Les tops, les flops et les interrogations après le Grand Prix de Hongrie
McLaren confirme son redressement, Alpine et Aston leur déclin
Après chaque Grand Prix, Nextgen-Auto.com vous propose de retrouver les tops et les flops identifiés par la rédaction. Qui mérite d’être applaudi ? Qui, au contraire, doit être critiqué ? Enfin, quels sont les points d’interrogation ou ambiguïtés, qui devront être suivis avec intérêt lors des prochains Grands Prix ? Découvrez-le ci-dessous !
Les Tops.
Top n°1 : McLaren et surtout Lando Norris confirment
« Terrible ! » C’était ainsi que Lando Norris décrivait la performance de sa McLaren dans les virages à faible vitesse, après Silverstone. Et ce même après les évolutions reçues au Red Bull Ring et à Silverstone qui ont métamorphosé la MCL60.
Et pourtant, bonne, heureuse surprise que fut celle du Grand Prix de Hongrie. Sur ce circuit plus sinueux, aux virages plus lents (mais avec les nouvelles générations de voitures ultra-rapides, les virages lents d’hier sont les virages à moyenne vitesse d’aujourd’hui), la McLaren continuait à se montrer très, très performante. L’équipe disputait avec Mercedes le titre de 2e F1 la plus rapide. D’ailleurs, rappelons qu’en qualifications Lando Norris n’a fini qu’à 85 millièmes de la pole de Lewis Hamilton.
En course, c’est Oscar Piastri qui prit un meilleur départ. Mais à la faveur d’un undercut très puissant, Lando Norris réussit à reprendre la position de McLaren de tête. De toute manière, le Britannique l’aurait emporté sur son coéquipier au vu de son rythme – Oscar Piastri souffrait grandement avec l’usure des Pirelli, peut-être affecté aussi par des dégâts au fond plat suite au dépassement musclé de Sergio Pérez.
McLaren marque quoi qu’il en soit de nouveaux gros points… et la voiture pourrait aller encore plus vite en Belgique (voir plus bas).
Top n°2 : Hamilton et Verstappen, chacun son jour
Le samedi pour Lewis Hamilton, le dimanche pour Max Verstappen : c’est ainsi que l’on pourrait distribuer les médailles au terme du Grand Prix de Hongrie.
En qualifications en effet, ce fut Lewis Hamilton qui signa la performance majuscule du jour, avec sa première pole depuis Djeddah 2021, sa 104e en carrière. Ces 3 millièmes montrent à quel point Lewis a dû s’employer sur son circuit fétiche (9 poles sur le Hungaroring) – ce fut un « méga-tour de Lewis » relevait Toto Wolff. Sans doute que la Mercedes ne pouvait, à la régulière, aller chercher Max Verstappen…
Mais il y eut ce tour incroyable de Lewis Hamilton, comme aussi des ratés de Max Verstappen : le Néerlandais ne fut pas impeccable en Q3, souffrant de survirage ou de sous-virage quand il essayait de corriger son survirage. Son dernier secteur en particulier fut médiocre et erratique.
Cependant en course, tout fut vite effacé pour Max Verstappen. Sa course fut même au-delà des espérances : le Néerlandais, après avoir effacé Lewis Hamilton au départ, s’envola assez rapidement. Il comptait, à l’arrivée, 33 secondes d’avance sur Lando Norris. Soit l’écart le plus important depuis le Grand Prix de Russie 2021. Victoire souveraine, impériale, victoire du futur champion. A l’heure où chacun évoquait le resserrement des performances derrière Red Bull, cela jette un froid…
Top n°3 : Alfa Romeo brillante en qualifications : quel dommage…
Quel dommage ! Quel dommage qu’Alfa Romeo finit par gâcher totalement, en quelques secondes le dimanche, une heure de superbe travail en qualifications le samedi.
Car sur un tour rapide, particulièrement en durs, mais aussi en médiums et en tendres, l’Alfa Romeo fut la troisième ou quatrième force du plateau. Derrière Red Bull, Mercedes et McLaren, certes… mais devant son fournisseur moteur, Ferrari, ou encore devant Alpine et Aston Martin F1.
5e place pour Guanyu Zhou, 7e place pour Valtteri Bottas : cela faisait bien longtemps que l’équipe italo-suisse n’avait pas connu de qualifications aussi réussies. A quoi l’attribuer ? Aux évolutions de Silverstone qui fonctionneraient mieux sur ce circuit du Hungaroring, avec peut-être de meilleurs réglages ? A la nature du tracé hongrois ? Sans doute aux deux. Reste que chacun fut surpris par l’ampleur de la performance des Alfa Romeo.
Bien sûr, tout fut gâché au départ : suite à un problème du système de freinage, Guanyu Zhou rata totalement son envol et Valtteri Bottas dut ralentir pour ne pas l’emboutir… Alfa Romeo a sûrement raté une bonne occasion de s’envoler pour la 7e place au classement des constructeurs. Mais si l’équipe arrive à rééditer sa performance, ce qui n’est pas encore acquis, d’autres occasions suivront.
