Mais que fait vraiment Vandoorne comme pilote de réserve d’Aston Martin F1 ?

On a tendance à parfois l’oublier, mais Stoffel Vandoorne est toujours pilote en F1 : plus exactement, il est l’un des pilotes de réserve d’Aston Martin F1.

Mais à quoi ressemble ce rôle de l’ombre ? Loin, très loin d’être un emploi fictif en réalité. Le Belge s’est ainsi confié sur son rôle et son emploi du temps pour le site officiel de son équipe, et l’on y apprend beaucoup de choses sur le quotidien d’un pilote de réserve et de simulateur.

« Je commence la semaine de course dans le simulateur au campus technologique d’AMR. L’équipe y effectue les réglages de base pour le Grand Prix à venir et, dans le cas d’un enchaînement de courses, nous effectuons également un travail de corrélation basé sur la course précédente pour comparer les données collectées avec celles fournies par le simulateur » explique ainsi Stoffel Vandoorne.

Le simulateur joue un rôle clé dans la préparation, mais il ne remplace pas l’expérience sur le circuit, précise l’équipe. Ce que l’ancien pilote McLaren F1 confirme.

« Étant donné que les courses s’enchaînent rapidement et que nous voyageons beaucoup, je ne passe pas énormément de temps dans le simulateur pendant la semaine de course. Nous devons maximiser le temps que nous avons. »

« Nous essayons d’établir une base solide en termes de configuration et de réglages, que nous pouvons ensuite affiner une fois que l’action en piste commence. En tant qu’équipe, nous avons déjà une bonne idée de ce qui est nécessaire sur différents circuits ; par exemple, une configuration à très faible appui pour Monza ou une configuration à très fort appui pour le Hungaroring. Cela nous permet de commencer à avoir une image de la façon dont l’AMR24 pourrait se comporter lors de n’importe quel week-end donné en appliquant ces paramètres. »

« Rien ne remplace la voiture sur la piste, et ce n’est qu’à ce moment-là que l’on peut commencer à apporter des ajustements fins comme le niveau de l’aileron arrière, l’angle de l’aileron avant, les hauteurs de caisse, et bien plus encore. Le simulateur permet également de me préparer en cas de remplacement de Lance ou Fernando. »

Le jeudi, Stoffel Vandoorne est aussi impliqué dans les réunions de Lance Stroll et de Fernando Alonso, comme s’il était titulaire ou presque.

« Nous avons également nos premières réunions d’ingénierie pour le week-end. J’assiste à tout ce que font Lance et Fernando car je dois être aussi informé qu’eux au cas où je serais soudainement appelé à piloter. »

« La réunion du jeudi est généralement une présentation des ingénieurs aux pilotes, qui couvre toutes les principales leçons tirées de la course de l’année précédente sur ce circuit et un examen de la manche précédente, ainsi que tout ce qu’il y a de nouveau à savoir sur le circuit où nous nous trouvons. »

Et même durant les séances d’essais libres, Stoffel Vandoorne reste dans le garage Aston Martin F1, dans un rôle d’écoute principalement.

« Pendant les deux séances d’essais libres, j’écoute Lance et Fernando, soit à la radio, soit lorsqu’ils sont dans le garage, pour entendre leurs retours. À ce stade, j’écoute principalement, car ce sont eux qui conduisent et fournissent autant d’informations que possible aux ingénieurs. »

« Une fois les essais du vendredi terminés, les ingénieurs prennent un certain temps pour analyser et comprendre tout ce qui s’est passé dans la journée. Plus tard dans la soirée, ils nous font un retour. »

Un rôle plus discret à partir du samedi

Le samedi, on peut imaginer que l’emploi du temps est Stoffel Vandoorne est un peu plus calme, mais est-ce vraiment le cas ?

« Une grande partie de l’attention du samedi est portée sur les réglages fins de la voiture avant les qualifications. »

« La dernière séance d’essais est généralement consacrée aux roulages à faible carburant afin que les pilotes puissent avoir une bonne idée de la manière dont la voiture se comportera en qualifications. Une fois les qualifications lancées, il n’y a pas beaucoup de temps pour réfléchir – tout repose sur l’ingénieur et le pilote qui prennent des décisions rapides. »

« Après les qualifications, nous discutons de la stratégie et des objectifs, mais sans entrer dans trop de détails – cela est réservé au dimanche. »

Le dimanche matin est ainsi surtout consacré à la stratégie de course, poursuit Stoffel Vandoorne, dont le rôle se fait de plus en plus effacé semble-t-il. Même s’il peut parfois intervenir sur la stratégie.

« Le jour de la course commence par une réunion stratégique approfondie le matin. »

« Bien que mon rôle s’arrête techniquement après les qualifications, je reste attentif pendant la course au cas où je pourrais aider l’équipe. J’écoute les communications radio entre les pilotes et leurs ingénieurs, et si je repère des éléments comme un risque potentiel de voiture de sécurité, je le signale car cela pourrait influencer les décisions stratégiques. »

« Après le drapeau à damier, nous avons un dernier debriefing en bord de piste pour réfléchir à notre course et voir comment notre package s’est comparé à celui des autres. »

Stoffel Vandoorne retrouve de l’importance dès le lundi, au moment du débriefing technique de la course sur la base d’Aston Martin F1, tout près du circuit de Silverstone.

« Après le week-end de course, nous pouvons faire un dernier debriefing au campus technologique d’AMR en utilisant le simulateur pour le travail de corrélation et les réflexions finales une fois que la poussière est retombée après le Grand Prix, selon le temps disponible. »