Le châssis de l’Alpine F1 a-t-il le meilleur potentiel du plateau ?

De Meo se confie sur la philosophie de l’Alpine

Par Alexandre C.

29 avril 2022 - 08:52
Le châssis de l'Alpine F1 (...)

Luca de Meo, le PDG de Renault, et grand soutien du projet Alpine en F1, s’est confié au Corriere sur les ambitions de son équipe pour cette saison 2022.

De Meo commence par tirer un premier constat positif : la nouvelle unité de puissance donne satisfaction (au moins pour la performance).

Quant au châssis, l’Italien livre une précision intéressante : Alpine aurait développé un châssis à dessein avec un fort potentiel, pour permettre un cycle de développement aussi étendu qu’efficace. Faut-il s’attendre ainsi à ce que l’équipe performe mieux encore en deuxième moitié de saison ?

« Pour tirer des conclusions, oui, il est un peu tôt, mais quelques observations sont légitimes. Tout d’abord, il ne fait aucun doute que le nouveau moteur fonctionne. »

« Le châssis et l’aérodynamique, me jurent les ingénieurs, sont basés sur des concepts en évolution. Cela signifie que nous avons peut-être une plus grande marge d’amélioration que les équipes qui ont choisi des approches plus extrêmes. »

De Meo ne s’avance pas pour autant à fixer un objectif au classement des constructeurs, 3e ou 4e place. Il retient les progrès structurels plutôt qu’un objectif comptable.

« Il y a plus de ressources pour le développement tout au long de la saison et une organisation mieux structurée. Nous avons intégré ou déplacé en interne des personnalités importantes telles que Harman, Szafnauer, Famin, Pat Fry. Je pensais qu’il faudrait un an pour remettre la machine en ordre. Nous ne faisions pas n’importe quoi, nous avions toujours un plan : mettre en place une équipe homogène. C’est probablement ce qui nous manquait au début. L’étiquette d’aspirants à la troisième place nous est collée de l’extérieur. »

« Notre objectif est de mettre tout le monde en position de faire son meilleur travail. Je ne fais pas confiance à ceux qui expliquent quand et pourquoi ils vont gagner le championnat. »

La Scuderia Ferrari, qui a travaillé pendant deux ans pour revenir au sommet de la hiérarchie cette année, est-elle un modèle pour De Meo ?

« C’est comme ça que ça marche. Vous passez deux ans à assembler toutes les pièces, étape par étape, puis soudain les planètes s’alignent. Ferrari semble être sur cette voie. »

« Cela a fonctionné pour Mercedes auparavant, mais ils ont bénéficié d’un ensemble de règles qui leur ont permis de démarrer avec un avantage de deux ans sur tous les autres. C’est un sport extrême : même les deux dixièmes que vous perdez lors de l’arrêt au stand comptent. »

Pourquoi Alonso a-t-il reçu le fond plat à Imola, et pas Ocon ?

Pour exécuter son fameux plan, Alpine compte sur un duo mêlant jeunesse et expérience, avec Esteban Ocon et Fernando Alonso.

Et de manière à illustrer la bonne entente entre ses deux pilotes, De Meo prend l’exemple du nouveau fond plat à Imola : même si Ocon était le mieux placé au championnat, c’est Fernando Alonso qui a reçu l’évolution, pour compenser sa malchance (qui s’est d’ailleurs poursuivie durant le dernier week-end…).

« C’est là que l’on peut voir l’esprit d’équipe dont nous parlions. Nous n’avions qu’une seule nouvelle évolution de fond plat pour Imola et au lieu de la donner à Ocon, qui est en tête au classement, nous l’avons donnée à Fernando, qui n’a pas eu de chance jusqu’à présent. »

« L’année dernière, Esteban a vu la collaboration avec Alonso comme une grande opportunité. Un mécanisme classique de maître et élève : un échange d’informations qui se poursuit. Les pilotes sont des héros qui ne vont nulle part sans l’équipe. Même lorsqu’ils avaient l’air de s’affronter, ils se tiraient en fait mutuellement la bourre. Du moins, c’est ce qu’ils m’ont dit tous les deux. Nous ne pensons pas que la logique premier/second pilote soit la bonne. »

Alpine F1 Team - Renault

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