Raïkkönen est-il le plus grand fêtard de l’histoire de la F1 ?
Le jour où le ’Schtroumpf’ Kimi s’est vengé à la tondeuse
Si Kimi Raïkkönen est désormais un père de famille responsable, l’ancien pilote de Formule 1 était aussi réputé pour savoir faire la fête comme il se doit en dehors des circuits, notamment en début de carrière.
Le Finlandais débutait chez Sauber en 2001, avant de s’affirmer comme l’un des meilleurs pilotes du plateau chez McLaren de 2002 à 2006. Il devenait alors très ami avec certains membres de l’équipe basée à Woking, dont Marc Priestley qui était l’un de ses mécaniciens.
Pour le podcast Pit Stop, ce dernier évoque d’ailleurs les cinq années qu’il a vécues aux côtés du Finlandais, qu’il considère comme l’un des plus grands pilotes de l’histoire de la discipline... mais aussi comme le plus grand fêtard !
"Nous avons travaillé dur, mais nous avons fait la fête encore plus dur !" se souvient Priestley.
"J’ai longtemps travaillé avec Kimi, qui était l’un des gars les plus incroyables avec qui collaborer car il était si rapide en piste. Il faisait beaucoup la fête et nous a entrainés avec lui, nous sommes devenus bons amis et avons connu cette vie incroyable ensemble."
"Au milieu des années 2000, les choses ont commencé à changer et à devenir plus professionnelles. McLaren a été une pionnière dans ce secteur et nous étions la première équipe à véritablement nous axer sur le performance humaine, pas seulement des pilotes mais aussi de l’ensemble de l’équipe."
"Chez McLaren, Kimi est la personne avec laquelle j’ai travaillé le plus longtemps. Je dirais qu’aux alentours de 2004 ou 2005, il était le pilote le plus rapide avec lequel j’ai jamais collaboré. Et j’ai fréquenté quelques grands noms, mais Kimi était le plus rapide sur un tour. Il était capable de réaliser un temps dont la voiture n’était pas capable."
"Nous avons vécu des moments incroyables en piste avec lui, il a réalisé de grandes choses. Nous n’avons malheureusement pas pu remporter un championnat. Nous avons terminé vice-champions à deux occasions (en 2003 et en 2005), nous étions encore en course pour le championnat lors des dernières semaines, mais ça ne s’est pas concrétisé."
"Mais en dehors des circuits, c’était un vrai fêtard. Il vivait son rêve à fond. C’était un enfant qui avait des millions de dollars et qui avait la liberté de faire ce qu’il voulait. Et c’est ce qu’il a fait, tout en nous entrainant avec lui !"
Une dernière blague qui aurait pu mal tourner !
Mais toutes les bonnes choses ont une fin et en 2006, Kimi Raïkkönen décidait de quitter McLaren pour remplacer Michael Schumacher chez Ferrari en 2007. Il remportera d’ailleurs son unique titre de champion du monde cette année-là
Mais avant de dire au revoir à son pilote et ami, Marc Priestley réservait une dernière surprise au Finlandais au Grand Prix du Brésil...
"En 2006, il annonçait qu’il allait chez Ferrari, et nous étions devenus très proches en tant que collègues et amis."
"Nous avions cette petite tradition chez McLaren : à chaque fois que quelqu’un s’en allait, que vous soyez mécanicien, chauffeur de camion ou quoi que ce soit, le denier jour nous attrapions la personne, l’attachions dans la voie des stands et la couvrions avec toutes les merdes de la semaine. Il pouvait s’agir de restes de nourriture ou de quoi que ce soit, l’idée était de faire en sorte que tout le monde le voit dans la voie des stands."
"Mais il y a une chose qui se faisait uniquement chez McLaren : nous avions ce colorant bleu, très proche d’un colorant alimentaire, que nous utilisions dans le système hydraulique de la voiture. Alors, lorsqu’il y avait une fuite, vous pouviez apercevoir ce liquide bleu très clair. Un simple dé à coudre de ce produit aurait pu teindre une piscine d’un bleu profond, c’était un truc vraiment très puissant !"
"Parce qu’il s’agissait d’une poudre, vous l’étaliez sur la personne avant de lui jeter de l’eau et soudainement, elle ressemblait à un Schtroumpf ! Alors, pour son dernier weekend au Brésil, et parce que nous étions devenus bons amis, je n’ai pas arrêté de le charrier en lui disant : ’Mec, tu sais que quelqu’un qui quitte McLaren se fait teindre en bleu !"
