Haas F1 devait ’changer’ mais Uralkali était ’un bon sponsor’

Steiner raconte les conséquences de la guerre en Ukraine

Par Emmanuel Touzot

2 août 2022 - 12:37
Haas F1 devait 'changer' (…)

Après avoir déjà connu une saga avec son sponsor Rich Energy en 2019, Haas F1 a dû se séparer de son partenaire Uralkali début 2022. L’entreprise appartient à Dmitry Mazepin, père du pilote Nikita Mazepin, et oligarque russe proche de Vladimir Poutine.

La guerre en Ukraine lancée par Poutine au mois de février a eu pour conséquence la séparation obligatoire entre Haas et Uralkali. Le directeur, Günther Steiner, se souvient du moment où lui et Gene Haas, le propriétaire de l’équipe, ont appris le début de la guerre.

"Je prenais le petit-déjeuner avec Gene lorsque nous avons tous deux appris l’invasion, nous savions donc ce que nous devions faire et je savais que j’avais son soutien" raconte Steiner. "La décision était évidente. Nous devions faire un changement. Nous ne pouvions pas continuer comme ça, avec ce qui s’était passé avec l’invasion."

Steiner rend à Uralkali ce qui lui appartient, expliquant qu’il n’y a jamais eu de défaut de paiement : "Il s’agissait plutôt de tenir l’équipe toujours informée. C’était un sponsor important et un bon sponsor, car ils ont toujours payé leurs factures."

L’Italien se souvient du jour où il a dû dire à Romain Grosjean et Kevin Magnussen qu’ils ne seraient plus là en 2021. Le fait que la saison 2021 se présentait très mal a aidé à leur annoncer : "C’était comme leur dire ’peut-être que l’année prochaine vous ne voulez pas être là’. Ils étaient déjà assez démotivés en 2020."

"Quand la pandémie a frappé, nous avons arrêté le développement de la voiture 2020, donc ils étaient déjà abattus. Et j’ai dit que l’année suivante, ça ne s’améliorerait pas, et que ça allait empirer. S’ils venaient juste pour piloter une voiture pour être à l’arrière sans espoir de faire quoi que ce soit, ç’aurait été très démotivant."

Remonter Haas F1 à son meilleur niveau

Steiner admet qu’il était difficile de garder l’équipe motivée au fil des années précédentes, où l’objectif 2022 était le seul argument d’espoir : "Le dimanche soir, ce n’est pas facile quand tu rentres chez toi et que tu es dernier et avant-dernier. Le dimanche soir, je me demandais si c’était vraiment ce que je voulais faire."

"Mais le lundi, je travaillais sur l’avenir. Et cela me motivait à nouveau. Je respecte beaucoup ce que l’équipe a fait l’année dernière, ils n’étaient jamais abattus. Je veux dire, ils avaient une mauvaise journée, mais ils n’étaient jamais abattus parce qu’ils croyaient que nous allions revenir."

"Je n’ai cessé de dire aux gens que c’étaient les mêmes personnes qui, en 2018, ont terminé cinquième du championnat. Je leur disais de se concentrer sur l’année suivante, et c’est ce qui nous a permis de survivre."

Steiner a un rôle central chez Haas F1 depuis le début du projet, et il est heureux de faire partie à ce point de l’organigramme mis en place par Gene Haas, à qui il voue une loyauté sans faille, et ce à long terme.

"Cela signifie beaucoup pour moi. Si je me m’en vais, il est possible de voir que d’autres s’en aillent aussi. J’ai cette loyauté envers Gene Haas, qui fait tous ces efforts pour constituer cette équipe. Je dois continuer à porter le flambeau."

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