Le projet Audi F1 était ’au bord de l’effondrement’ selon Schumacher

Binotto doit remettre de l’ordre...et convaincre Sainz

Par Franck Drui

25 juillet 2024 - 12:11
Le projet Audi F1 était 'au (…)

Ralf Schumacher admet qu’il a déjà des inquiétudes quant à la manière dont Audi s’y prend pour aborder son entrée en Formule 1.

Le constructeur automobile allemand lié à VW, qui est désormais propriétaire à 100 % de l’équipe suisse Sauber avant son émergence officielle en 2026 en tant qu’équipe d’usine Audi, a récemment été frappé par des rumeurs de lutte de pouvoir interne en F1.

Des rumeurs qui se sont avérées vraies puisque cela a conduit à l’éviction du directeur général et président de Sauber, Andreas Seidl, et d’Oliver Hoffman, respectivement, par le PDG d’Audi, Gernot Dollner.

"C’est une très grosse affaire," a déclaré l’ancien pilote de F1.

"Changer de personnel avant même le début du projet est très intéressant."

Certains pensent qu’Audi a pris cette décision parce qu’au milieu des luttes intestines entre Seidl et Hoffman, Sauber a stagné tout en bas du classement 2024 - n’ayant même pas marqué un seul point jusqu’à présent.

Mais Schumacher pense que Seidl opérait avec une main dans le dos.

"Le projet Audi était en fait au bord de l’effondrement parce qu’il y avait apparemment une petite erreur de calcul s’élevant à... 1 milliard d’euros !"

"Le coût du projet sur 5 ans a été clairement sous-estimé. Du moins, c’est ce que nous entendons."

"L’équipe a dû être refinancée parce qu’il n’y avait pas d’argent qui rentrait. C’est pourquoi la décision a été prise de garder Guanyu Zhou comme pilote et prendre son argent. Je ne serais même pas étonné s’il était encore là pour 2025 avec ses 30 millions d’euros."

"En conséquence, rien ne pouvait progresser pour Seidl. Ils ne pouvaient embaucher personne et ne pouvaient offrir aucune perspective. Ils ont donc laissé tout se dérouler comme avant."

"Avec toute la sympathie que j’ai pour l’équipe, beaucoup de choses doivent changer chez Sauber. Mais Seidl se battait avec ses poings, sans aucune arme de réforme massive."

La bonne nouvelle, soutient Schumacher, est que le projet "a au moins réussi à obtenir un homme expérimenté en la personne de Mattia Binotto - ce qui est important."

"Ils doivent juste être conscients qu’en Formule 1, les changements constants de personnel au niveau de la direction ne sont pas une bonne chose. Ce n’est pas une entreprise, c’est une équipe de Formule 1."

"Il est donc difficile pour moi de comprendre ce qu’ils ont fait. Binotto est certainement quelqu’un qui peut faire du bon travail, mais c’est aussi une tâche énorme pour lui."

Schumacher pense qu’un autre point positif au milieu de la tourmente est que Binotto, l’ancien patron de Ferrari, s’entend très bien avec Carlos Sainz, qui cherche à obtenir un baquet.

"Binotto est un fan convaincu et un ami de Sainz. Il se peut donc qu’il y ait eu aussi des considérations politiques en arrière-plan. On m’a dit qu’il devait tenter de convaincre Carlos comme tâche prioritaire."

"Peut-être que les Sainz ont dit ’Nous aimerions avoir telle ou telle personne pour diriger le projet’. Les deux se connaissent depuis Ferrari et ont vraiment aimé travailler ensemble, donc c’est peut-être de là que vient aussi, en partie, la décision."

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