Le passage de Ricciardo chez McLaren F1 a été un ’désastre’
Alan Jones ne comprend pas ce qui lui est arrivé
Sacré champion du monde en 1980, l’ancien pilote de Formule 1 Alan Jones a donné son avis sur les deux années que vient de vivre Daniel Ricciardo chez McLaren F1.
Et l’homme aujourd’hui âgé de 76 ans admet ne pas comprendre le mal qui a touché son compatriote.
"En un mot : un désastre. Il n’y a pas d’autre façon de le décrire. Je suis un peu déconcerté par toute cette situation pour être honnête avec vous. Daniel est un très bon pilote de course, mais je suis d’avis qu’un pilote devrait être capable de monter dans n’importe quelle voiture et de la piloter."
"Certains peuvent le faire mieux que d’autres. Mais à l’époque où les pilotes de Formule 1 étaient invités à piloter des voitures de tourisme ou de sport, vous ne pouviez pas monter dans l’une d’elles et dire : ’Désolé, je n’arrive pas à m’y faire’. Vous n’auriez pas fait long feu."
Jones considère un retour de Ricciardo en F1 en 2024 comme étant improbable, mais il concède que revenir dans la discipline est davantage faisable de nos jours que ça ne l’était à son époque, comme l’ont démontré Fernando Alonso ou encore Nico Hülkenberg.
"Cela a un peu changé maintenant, mais le consensus général était qu’une fois que vous aviez quitté la F1, il était très difficile d’y revenir," poursuit Jones, qui a lui-même effectué un comeback en 1985 après avoir pris sa retraite en 1981.
Incompréhensible de ne le pas le voir tenter sa chance chez Haas F1 ou Williams
Jones ne comprend pas que Ricciardo ait refusé des baquets de titulaire chez Haas F1 ou Williams pour la saison 2023, lui qui a été confirmé comme troisième pilote et ambassadeur de Red Bull.
"C’est certainement un peu risqué. Je ne sais pas vraiment ce qu’est une année sabbatique. Je ne sais pas si c’est pour se remettre les idées en place, ou pour passer quelques mois à la ferme afin de se rafraîchir, je ne sais pas. C’est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre."
"Je suis un peu confus par cela pour être honnête. J’ai toujours pensé que c’était mieux d’être sur la grille. Les patrons de la Formule 1 ne sont pas des imbéciles, s’ils voient que vous faites du bon travail dans une voiture plus lente et que vous obtenez des résultats qu’elle n’est pas censée pouvoir décrocher, ils vont s’asseoir très vite pour discuter avec vous. S’il monte dans la Haas ou la Williams et qu’il court régulièrement dans le milieu du peloton, les gens vont penser qu’ils ont peut-être été un peu hâtifs en l’écartant."
Et quand bien même Ricciardo reviendrait en 2024, Jones s’interroge sur les traces qu’auront laissé ces deux années chez McLaren F1.
"Ça dépend avec qui il revient et à quel point il est compétitif. S’il revient et qu’il fait un coup dès le début, toutes les cicatrices disparaitront subitement et la confiance reviendra. Mais s’il revient et qu’il ne va pas si bien que ça, ça pourrait être un double coup dur."
Riccardo a été "au mauvais endroit au mauvais moment"
Beaucoup d’observateurs se demandent ce qu’aurait pu être la carrière de Ricciardo s’il n’avait pas décidé de quitter Red Bull pour rejoindre Renault en 2018.
"Le recul est une chose merveilleuse, et personne n’est au courant de ce qui s’est passé exactement," continue Alan Jones.
"Nous pouvons tous spéculer, mais seuls ceux qui étaient là connaissent l’histoire complète. Peut-être qu’il pensait qu’il était éclipsé par Max Verstappen, qu’on ne lui donnait pas sa chance et qu’il n’arriverait jamais là où il voulait aller tant qu’il était dans cette position perçue comme celle d’un numéro deux."
"S’il était malheureux dans cette situation, alors il a probablement fait le bon choix. Passer de Renault à McLaren en 2021 n’était probablement pas une mauvaise décision non plus, mais malheureusement, il s’est retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. On est loin de sa première année chez Red Bull en 2014. Mais son passage chez eux a coïncidé avec une période de domination de Mercedes, et il n’a jamais été en mesure de s’affirmer comme un candidat au titre mondial."
"C’est ainsi que fonctionne la Formule 1. Il y a eu des pilotes fabuleux qui n’ont pas pu montrer leurs véritables capacités parce qu’ils n’étaient pas dans la bonne voiture ou parce qu’ils n’ont pas eu de chance. Mais comme Bernie Ecclestone l’a dit un jour : ’Qui a besoin d’un pilote qui n’a pas de chance ?’ Chris Amon était l’un des pilotes les plus rapides de tous les temps, à un moment donné l’un des mieux payés même, mais il n’a jamais gagné une seule course et encore moins un championnat. C’est juste la chance du tirage au sort parfois."
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