Bernd Mayländer : un quart de siècle au volant de la voiture de sécurité en F1

Quelle évolution en 25 ans ?

Par Alexandre C.

13 octobre 2024 - 17:22
Bernd Mayländer : un quart de siècle (…)

En 2000, le monde célébrait tout juste le début d’un nouveau millénaire, et Mika Hakkinen, avec McLaren, venait de remporter les championnats 1998 et 1999.

C’est également cette année-là que Bernd Mayländer, alors un jeune pilote allemand en DTM de 28 ans, s’apprêtait à entamer sa première saison en tant que pilote de la voiture de sécurité en F1, à bord d’une Mercedes-Benz CL 55 AMG.

Près d’un quart de siècle plus tard, Mayländer est toujours en poste, et pilote la voiture de sécurité à chaque Grand Prix.

« Je ne m’attendais pas à être encore là 25 ans plus tard, mais cela signifie que vous êtes passionné par votre travail et que vous aimez ce que vous faites », confie-t-il.

« J’ai commencé avec 16 courses par saison. Maintenant, nous en avons 24, donc c’est définitivement mon travail principal ! »

« Les gens me disent que j’ai fait tellement de courses ou de tours – mais je ne suis pas du genre à compter. À ce stade, je suis content si je me souviens de mon âge – j’ai 53 ans ! »

Sa carrière en F1 a débuté après avoir été invité à piloter la voiture de sécurité en Formule 3000 à la fin des années 1990, par l’ancien directeur de course Charlie Whiting.

« C’était un travail dans lequel vous pouviez vraiment vous investir », explique-t-il.

« Je connaissais déjà la procédure de la voiture de sécurité grâce à la F3000, les courses étaient juste plus courtes. Je pense que chaque pilote connaissait les règles et comprenait ce que cela signifiait quand la voiture de sécurité était en piste. »

Les pilotes critiquent parfois la lenteur de la voiture de sécurité, mais Mayländer assure que l’entente est toujours bonne avec les principaux acteurs du paddock.

« Vous avez un travail à faire. Pour moi, une bonne intervention de la voiture de sécurité consiste à gérer une situation de la manière la plus sûre possible », dit-il.

« Bien sûr, c’est une compétition, mais tous les pilotes comprennent cet aspect du sport. Si vous perdez votre avance, ce sera uniquement pour des raisons de sécurité. »

« Je n’ai jamais entendu de critiques à l’égard de la voiture de sécurité à cet égard parce que tout le monde comprend. »

Quant à ce qui constitue un bon week-end pour Mayländer, la réponse peut paraître paradoxale.

« Les meilleurs scénarios, c’est quand je fais quelques tours, que je gère tout correctement, que je transmets les bonnes informations à la direction de course et aux commissaires. »

« Pour moi, les meilleures courses sont celles sans voiture de sécurité, car cela signifie qu’il ne s’est rien passé de dangereux sur la piste. »

Toujours le même job, mais dans des conditions différentes

En 25 ans dans le sport, le pilote de la voiture de sécurité a bien sûr vu ses procédures évoluer. Peut-il détailler ?

« Notre objectif n’a pas changé, mais les détails, oui », explique-t-il.

« En 2000, nous avions une radio et une radio de secours manuelle. Maintenant, il y a tellement plus de systèmes de communication en place. Le niveau d’information que nous avons maintenant est bien meilleur pour la sécurité. »

« La voiture de sécurité virtuelle est un autre facteur, nous ne l’avons eue qu’à partir de 2015, donc avant cela, nous aurions eu plus d’interventions. »

Deux Grands Prix qui l’ont marqué…

Parmi ses souvenirs les plus marquants, deux courses ressortent particulièrement pour lui : Fuji en 2007 et Montréal en 2011, où des conditions extrêmement difficiles l’ont obligé à mener la course pendant de longs moments. À Montréal, il avait mené la course pendant 29 des 70 tours, avec six interventions distinctes de la voiture de sécurité.

« Fuji 2007 et Montréal 2011 me viennent à l’esprit. »

« Mais peu importe ce qui se passe, nous sommes toujours en train de regarder, toujours prêts à partir. Casque sur la tête, avec la radio dans les oreilles. »

« J’ai un copilote avec moi, et c’est vraiment important quand vous devez vous concentrer sur la tâche à accomplir. »

Quant à sa voiture préférée, Bernd répondrait volontiers : toutes !

« À chaque fois qu’une nouvelle voiture est introduite, je pense que c’est celle-là ! Mais ensuite, les ingénieurs continuent de développer la génération suivante. »

« Le CLK 63 dans sa version Black Series était une voiture incroyable. La SLS a été la première voiture entièrement développée par AMG. La GT Black Series que nous avons maintenant est une voiture de piste fantastique. »

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