Plus qu’un outisder ? Vowles et Wolff évoquent le nouveau statut de Williams F1
Une menace pour les écuries de pointe ?

Williams F1 était quasiment la 3e force du plateau lors du dernier week-end à Imola – Alexander Albon était même déçu de finir 5e, pensant que le podium était à portée !
Selon les circuits, l’équipe de Grove semble avoir fait le trou, pour être facilement devant le milieu de grille.
« Je pense vraiment que nous avons un peu progressé par rapport au peloton. Il y a des éléments sur lesquels nous avons travaillé en arrière-plan qui portent leurs fruits, mais on ne peut rien tenir pour acquis » a confirmé en conférence de presse à Monaco, le directeur d’écurie James Vowles.
« Notre objectif depuis le début de l’année était de placer deux voitures dans les points, ce qui est un exploit considérable dans ce peloton compétitif. »
« Au cours des dernières courses, nous n’avons pas extrait tous les points possibles, mais c’est bien de voir que nous avons pu travailler sur différents circuits. »
Si Carlos Sainz a clairement progressé depuis quelques courses, c’est bien Alexander Albon qui a marqué la grande majorité des points pour Williams F1. James Vowles l’a vu clairement progresser durant l’hiver, lui aussi.
« Sans aucun doute, il est au meilleur de sa forme. Je me souviens que le lendemain de Noël [26 décembre], il a commencé son entraînement physique. Il a laissé tomber le déjeuner de Noël et s’y est mis directement. »
« Il exécute le week-end proprement du début à la fin. Pas de petites erreurs qui s’insinuent. Il se concentre sur sa progression tout au long du week-end. »
« Il a l’avantage d’avoir à côté de lui les données d’un pilote de classe mondiale (Carlos Sainz), ce qui l’amène également à ce niveau. Sa communication, son travail au simulateur – tout cela a progressé. »
Ce week-end à Monaco s’annonce cependant atypique : James Vowles pense-t-il que Williams F1 pourra aussi bien faire qu’à Imola, au vu des essais libres ?
« Je ne pense pas qu’on puisse vraiment en tirer grand-chose. Les équipes roulent, a) avec des charges de carburant différentes, et b) avec des modes moteur différents. »
« Franchement, si vous avez de la chance de faire un tour, parce qu’il y a beaucoup de monde en piste, alors vous avez la chance de placer votre voiture là-haut. Mais c’était un point de départ sensé. »
« Ce qui m’intéresse davantage, c’est où se situe l’équilibre de la voiture. »
Ancien stratège de Mercedes F1, James Vowles pense-t-il que les deux arrêts aux stands vont justement bouleverser toute la course ce dimanche à Monaco ?
« Je n’ai pas eu mon meilleur bilan à Monaco, donc je ne suis peut-être pas la bonne personne à qui demander. »
« Je pense que cela signifie qu’on ne peut plus ralentir le peloton en tête. Il faut y aller. »
« Il y aura des voitures qui s’arrêteront tôt et cela vous forcera à prendre position. C’est bon pour là où nous sommes. Cela crée de l’imprévisibilité. »
« Si vous écoutez dans tout le paddock, personne n’est vraiment sûr de ce qui va se passer. C’est bon pour nous. Nous sommes ici pour être un sport et un spectacle avant tout et je pense que cela y contribuera. »
Le projet 2026 pas sacrifié ?
Si Williams F1 étonne en fracassant la concurrence en milieu de grille cette année, cela ne se fait-il pas au détriment du développement de la voiture de l’an prochain ?
Avant la révolution réglementaire de 2026, James Vowles peut-il rassurer les fans de Williams F1 ?
« Je pense que la réalité, c’est que ce sera difficile. Je veux dire, nous avons été très francs sur le fait que l’autre voiture [la 2026] est entrée en soufflerie très tôt, pour une bonne raison. Et le projet 2026 avance très bien. »
« Nous devions le faire parce que nous sommes peut-être dans une position différente de la plupart des équipes où cette feuille blanche – nous ne reportons absolument rien – nous donne la capacité de faire une réinitialisation complète et de corriger certaines choses que nous aurions peut-être dû faire il y a quelques années, mais c’est très difficile à faire dans ce cycle. »
« Donc c’est notre raisonnement derrière cela. Sans aucun doute, vous pouvez voir que le taux de développement est élevé, et le peloton est plus serré qu’il ne l’a jamais été. »
« Ce que je peux dire, c’est qu’il y a quelques éléments qui pourraient ou non tourner en notre faveur pour nous aider. Barcelone, c’est un nouvel aileron avant pour tout le monde en termes de réglementation. Donc, voyons ce qui se passera à la suite de cela. »
« Et nous avons quelques petites choses un peu plus tard dans la saison que nous sommes en train de découvrir. Mais la façon dont nous développons, c’est d’essayer de trouver des concepts et des idées qui se poursuivront l’année prochaine pour nous assurer que nous utilisons cet apprentissage à meilleur escient pour 2026. »
« Et si vous vous laissez trop absorber par le présent, vous ne pourrez pas le faire. »
Toto Wolff apprécie les progrès de Williams F1
Ancien patron et supérieur de James Vowles chez Mercedes F1, comment Toto Wolff voit-il les progrès de l’équipe de Grove (où il a lui-même commencé comme investisseur en F1) ? S’en méfie-t-il pour 2026 ? Voire dès cette année, alors que Williams F1 a battu Mercedes F1 à Imola ?
« Williams n’est plus tellement un outsider. James a fait un très bon travail avec son équipe. »
« Ils jouent, peut-être pas aux avant-postes, mais nous non plus, avec McLaren et Max là-bas. Et c’est toujours bénéfique parce qu’il reporte pas mal de temps de soufflerie de l’année dernière. »
Et que pense-t-il de la stratégie de James Vowles d’abandonner déjà le développement de la voiture actuelle ?
« Basculer sur 2026 est juste la bonne décision à prendre. Et quand vous regardez les pentes de développement de ces premiers gains, chaque semaine d’une nouvelle voiture les gains sont juste décuplés par rapport à ce que vous obtiendriez dans une réglementation mature. »
« Vous pouvez faire des pas de développement décuplés, mais si vous développez dans la mauvaise direction, cela ne va évidemment pas aider. »
« Mais si vous prenez les bonnes décisions et que vous utilisez ce temps de soufflerie supplémentaire et cet apprentissage plus rapide, cela peut être un avantage considérable pour l’année prochaine, surtout si vous n’avez pas à vous soucier de l’unité de puissance, du carburant, de l’huile et de ces choses-là. »
Présent aux côtés de Toto Wolff en conférence de presse, James Vowles appuie les propos de son ancien patron !
« Nous devons être réalistes. La raison pour laquelle nous faisons cela est de créer une bonne fondation pour que nous puissions commencer à avancer. »
« Mais nous avons la chance d’avoir l’unité de puissance Mercedes derrière nous, ce qui est… quand nous travaillons ensemble, nous travaillons vraiment comme une unité et c’est agréable à voir. Nous sommes une équipe cliente, mais on se sent intégré. »
« Mais nous devons être réalistes à ce sujet. Notre rythme de développement et notre efficacité ne seront pas les mêmes que ceux des autres autour de nous tant que nous traversons encore un processus de correction et d’amélioration des choses. »
« Je suis vraiment satisfait de la performance de l’équipe. Ce n’est jamais un seul individu. C’est juste la façon dont les mille personnes tirent ensemble. Mais nous avons encore un long chemin devant nous avant d’être ne serait-ce que proches de l’avant. »

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