Le carburant durable, l’autre révolution de la F1 2026
Une révolution déjà d’actualité en F2 et F3
La révolution réglementaire de 2026 sera aussi une révolution des carburants : toutes les F1 devront utiliser, à 100 %, du carburant durable – qui aura la particularité d’être rééutilisable aussi sur des voitures de série.
Même si le coût de ces carburants a été vivement critiqué à Miami (à lire ici), le futur de la F1 est déjà une réalité en F2 et en F3, où les 52 monoplaces utilisent cette année les carburants qui seront de vigueur en F1, l’an prochain.
Bruno Michel, PDG de la F2 et F3, a tiré un premier bilan très positif de ces carburants durables avancés : concrètement, qu’est-ce que cela a changé et le Français peut-il assurer qu’il n’y a eu aucun problème avec leur utilisation ?
« Ça se passe très, très bien. Nous avons commencé ce partenariat avec Aramco il y a quelques années, en commençant avec un carburant durable à 55%, et il faisait partie du plan de s’assurer que nous arriverions à 100% normalement en 2026 » a commenté Michel pour la FOM.
« Mais grâce au travail fantastique qu’Aramco a accompli, nous avons pu anticiper cela et le faire cette saison, ce qui a été une excellente chose. »
« L’utilisation de carburant durable n’a pas augmenté le coût des saisons en Formule 2 ou Formule 3. Aramco fournit ce carburant gratuitement aux équipes. Donc, au lieu d’augmenter les coûts, cela a diminué le coût de la saison. »
Nikolas Tombazis, Directeur des Monoplaces de la FIA, a lui donné quelques détails concernant les assurances réglementaires de ce carburant, tout en reconnaissant quelques soucis mineurs de fiabilité.
« S’assurer que la performance soit assez similaire en Formule 2 est une première étape importante. Le fait que le carburant soit ’drop-in’ (rééutilisable directement) est important. »
« De plus, il y a quelques aspects relativement mineurs liés à la fiabilité, aux réservoirs de carburant et à ce genre de choses, peut-être y a-t-il quelques petites différences chimiques. »
« Il est important de vérifier pour s’assurer que nous n’ayons aucun problème sur les voitures. Ces leçons que la Formule 2 apprend, je pense, sont prises en compte pour la Formule 1. Donc c’est important. »
La FOM assure que les carburants durables n’ont abouti à aucune perte de performance de la part des monoplaces.
Pierre-Alain Michot, Directeur Technique de la F2 et F3, précise comment la F2 et la F3 sont arrivés à tenir cet impératif.
« L’objectif clair était de n’avoir aucun impact sur la performance et pour Mecachrome, notre partenaire moteur, de s’assurer que le moteur était aussi fiable qu’auparavant », explique Michot.
« Nous avons travaillé assez dur avec Mecachrome et Aramco pour nous assurer de définir une bonne formule pour ce carburant. Nous avons testé plusieurs carburants différents, effectué beaucoup de kilométrage au banc d’essai et dans la voiture de développement avant de le lancer sur la piste et sur 52 voitures. »
« Cela s’est avéré être un grand succès, la performance est là, la fiabilité est là, donc nous devons juste continuer sur cette voie. »
Un avant-goût pour 2026
Bien entendu, cette expérience en F2 et F3 sert de répétition générale à la F1, qui adoptera ces mêmes carburants durables l’an prochain. Mais rappelons que chaque fournisseur de carburant (Petronas pour Mercedes F1, Shell pour Ferrari...) développera son propre carburant. Aston Martin F1, qui aura pour partenaire Aramco, partira donc peut-être avec un avantage.
« Cela a été une expérience d’apprentissage extrêmement utile pour la FIA d’avoir le carburant d’Aramco utilisé en Formule 2 et Formule 3 avant que la F1 n’adopte de tels carburants à partir de 2026 » précise Tombazis.
« C’est un processus assez intéressant et compliqué. Bien sûr, en Formule 1, nous sommes ravis à la FIA qu’il y ait cette avancée permise par la Formule 2 avec Aramco et nous sommes très respectueux de ce processus. »
« C’est le défi supplémentaire en Formule 1, et je pense qu’il est très utile que ces premières étapes soient franchies dans les catégories inférieures. Je pense que nous compléterons le tableau l’année prochaine lorsque la Formule 1 franchira cette grande étape. »
Du marché de niche au marché de masse ?
Bien entendu Aramco, le partenaire de la F1 qui développe ces carburants durables, le fait dans un double objectif à la fois technologique et marketing (pour lisser l’image très polluante du principal producteur de pétrole saoudien…).
Pierre-Alain Michot l’assure cependant, le carburant durable d’Aramco l’est réellement…
« Quand on parle de carburants durables, il faut s’assurer que tout le cycle de vie de la production reste durable. »
« Aramco y travaille également, pour s’assurer que l’énergie nécessaire pour produire ce carburant durable et synthétique provient également d’énergies durables. »
« Cela fait partie du parcours, et ils s’assurent que le cycle complet [de production du carburant] est durable et pas seulement le produit final. C’est l’un des objectifs principaux et le plus grand défi pour y parvenir. »
« Aramco travaille très dur pour construire plus d’usines afin de s’assurer qu’ils peuvent produire du carburant durable à plus grande échelle. Pour l’instant, c’est un marché de niche mais l’objectif est d’en faire un marché de masse. »
« Nous faisons cela étape par étape et ils étudient comment y parvenir dans un avenir proche. »
Le carburant durable n’est cependant qu’une première étape : à terme, F2 et F3 passeront à un carburant entièrement synthétique (la date d’arrivée est encore inconnue).
« La prochaine étape est le carburant synthétique » confirme Bruno Michel.
« C’est la prochaine étape de notre programme de développement avec Aramco et nous travaillons toujours d’arrache-pied avec eux sur ce point en ce moment. »
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