Les flops
Flop n°1 : Il n’y a pas que le double abandon d’inquiétant chez Alpine
Comme à Melbourne, et comme à Silverstone, aucune Alpine ne vit l’arrivée en Hongrie. Le résultat est déjà catastrophique en lui-même, surtout quand McLaren marque 30 points et s’éloigne un peu plus, définitivement peut-être, au classement des constructeurs.
Mais Alpine fut inquiétante au-delà encore de ce double abandon. En effet, si les deux pilotes Alpine furent pris dans les incidents du premier tour, ce fut aussi, comme le relevait Pierre Gasly, parce que les deux Alpine s’étaient mal qualifiées (12e et 15e). Et ce sur un tracé où l’on attendait justement les Alpine un peu plus à l’aise, avec des caractéristiques faisant penser à Monaco.
C’est donc la soupe à la grimace pour Alpine. Peut-être que les évolutions attendues à Spa pourront redresser la barre. Sinon, la deuxième moitié de saison pourrait s’annoncer longue ! D’autant que l’on pourrait voir, à ce rythme, Alpine lutter pour être la 7e force du plateau, derrière Alfa Romeo ou Williams selon les courses…
Flop n°2 : Aston Martin F1 dégringole aussi
En plus d’Alpine, une autre équipe dégringole dans la hiérarchie depuis plusieurs courses : c’est Aston Martin F1. L’équipe verte était la 5e force en course en Hongrie, et les 9e et 10e places de Fernando Alonso et Lance Stroll furent donc tout à fait logiques. Au moins, Aston Martin F1 a tout maximisé en course après une très bonne exécution – il n’y avait simplement pas assez de rythme.
Comme le relève Fernando Alonso, Aston Martin F1 manque d’évolutions tandis que les autres équipes en reçoivent, et des évolutions efficaces qui plus est. Quand on connaît la faiblesse des écarts en peloton, il n’est donc pas si surprenant de voir l’ex 2e force du plateau devenir la 5e, voire la 6e en qualifications.
Et comme chez Alpine, une question se pose : faut-il tout miser dès maintenant sur 2024 ? Cela serait logique selon Fernando Alonso, même si Mike Krack, le directeur d’écurie, estime que cette voiture a encore du potentiel.
Flop n°3 : Les mésaventures de Ferrari et Leclerc se poursuivent
Ferrari n’avait pas non plus un rythme satisfaisant sur le Hungaroring. Il était tout d’abord humiliant de voir la Scuderia battue à la régulière, sur un tour, par son équipe-cliente Alfa Romeo. Mais en course, ce ne fut cependant pas la Bérézina puisqu’à la régulière, Charles Leclerc, parti 6e, aurait aussi pu être en lice pour la 5e place.
Mais de nouveaux ratés opérationnels ont empoisonné la course du Monégasque. Un arrêt aux stands très long, près de 9,4 secondes, en raison d’un pistolet récalcitrant, le fit reculer dans la hiérarchie. Et les malheurs de Charles ne s’arrêtaient pas là puisqu’un deuxième contretemps (pénalité de 5 secondes pour excès de vitesse dans les stands) achevait ses espoirs de bon résultat.
En plus de cela, une certaine tension apparaît à la radio entre Charles Leclerc et son ingénieur. Le Monégasque assure que c’est en raison d’une liaison manquant de qualité (depuis plusieurs courses…), mais les discussions stratégiques sans fin, ambiguës et déconcertantes ne sont-elles pas aussi en cause ? Il y a de la friture sur la ligne Ferrari…et beaucoup de boulot encore à faire pour Frédéric Vasseur.
On demande à voir…
McLaren et Williams vont-elles renverser le paddock à Spa ?
L’allocation alternative de pneus ainsi que la nature du tracé hongrois, bien plus lent et sinueux que Silverstone, ont apporté leur lot de bouleversements : on a vu Alfa Romeo étonner en qualifications, Lewis Hamilton rafler à Max Verstappen la pole…
Mais en Belgique, l’on pourrait retrouver une hiérarchie similaire à Silverstone. Le tracé de Spa, avec ses longues lignes droites et ses virages à haute vitesse, se rapproche en effet plus du monument anglais.
« Tu vas voler à Spa » promettait déjà Max Verstappen à Lando Norris, dimanche soir. « Tout le monde devrait aller se mettre voir la course à Pouhon, parce que tu seras à fond ! »
De plus à Spa, McLaren recevra aussi une dernière série d’évolutions. Elle comptera pour 25 % du total des évolutions attendues par McLaren (25 % est arrivé au Red Bull Ring, 50 % à Silverstone). Qui sait jusqu’où la McLaren pourrait étonner…
Une autre équipe sera à suivre : Williams. Alexander Albon pourrait de nouveau créer un petit exploit sur un tracé où les forces de la Williams pourraient se mettre en valeur. Il faudra également surveiller les performances d’Alpine qui recevra des évolutions aussi.
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