Ferrari : Pourquoi Vasseur a encore la FOM dans le viseur après le ’radio-gate’
Des ordres d’équipe bien exécutés et compris des pilotes ?

En deuxième moitié d’épreuve à Miami, dimanche dernier, les radios des pilotes Ferrari, et notamment celle de Lewis Hamilton, très sarcastique, auront pimenté le spectacle et amusé le public.
« Vous voulez que je le laisse passer aussi ? » a ainsi ironisé Lewis Hamilton, en parlant de Carlos Sainz peu après qu’il ait relaissé passer Charles Leclerc.
« Et vous allez faire un ‘tea break’ tant que vous y êtes’ » avait aussi lancé Lewis Hamilton à son ingénieur, auparavant, alors qu’il demandait à ce que Charles Leclerc le laisse passer.
Ces radios n’ont rien arrangé au désastre sportif que connaissait la Scuderia à Miami, la 5e force en course, après Williams F1.
Au moment de faire le point sur ce Grand Prix aussi sportivement lamentable que médiatiquement embarrassant, Frédéric Vasseur a-t-il accepté de voir la réalité en face ?
« Nous n’avons pas tout à fait trouvé le bon équilibre ce week-end, particulièrement en qualifications, puis en course nous avons lutté au milieu du peloton avec peu de chance d’obtenir un meilleur résultat que celui-ci. »
« Quand nous étions à l’air libre, nous étions proches de Mercedes et Red Bull en termes de rythme. Après une course comme celle-ci, il y a évidemment un sentiment de frustration, mais nous devons rester concentrés et continuer à travailler dur afin de résoudre les problèmes, en gérant nos limitations étape par étape. »
Sur le plan de la stratégie, Frédéric Vasseur dresse cependant un bilan positif de ce Grand Prix de Miami – rappelons que le sprint fut déjà très positif avec la 3e place de Lewis Hamilton, obtenue sous la pluie.
« Sur le plan de la stratégie, nos choix étaient justes : nous avons fait rentrer nos deux pilotes sous la Voiture de Sécurité Virtuelle (VSC) et cela a permis à Lewis de rouler derrière Charles à la relance. »
Frédéric Vasseur ne voit pas le problème après l’imbroglio de la radio
Frédéric Vasseur s’est ensuite exprimé sur l’imbroglio de changements de positions chez Ferrari.
En fin d’épreuve, pour rattraper Andrea Kimi Antonelli, Lewis Hamilton, en médiums, a pu dépasser Charles Leclerc, qui était en durs. Un choix logique mais qui a pris du temps à être exécuté. Mais par la suite, Lewis Hamilton s’avérant incapable de rattraper Andrea Kimi Antonelli, les positions ont été de nouveau inversées…
« Ensuite, nous avons échangé les voitures dès que nous étions sûrs de ne pas mettre Charles en danger par rapport aux voitures derrière, car Lewis était en pneus Medium et nous voulions essayer de rattraper Kimi Antonelli. »
« Ça n’a pas fonctionné, alors nous avons inversé ce choix à la fin selon notre procédure standard. »
Pour le patron français, le vrai coupable serait la FOM, qui aurait arrangé l’ordre et le timing des messages radio, sur la diffusion internationale.
« Ok, allons droit au but », a déclaré Vasseur.
« Ça n’a pas pris si longtemps. Comme je l’ai dit juste après la course, c’était un tour et demi ou quelque chose comme ça. Et quand nous avons deux voitures, pas avec la même stratégie, la première chose pour moi est de comprendre si l’autre est plus rapide quand vous êtes derrière juste grâce au DRS ou non. »
« Ça nous a pris un tour. Ça signifie que c’est une minute trente secondes pour comprendre. Et ensuite nous leur avons demandé d’échanger. »
« Nous ne savions pas si c’était l’effet DRS ou non », a-t-il poursuivi.
« Et nous avons pris la décision difficile d’échanger les places, car ce n’est jamais facile de demander à Charles ou à Lewis d’échanger. Mais nous l’avons fait et ils l’ont fait en piste. Encore une fois, je n’ai pas vu beaucoup d’équipes le faire. »
En Chine déjà, Frédéric Vasseur avait accusé la FOM de déformer les échanges radio à la Scuderia. Cette même excuse est donc brandie aujourd’hui pour Miami.
« D’abord, vous devez comprendre que c’est la FOM qui gère le délai [de diffusion] », a-t-il dit.
« Ça signifie que parfois nous leur demandons quelque chose (aux pilotes) et vous l’avez en direct un demi-tour plus tard ou un tour plus tard. »
« J’ai déjà eu le cas par le passé. Et puis nous avons des tonnes d’informations dont nous discutons avec eux sur les réglages de la voiture, etc. Et ce n’est pas toujours facile de leur demander de le faire avant le virage 11 ou le virage 17. »
« Mais honnêtement, je pense que nous avons fait ce que nous devions faire. »
« Vous pouvez toujours argumenter qu’il aurait été préférable de le faire un demi-tour avant ou un demi-tour après. Mais honnêtement, nous avons fait du bon travail. »
« Nous avons une politique générale et nous suivons la politique », s’est-il exclamé.
« La question n’est pas d’échanger et de ré-échanger si vous n’attrapez pas le gars qui est devant vous. »
« Le problème à ce stade de la course est de comprendre si la voiture derrière est plus rapide que la voiture qui est devant. Ou si c’est juste l’effet DRS. »
Frédéric Vasseur peut-il en dire plus sur cette politique d’échanges de positions, qui apparemment n’est pas si comprise de Lewis Hamilton ou Charles Leclerc eux-mêmes ?
« Si vous leur demandez d’échanger, c’est parce que nous pensons que la deuxième voiture est plus rapide que la première à ce stade de la course », a expliqué Vasseur.
« Lewis a essayé de rattraper le gars qui était devant. Et s’il n’y arrive pas, nous ré-échangeons les places pour respecter la situation initiale. »
« Et à ce stade de la course, il était clair que nous ne pourrions pas nous battre avec Lewis [pour rattraper Antonelli]. Donc nous leur avons demandé de ré-échanger. »
Hamilton tempère sa colère après-coup
Après la course, Lewis Hamilton, quoique très ironique et sarcastique à la radio, a tenu à remettre les choses en perspective. Le Britannique ne se dit ni marri ni perturbé par la politique qui a été mise en place à Miami.
« À ce moment-là, vous vous dites, allez ! Mais c’est vraiment à peu près tout », a dit Hamilton après la course.
« Je n’ai aucun problème avec l’équipe ou avec Charles. Je pense que nous pouvons faire mieux. Nous nous battons finalement pour la septième et la huitième place. »
« Je ne vais pas m’excuser d’être un combattant. Je ne vais pas m’excuser d’en vouloir toujours plus. Je sais que tout le monde dans l’équipe le veut aussi. »

Ferrari
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