La FIA considère sérieusement un retour des ravitaillements en 2021

Et songe à réduire l’efficacité des systèmes anti-calage

Par Alexandre C.

12 juillet 2019 - 20:24
La FIA considère sérieusement un (...)

Les ravitaillements en carburant feront-ils leur grand retour en 2021, à l’occasion du prochain changement réglementaire en F1 ? Jean Todt, le président de la FIA, a confirmé que cette hypothèse était sérieusement étudiée par les instances du sport et par les équipes.

« Personnellement, j’aimerais voir des ravitaillements, mais je serais aussi ravi de voir une étude sur les effets positifs et négatifs de cette mesure » a confié le Français à Silverstone.

L’une des avancées possibles serait de rendre les F1 plus légères au départ d’un Grand Prix. Sebastian Vettel s’est justement plaint, récemment, du poids trop imposant des monoplaces actuelles. Depuis 2014 et l’arrivée des V6 hybrides, le poids des F1 a grimpé de 150 kg.

« Les voitures sont devenues trop lourdes, nous en avons discuté » a poursuivi Todt.

« Je pousse pour analyser les conséquences d’un retour aux ravitaillements. Si on le faisait, les voitures seraient plus légères au départ d’une course. »

Cette mesure semble pourtant contradictoire avec l’objectif général de réduction des coûts…

« Quand j’entends dire que cela serait plus cher, cela me fait sourire. Quand je vois la taille des motorhomes des équipes, je ne pense pas que le coût des ravitaillements soit de nature à éliminer cette piste… »

Une autre crainte concerne les conséquences des ravitaillements sur les stratégies : le risque est de les rendre, sur chaque Grand Prix, tout à fait similaires, ce qui créera des courses plus fastidieuses à suivre. Christian Horner, pour Red Bull, a lui pesé le pour et le contre quant à cet aspect stratégique… Il ne semble pas un chaud partisan de cette hypothèse !

« Mon souvenir des ravitaillements, c’était que cela faisait partie du sport, et c’était devenu un élément stratégique en course : quelle quantité d’essence embarquerez-vous au départ ? Vous n’aviez pas l’habitude de dépasser des voitures en piste, parce que vous le feriez en ravitaillant plus ou moins aux stands. Donc c’était fascinant pour les stratégies, mais la course, en piste, était très statique et ennuyeuse. Et c’est pourquoi nous avons interdit les ravitaillements : pour que les pilotes aient à gérer une voiture lourde en essence, en ayant une quantité limitée de carburant par course. »

Pour 2021, afin de rendre le pilotage plus ardu pour les pilotes, Jean Todt et la FIA envisagent, par ailleurs, d’enlever certaines aides au pilotage. Selon Todt, ainsi que l’a confirmé Lewis Hamilton du reste hier, la direction assistée doit rester au menu, tant conduire une F1 est absolument impossible aujourd’hui. Mais il songe à rendre les départs moins aisés à négocier pour les pilotes, afin de rendre plus spectaculaires ces périodes décisives en Grand Prix – notamment en réduisant l’efficacité des systèmes anti-calage.

Enfin, Jean Todt s’est exprimé sur une mesure déjà validée pour 2021 : l’introduction de budgets plafonnés, à hauteur de 175 millions d’euros, avec cependant de nombreuses exceptions (salaires des pilotes et des dirigeants, dépenses marketing, achat de l’unité de puissance…)

« Il y a deux ans, j’étais très sceptique sur notre capacité à finalement tomber d’accord sur une structure de dépenses. Est-ce que c’est le meilleur accord ? Non, mais je pense que c’est le meilleur compromis. »

Il ne sera guère facile de contrôler les dépenses des équipes, notamment des constructeurs et des manufacturiers…

« Je m’attends à beaucoup de controverse » a dit craindre le Français. « Mais une organisation renommée ne peut prendre le risque de tricher, parce qu’elle risque alors de nuire à sa réputation. »

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