La Ferrari dégrade-t-elle trop ses pneus ? Vasseur rassure les tifosi…
Il s’exprime sur le développement aérodynamique
Si la Ferrari n’a pas autant impressionné que la Red Bull lors des essais hivernaux (voire que l’Aston Martin F1), c’est en partie en raison d’une dégradation qui semblait importante en longs relais.
Cela cadrerait d’ailleurs avec l’évolution générale de la SF-23 : elle serait plus véloce en lignes droites, mais moins en virages (et userait donc plus les Pirelli…).
Alors, faut-il craindre que cette Ferrari maltraite les Pirelli ? Interrogé à Bahreïn, Frédéric Vasseur, le directeur d’écurie, a tenu à rassurer…
« Je sais que vous avez analysé tous les relais... mais vous aurez également vu que nous avons effectué de nombreux tests en essayant différentes choses. Et certaines ont tout de suite bien fonctionné, d’autres moins. »
« Je suis assez content de ce que nous avons fait pendant ces trois jours, la chose la plus importante dans les essais hivernaux est d’être capable de faire des kilomètres, parce que quand vous ne pouvez pas le faire pour une raison quelconque, c’est un désastre. »
« Nous avons parcouru un peu plus de deux mille kilomètres sans aucun problème. Je sais qu’il y a eu un petit problème avec Alfa Romeo [sur l’unité de puissance Ferrari], nous sommes toujours en train d’enquêter. »
« Nous avons poursuivi notre programme, cela aurait été une erreur de le changer parce que Red Bull était en tête de la feuille de temps. »
Il semble d’autant plus indispensable à Ferrari de mettre sur la piste une voiture bien née, que Maranello perd traditionnellement les courses au développement face aux autres écuries de pointe. Ce fut le cas - en deuxième moitié de saison, Red Bull a pris le large sur Ferrari l’an dernier.
Frédéric Vasseur est-il conscient de cette faiblesse avant de commencer l’année ?
« Je ne veux pas commenter l’année dernière, c’était probablement un choix de se concentrer sur certains projets en vue de 2023. Je pense que le programme de développement de la saison dernière a également été conditionné par le fait que Red Bull et Mercedes ont commencé très tard en 2021, et par conséquent leurs monoplaces de 2022 ont commencé la saison en surpoids. »
« Dans une telle situation, il était assez facile pour eux d’améliorer les performances en perdant du poids, il y a un impact direct sur les performances. Aujourd’hui, je pense que nous avons une bonne base de départ, nous n’avons pas eu de problèmes majeurs au cours des trois jours d’essais que nous venons de terminer, et c’est crucial. »
Frédéric Vasseur annonce l’arrivée aussi d’un pack d’évolutions pour Ferrari en Arabie saoudite ou en Australie.
« Nous prévoyons un développement jusqu’à la fin de la saison, mais je m’attends à ce que nous ayons tous déjà quelque chose à Djeddah ou à Melbourne, je ne pense pas que ce soit un secret... »
Le Français peut-il donc aussi confirmer que cette Ferrari sera plus rapide en lignes droites, mais moins en virages ?
« C’est toujours un compromis, c’est à nous de décider si nous voulons faire rouler la voiture avec plus ou moins d’appui aérodynamique : Red Bull l’année dernière a fait des choix quelque peu agressifs dans ce domaine, mais il est trop tôt pour tirer des conclusions. »
Leclerc, son pilotage et son contrat
Très à l’aise, en tout cas plus que Carlos Sainz, l’an dernier dans la Ferrari, Charles Leclerc a-t-il trouvé cette nouvelle évolution générale à son aise ? Oui,selon Frédéric Vasseur.
« Pendant ces trois jours, nous avons essayé beaucoup de choses, et comme je l’ai dit, il y a des solutions qui ont fonctionné, d’autres non. Je pense que le dernier ’run’ de Charles était très bon, peut-être qu’il n’est pas encore au top, mais il a roulé dans des conditions de piste très chaudes et sa performance était bonne. Je suis assez satisfait du travail effectué par Charles et l’équipe. »
D’ailleurs Charles Leclerc arrive en fin de contrat fin 2024 : n’est-il pas grand temps de commencer à parler avec lui selon son patron ?
« Il est désormais beaucoup plus important de se concentrer sur ce qui doit être fait plutôt que sur d’autres aspects. Il y aura alors du temps pour tout. »
Vasseur explique le changement à la tête de la stratégie
Une des premières décisions fortes de Frédéric Vasseur restera le remplacement du chef de la stratégie à Maranello : Inaki Rueda a été recasé à l’usine, et a été remplacé poste pour poste par Ravin Jain.
Frédéric Vasseur revient sur cette décision et assure qu’il ne s’agit en rien d’une sanction...
« De l’extérieur, lorsqu’on parle de stratégie, on a toujours tendance à regarder la personne assise sur le muret des stands. En réalité, il s’agit d’un mécanisme plus complexe, il y a un logiciel, il y a un flux d’informations, un canal de communication, des aspects qui sont souvent plus importants que la personne physiquement assise sur le muret… »
« Nous avons décidé de changer un peu l’organisation, Inaki sera à l’usine centrée sur le côté sportif, Ravin sera sur le muret. Mais ce n’est pas le seul changement. Nous avons également revu le flux de communication pour être sûrs d’avoir des échanges efficaces, car quand tout va bien, il y a du temps pour trois ou quatre personnes pour interagir, mais quand il faut réagir en une seconde, c’est une autre histoire - car un scénario qui n’était pas prévu peut survenir. »
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