Horner : Red Bull est prête pour ’une lutte sans merci’ pour la fin de saison

Même s’il semble avoir du mieux pour Red Bull ce week-end à Bakou, le moral aurait des raisons de ne pas être très élevé dans le camp de Milton Keynes. Car Red Bull n’a plus la meilleure voiture du plateau – et peut-être même la 3e.

Pour autant, l’ambiance reste bonne chez les champions du monde. C’est en tout cas ce qu’a assuré aujourd’hui Christian Horner, le directeur d’écurie…

« Je pense que l’ambiance est plutôt positive. Je veux dire que le week-end de Monza a été difficile pour nous. Mais tout ce qui est négatif est positif. Et la négativité de ce week-end a mis en lumière certains domaines clés de la voiture avec lesquels nous étions aux prises depuis un certain temps. Et cela nous a donné une direction claire. »

« Toute l’équipe, depuis les pilotes qui passent beaucoup de temps sur le simulateur, jusqu’à chaque département, est vraiment déterminée et pousse aussi fort que possible. Les hommes et les femmes qui travaillent à Milton Keynes en ce moment ne ménagent pas leurs efforts. Et j’espère que nous pourrons renverser la vapeur. »

Selon Christian Horner, Red Bull pourrait-elle redevenir la meilleure voiture du plateau, au moins pour ce week-end à Bakou ? Ce serait un sacré revirement après un week-end presque catastrophique à Monza.

« Les choses peuvent changer très vite. Je veux dire que nous avons gagné sept Grands Prix cette année. Max a certainement gagné sept Grands Prix, le plus grand nombre d’autres pilotes est de deux victoires. Les choses peuvent donc changer rapidement. Et nous avons eu quelques déséquilibres dans la voiture que nous avons cherché à comprendre - et je pense que nous avons une direction claire à ce sujet maintenant. Mais, bien sûr, cela prend du temps. C’est une chose de comprendre le problème, c’en est une autre de le résoudre et d’installer les pièces sur la voiture qui le permettent. »

Red Bull en est même revenue, ces derniers Grands Prix, au fond plat de Bahreïn. Cela veut-il dire que la voiture du début de saison était plus rapide que la voiture avec les dernières évolutions ? Ce serait un comble !

« Non, non, non » dément Christian Horner. « Je pense qu’il y a plusieurs aspects. D’une part, vous parlez de l’appui aérodynamique absolu que vous apportez à la voiture grâce aux évolutions, mais il y a aussi l’équilibre. Et nous avions une voiture mieux équilibrée au début de l’année. »

« On constate parfois que la corrélation entre la piste et les outils de simulation, qui sont principalement la soufflerie et le CFD, s’estompe. C’est pourquoi nous avons fait de gros efforts pour comprendre ce phénomène et y remédier. »

Si Max Verstappen a toutes les chances de conserver son titre pilotes, l’écart infime avec McLaren F1 au classement des constructeurs ne condamne-t-il pas cependant Red Bull à perdre sa couronne de championne à la fin d’année ?

« Ecoutez, il y a tout à jouer. Je veux dire que Max a une solide avance au championnat des pilotes, mais ce n’est pas quelque chose que l’on peut considérer comme acquis à huit courses de la fin de l’année. Nous en sommes donc très conscients. Il suffit de quelques mauvais week-ends et de quelques gros week-ends de Lando pour que tout d’un coup, l’écart se resserre. Le classement des constructeurs est une course à trois chevaux. Nous avons évidemment huit points d’avance sur McLaren, mais il ne faut pas non plus négliger Ferrari, qui s’est tranquillement glissée dans la course. Il s’agit donc d’une lutte sans merci pour les huit dernières courses. »

Et Christian Horner lui-même ? Prend-il vraiment du plaisir dans cette saison plus compliquée que prévu pour lui, sportivement et personnellement ?

« Est-ce que je prends du plaisir ? On ne s’amuse jamais quand les voitures ne sont pas performantes. Sommes-nous prêts pour résoudre cela ? Absolument. Et je n’ai jamais vu une équipe aussi motivée et travaillant aussi dur qu’elle l’est actuellement. »

Le roi des circuits urbains de retour... ?

À Bakou comme à Singapour, deux circuits urbains, Christian Horner comptera en particulier sur Sergio Pérez, l’ancien roi des circuits urbains qui a été pourtant déchu de sa couronne ces derniers Grands Prix...

« Si l’on se base sur le fait que 95 % de ses victoires en course ont été remportées sur des circuits urbains, il est clair que Checo se sent plus en confiance dans les rues de Bakou et de Singapour. »

« Mais les caractéristiques de notre voiture, en particulier sur ce circuit de Bakou, sont des virages lents à 90 degrés et vous savez, ce n’est pas le talon d’Achille de la voiture. Certains des changements que nous apportons et certaines des découvertes que nous avons faites ne s’appliquent donc pas à ce circuit. Elles s’appliquent plutôt à Austin, à certains circuits plus rapides. Nous pouvons donc encore tirer des leçons précieuses et certaines des choses que nous essayons et testons ne seront certainement pas inutiles pour une course comme celle-ci, mais nous nous attendons à ce qu’elles aient un effet plus important sur certains des circuits plus rapides. »

Tout en pensant à augmenter la cadence à Milton Keynes, Christian Horner a aussi attiré l’attention de la FIA sur les ailerons flexibles de plusieurs équipes, dont McLaren F1. Mais rien de probant n’a été repéré par la FIA... Christian Horner est-il satisfait de la petite enquête menée par la Fédération ?

« Ce qui est crucial pour toute équipe, comme pour toutes ces choses, c’est toujours la clarté. Est-ce que quelque chose est acceptable ou non ? Si elle est jugée acceptable, cela vous encourage évidemment à rechercher vous-même des solutions similaires. »

« Le régulateur dispose évidemment de toutes les informations disponibles. Il dispose de toute l’analyse qu’il a récemment effectuée en plaçant des caméras sur de nombreuses voitures. Je suppose donc qu’ils collectent ces données. Mais oui, si c’est jugé acceptable, alors vous poursuivez dans cette voie. »