"Je pensais que j’allais me faire virer !"
"Avant qu’il ne s’en aille, je l’ai donc embêté toute la semaine : ’Peu importe qui tu es, tout le monde se fait teindre en bleu avec ce truc !’ Kimi faisait mine de l’ignorer, mais je voyais qu’il commencer à devenir nerveux. Il me disait : ’Tu ne m’auras pas, je prendrai un hélicoptère directement après la course !’"
"Je continuais alors : ’Ouais, on verra bien’, et toute la semaine je lui faisais des clins d’œil dans le garage et il savait exactement ce que ça voulait dire. Il disait : ’Espèce de salopard !’ Puis le jour de la course est arrivé et je pensais : ’Je suis allé trop loin désormais, je ne peux plus reculer. Je dois faire quelque chose !’"
"L’une de mes tâches de l’époque consistait à l’attacher dans la voiture. Sur la grille de départ au Brésil, il y a eu cette séquence très connue avec la présentation de Pele à laquelle tous les pilotes avaient assisté. Tous, sauf Kimi. Martin Brundle était alors présent avec son micro et s’est dirigé vers lui : ’Tu es le seul à ne pas t’être rendu à la présentation de Pele !’"
"Ce à quoi Kimi répondait : ’Ouais, j’étais en train de ch*** !’ C’est une interview très connue. Mais pendant que cette séquence se déroulait, j’étais derrière lui en train de remplir ses gants avec cette poudre bleue ! Je l’ai ensuite attaché dans la voiture et lui ai donné ses gants, puis c’était le départ de la course !"
"Il faisait 30 degrés et il transpirait beaucoup dans sa voiture ! J’étais alors en train de me ch*** dessus en pensant que j’avais fait quelque chose de stupide. Cela aurait pu très mal se terminer. Mais la course était en train de se dérouler et il occupait la troisième position, je pensais alors : ’Mon Dieu, il va terminer sur le podium. Il va retirer ses gants après avoir transpiré pendant deux heures et va saluer la foule avec les mains bleues d’un Schtroumpf !’"
"Il terminait finalement quatrième et n’avait donc pas d’obligation avec les médias. Il est donc retourné directement au garage, a retiré ses gants et avait les mains toutes bleues ! Il traversait le garage et me disait : ’Tu es un p***** de b***** !’"
"Mais parce qu’il s’agissait de sa dernière course pour l’équipe, il a ensuite serré la main de Ron Dennis et lui a mis du bleu partout ! Puis ce fut au tour de la femme de Ron Dennis, puis du dirigeant de Mercedes et de sa femme et, soudainement, tout le monde avait les mains bleues dans le garage ! Je pensais que j’allais me faire virer ! Kimi passait des heures à se frotter les mains, il était vraiment en colère et me disait : ’Je t’aurai espèce de c****** !’"
La vengeance de Kimi Raïkkönen
Après s’être fait piéger de la sorte, Raïkkönen ne comptait pas laisser Marc Priestley s’en sortir si facilement.
"La semaine après cette dernière course, nous nous sommes rendus dans sa maison en Laponie comme chaque année. Le premier soir, alors que nous étions tous réunis, nous avons commencé à boire jusqu’à deux heures du matin. J’étais si fatigué, mais je pensais que je ne devais pas aller me coucher le premier car je savais que Kimi allait tenter quelque chose."
"Mais, en fin de compte, il n’y avait aucun moyen que je reste éveillé. Je suis donc allé dans ma chambre et j’ai pensé : ’Mets une chaise pour bloquer la porte, juste au cas où !’"
"Je m’endormais en 20 minutes. Et 20 minutes plus tard, la porte était littéralement sortie de ses gonds et éclatée en morceaux ! C’était Kimi et son ami, ils sont entrés et nous nous sommes battus sur le lit. Après avoir lutté, lui et ses amis ont fini par me coincer."
"J’avais les cheveux mi-longs à l’époque, il s’est alors saisi d’une tondeuse et m’a rasé tel un mohican ! Et pire que ça, il s’est arrêté en plein milieu avant de jeter la tondeuse par la fenêtre en plein dans la neige ! Et ce n’était que le premier jour de la semaine, je n’ai donc eu d’autre choix que de me cacher la tête durant les jours restants !"
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