L’effet paradoxal du nouveau règlement F1 sur le spectacle
Plus facile de suivre une autre F1, mais de plus grands écarts sur la grille
Alors que le cap de la mi-saison est bien dépassé, le bilan du nouveau règlement aérodynamique de 2022 apparaît pour le moment fort positif : les voitures peuvent se suivre en piste et se combattre, ce qui était l’effet initial attendu.
Une question mérite cependant d’être posée : les bénéfices totaux en termes de suspense et de spectacle, sont-ils à la hauteur de l’investissement requis (refaire un châssis à partir de zéro ou presque) ?
La question a été d’abord posée au directeur technique français de Red Bull, Pierre Waché.
« Vous ne pensez pas de cette manière dans notre monde. Nous essayons d’optimiser et de maximiser les performances dans le périmètre que vous avez. »
« En termes de spectacle, voyons-nous une meilleure course ? Pour nous ? Les courses semblent un peu meilleures que l’année dernière en termes de performance, par rapport aux autres. Ce sont des règles difficiles. Je pense que, pour le moment, les courses semblent meilleure que ce que j’attendais, pour être honnête, quand il s’agit de suivre une autre voiture. Le reste est relatif. »
Du côté de Mercedes, Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef chez Mercedes, constate bel et bien des effets positifs, avec pour meilleurs exemples ce qu’il s’est passé sur des tracés où il était notoirement plus difficile de proposer une action efficace en piste.
« Suivre une autre voiture est un peu plus facile. Il y a des circuits où, historiquement, il y avait très peu de dépassements, comme à Budapest. Et la course y était un peu plus intéressante. »
« Il y a aussi l’effet que, lorsque vous introduisez de nouvelles règles, et elles étaient cette année complètement nouvelles, cela réinitialise en quelque sorte la hiérarchie. Nous n’avons pas encore tout à fait resserré l’écart entre les équipes sur ce plan : il semble que Red Bull soit apparu comme un leader clair. Les courses sont donc un peu plus prévisibles qu’elles ne l’étaient, peut-être, à la fin de l’année dernière. »
« Mais c’est un petit pas dans la bonne direction avec beaucoup de changements pour y arriver. Et peut-être que le grand changement que nous espérions, et que nous n’avons pas vu, c’est le peloton qui pourrait se rapprocher. »
Chez Aston Martin F1, Tom McCullough, le responsable de la performance de l’équipe, fait aussi ce constat paradoxal : certes il est plus facile de suivre une autre voiture théoriquement, mais en réalité, l’écart entre les écuries de pointe et le milieu de grille reste aussi abyssal. En particulier pour une équipe qui a mal négocié ce tournant du règlement comme Aston Martin F1.
« Comme Pierre le disait, en tant qu’ingénieurs, notre travail consiste à prendre un ensemble de règles et à essayer de rendre la voiture aussi rapide que possible dans le cadre de ces règles. Les règles ont posé des défis plus importants que ce à quoi nous nous attendions, surtout au début de l’année. Donc, ça a été une année fascinante, ça a été une année très intéressante. »
« Comme Andrew le disait, vous apprenez plus lorsque vous avez des problèmes, vous savez, et, pour sûr, au début de l’année, beaucoup d’équipes n’ont pas été à la hauteur de leurs outils de simulation, nous y compris, donc ça a été vraiment intéressant d’un point de vue technique. »
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