se battre pour un championnat du monde... Ce n’est pas la même chose que de simplement piloter."
Hill estime que Norris mérite d’être reconnu pour être revenu en force malgré ses difficultés en début de saison.
"Cela devient une discipline, vraiment, une discipline mentale et psychologique qui est assez exigeante. C’est ça l’objectif : découvrir qui a les qualités requises et qui ne les a pas. Lando a l’étoffe d’un champion du monde ; il l’a déjà prouvé cette année. Oui, il a connu une période difficile, mais il est définitivement revenu et ça s’annonce bien pour lui."
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