Après un ‘dangereux précédent’, Rossi voit les académies ’en danger’
Pas à court terme, mais pour la suite, Alpine est ‘déchirée’
Au fur et à mesure de ses déclarations, il apparaît que Laurent Rossi, le PDG d’Alpine, n’a toujours pas digéré le départ d’Oscar Piastri vers McLaren, même si le CRB a reconnu que l’Australien n’avait pas de contrat valide.
Rossi a fait dans ses dernières déclarations écho aux propos de Toto Wolff, le directeur de Mercedes F1, qui avait rappelé pour lui l’importance de l’intégrité dans le sport (même si les révélations du CRB ont depuis rendu plus compréhensible la position de Piastri).
Le PDG d’Alpine s’inquiète aussi de l’avenir possible des filières des jeunes pilotes, si les petits prodiges peuvent plier bagage pour d’autres structures…
« C’est un dangereux précédent. Dans ce cadre, les académies de jeunes pilotes sont possiblement en danger. Les constructeurs investissent beaucoup dans les talents en herbe. Cela en dit long quand Toto lui-même dit que nous allons examiner nos contrats de manière très différente. »
Pour autant, Alpine n’avait qu’à avoir un contrat plus solide avec Oscar Piastri, comme McLaren avec Lando Norris en son temps. Rossi l’admet, il faut commencer par cette piste...
« Le premier remède, qui est ce que Toto a mentionné, est de regarder les contrats - nous serons beaucoup plus durs et stricts avec eux. C’est nous qui nous sommes brûlés pour tous les autres. Nous en tirons les leçons, pour adopter une perspective moins naïve – quand on se serre juste la main. On sera des partenaires sur des bases plus contraignantes, ce qui sera un peu moins amical. »
« Le problème que cela crée, c’est que cela rend le marché trop fluide et met en danger les parties prenantes qui y investissent. Si vous décidez d’économiser de l’argent chaque année en n’investissant pas dans les pilotes et que vous les débauchez ensuite avec l’argent économisé, la situation est différente. »
Alpine va-t-elle finir par remettre en cause le principe de son académie ? On sent que Rossi se le demande aussi...
« Je ne suis pas sûr de vouloir continuer à former ces pilotes, ou je vais devoir les enfermer dans un contrat qui pourrait ne pas être attrayant pour eux. Alors comment résoudre ce problème ? »
« Il y a donc une question encore plus importante : cela vaut-il la peine que nous investissions autant dans la détection et le soutien des talents ? Si quelqu’un comme McLaren, qui ne fait pas ce genre de choses, économise de l’argent et débauche les jeunes lorsqu’ils sont pleinement formés, pourquoi ne faisons-nous pas de même ? C’est une question difficile, car il s’agit de ce en quoi vous croyez. »
Les pilotes actuellement dans l’académie Alpine, comme Jack Doohan, se mettront-ils aussi à se faire du mouron en entendant Laurent Rossi ? Pas à court terme, mais à l’avenir, qui sait...
« Nous nous demandons vraiment si, au-delà du pool actuel de pilotes que nous avons, et avec lesquels nous allons honorer jusqu’au bout nos obligations - nous avons des plans pluriannuels avec eux - nous nous demandons si nous allons prendre de nouveaux pilotes, car pourquoi le ferions-nous ? En même temps, cela fait partie de notre histoire. C’est l’histoire du sport automobile. Elle est faite de parties prenantes, principalement des constructeurs, qui créent des programmes de pilotes. »
« Alors, voulons-nous changer cela ? Est-ce trop dangereux ? Est-ce que cela crée un précédent ? C’est aussi une valeur que nous avons. Nous croyons qu’il faut attirer les jeunes talents dans un ensemble de valeurs qui sont les nôtres, de sorte que lorsqu’ils atteignent leur apogée, ils s’intègrent déjà très bien chez nous, ils matchent avec nous, ils ont l’état d’esprit que nous aimons, les valeurs que nous aimons. C’est une question difficile : nous avons l’impression d’être un peu confortés par le fait que la plupart des gens dans le paddock pensent la même chose. Ce qui s’est passé avec Oscar n’est donc pas bon pour le sport. Au-delà de notre petite égratignure chez Alpine, je pense que le sport lui-même est un peu égratigné. »
« Alors, où en sommes-nous ? Pour l’instant, nous croyons toujours à l’apport de la jeunesse, c’est ancré dans le Groupe Renault. C’est nos valeurs, donner une chance aux jeunes pilotes. Les valeurs sont importantes. Vous voulez défendre quelque chose. »
« Nous respecterons notre engagement envers tous les pilotes de notre académie, mais nous nous demandons si nous devons continuer ou non. Nous sommes déchirés. Nous croyons en la valeur du système, mais si nous ne sommes pas protégés, cela en vaut-il la peine ? Si nous ne sommes pas sûrs de pouvoir le faire, et que cela devient trop compliqué ou trop lourd du point de vue du contrat... Nous nous interrogeons vraiment. C’est une grande déception. Peut-être un grand retour à la réalité. »
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