Les pilotes F1 adorent Imola et craignent de perdre des circuits old-school…
Un circuit chargé d’histoire
30 ans après les morts de Roland Ratzenberger et d’Ayrton Senna, la F1 revient, ce week-end, sur les lieux du drame, à Imola.
Le circuit d’Émilie-Romagne est chargé d’histoire et de légendes, qu’elles soient noires ou lumineuses.
Dans tous les cas, les pilotes sentent la présence de cette histoire de la F1 à Imola… un circuit qui pourrait prochainement disparaître du calendrier pour faire place nette à de nouveaux rendez-vous, comme Madrid par exemple.
« C’est ce qui nous manque un peu dans tous les nouveaux circuits que nous fréquentons – ce sentiment d’être sur une piste old-school, de sentir l’histoire derrière les circuits » remarque Carlos Sainz, qui tacle donc les nouveaux circuits (comme le Qatar, Miami, Las Vegas, etc.).
« Je suis heureux que le calendrier conserve ce genre de sites, car je pense que cela nous rappelle d’où nous venons tous et pourquoi nous sommes tous devenus des fans de ce sport. Je suis donc très enthousiaste à l’idée de revenir dans des endroits comme Imola ou Monaco la semaine prochaine. Je pense qu’il y a peut-être un peu de travail à faire sur certains de ces circuits pour les rendre un peu meilleurs pour le spectacle, en termes de dépassement. »
« Imola est l’un des trois meilleurs circuits au monde, où l’on ressent le mieux les sensations d’une voiture de Formule 1. Avec Suzuka et Zandvoort, c’est peut-être là que l’on ressent le mieux une voiture de Formule 1 à son apogée. Et c’est ce que j’aime. »
Kevin Magnussen préfère lui aussi ce genre de circuits sur le plan du pilotage pur et dur.
« Ces types de circuits sont un peu plus intimidants que certains des nouveaux circuits où vous pourriez tout aussi bien conduire un simulateur en termes de sensations de conduite. J’adore venir sur ces circuits. »
« On pourrait travailler sur la ligne des stands, la rendre plus courte, pour rendre le temps d’arrêt aux stands moins important – et ainsi pour rendre viables les stratégies à deux arrêts aux stands. Aussi aujourd’hui encore, les pneus ne sont pas adaptés à la course et à la surchauffe lorsque l’on suit une voiture. Les voitures sont devenues plus difficiles à suivre les unes les autres, et pèsent plus lourd. Cela pourrait être résolu pour que ce soit plus facile de courir ici, à Imola. »
Lando Norris lui aussi chez McLaren F1, demande des circuits moins fades et permissifs. Des tracés old-school, comme Imola, donc.
« Nous voulons ces circuits parce qu’ils sont plus stimulants pour nous en tant que pilotes. Mais en général, les circuits qui sont comme ça sont aussi ceux qui sont un peu plus difficiles pour dépasser. Parfois, les dépassements sont meilleurs sur les autres circuits. Il faut donc trouver les bons compromis. »
« Nous voulons qu’il y ait davantage de batailles en piste. C’est la raison pour laquelle certains de ces circuits (old-school) sont éliminés du calendrier, parce que la course n’est pas assez bonne et qu’ils ne sont pas assez excitants. Il faut donc améliorer certaines choses. Sinon, à terme, nous n’aurons plus de courses ici. »
Gasly rend hommage à Senna, 30 ans après
Du côté d’Alpine F1, Pierre Gasly aime l’Italie et plus encore le circuit d’Imola.
« Cela fait partie de l’ADN de notre sport. Cette semaine, j’ai vu toute l’histoire qui s’est déroulée sur ce circuit. Il y avait quelques vidéos de Michael au volant de la Ferrari, en train de gagner, son tour de piste d’il y a quelques années. C’est ainsi que nous sommes tous tombés amoureux de ce sport. Quand j’étais enfant, je me souvenais d’avoir vu ces gars rouler ici. Et c’est l’un des meilleurs circuits. La façon dont vous attaquez les vibreurs, la chicane est très emblématique ici. L’histoire de ce circuit est très impressionnante. Et oui, je pense qu’il est important pour notre sport de conserver ces circuits. »
Pour ce week-end, Pierre Gasly rend un hommage spécial à Ayrton Senna : il portera une combinaison et un casque à sa mémoire. Le Normand avait aussi conduit récemment la Toleman 1984 de Senna.
« Je l’ai toujours admiré depuis mon enfance. Évidemment, en France, j’ai grandi en entendant beaucoup parler d’Alain Prost, qui est le pilote français de F1 le plus titré de tous les temps. Et évidemment, le nom d’Ayrton a toujours été associé à celui d’Alain. J’ai regardé beaucoup de documentaires et c’est probablement la bataille la plus emblématique de l’histoire de la F1. J’ai toujours admiré, je dirais, son style de pilotage, mais aussi la personne qu’il était - les valeurs, la façon dont il s’occupait de sa communauté. Et vous savez, c’est l’un des plus grands champions de notre sport et il était important de lui rendre hommage, surtout cette année, 30 ans après, il était important pour moi de rendre hommage à l’un des meilleurs de tous les temps. »
Et comment s’est passé le pilotage de la Toleman, avec une boite manuelle ?
« Je dois dire que c’est certainement plus facile de nos jours. Mais c’était un excellent exercice. C’était la première fois que je devais conduire avec une boîte de vitesses en H et je ne vais pas mentir, dans le premier virage, j’ai essayé de rétrograder en seconde et je me suis retrouvé en quatrième vitesse. En fait, j’ai vraiment adoré cela, simplement parce qu’il n’y a absolument aucune électronique. Il n’y a que la direction, trois pédales, le frein, l’accélérateur et l’embrayage. J’ai eu l’impression que vous vous concentriez uniquement sur votre trajectoire et votre vitesse. Il y a beaucoup moins de choses à faire que ce que nous avons aujourd’hui, avec toute cette forme de frein et de différentiel, etc. C’est juste une conduite très pure, qui se rapproche de ce qu’elle était à l’époque du karting, avec évidemment beaucoup plus de puissance. »
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