Alonso : Les gens me mettent toujours du ’côté des méchants’

Cela ne "dérange pas" le pilote Aston Martin F1

Par Emmanuel Touzot

4 août 2023 - 09:19
Alonso : Les gens me mettent toujours du

Fernando Alonso a appris avec le temps à accepter l’image négative qu’il possède parfois auprès du public de la Formule 1. Le pilote Aston Martin F1 pense que le sport a besoin de pilotes vus positivement, ainsi que d’antagonistes, et il n’a aucun problème à endosser ce rôle, qu’il avait décrit comme son "côté sombre" dans Drive to Survive.

"C’est un grand spectacle, à l’intérieur comme à l’extérieur. Et vous devez jouer un personnage. Quel que soit le personnage qui vous est attribué" a déclaré Alonso à la BBC, qui l’interrogeait sur sa déclaration. "Vous devez vendre l’histoire, vous devez dire qui sont les bons et les mauvais."

"A chaque course, dans chaque discussion, dans chaque polémique, il y a toujours une puissance positive et une puissance négative, des bons et des méchants. Et les gens en général, les médias ou autres, me mettent toujours du mauvais côté. Comme si je faisais quelque chose de mal."

Ce qui compte pour l’Espagnol, c’est son image au sein du paddock : "Je me sens bien. Cela ne me dérange pas. Le plus important est que les gens veuillent toujours vous recruter et s’intéressent toujours au nombre d’années de votre contrat, parce qu’ils pourraient avoir envie de vous avoir comme pilote à l’avenir."

Alonso pense aussi que les médias espagnols ne sont pas assez puissants pour aider à soigner son image publique : "Cela a toujours été comme ça. Je suis Espagnol et latin. Je n’ai pas eu beaucoup de soutien, ou alors nous n’avons pas ce train médiatique qui peut tout faire disparaître. Nous sommes un petit pays du sud de l’Europe."

Une vision des choses moins relayée ?

Il pense que cela lui a parfois joué des tours et prend l’exemple de la Hongrie en 2007, lorsque lui et Lewis Hamilton s’étaient mutuellement empêchés de disputer la qualification de manière normale. Il déplore que sa vision des faits n’ait pas été autant relayée que celle de son rival de l’époque.

"Les choses dont on a parlé et qui ont été publiées dans certains épisodes pourraient certainement donner lieu à des malentendus. Comme vous l’avez dit, en 2007, l’affaire de la Hongrie. Personne n’a entendu ma version, ni la vérité, ni les faits."

"J’ai dit que je n’avais jamais retenu personne. Ils m’ont juste donné de vieux pneus lors des qualifications. Il y a donc la transcription radio, la décision des commissaires, où il est écrit qu’ils m’ont infligé une pénalité sur la base d’un article qui n’existait pas."

"Ils ont simplement infligé une pénalité mais ont précisé que ce n’était pas pour un article. Et c’est mon équipe qui a protesté contre moi, ce qui était une première dans l’histoire du sport. Alors quand vous accumulez toutes ces choses et que vous ne voyez pas les faits, il est évidemment difficile de clarifier certains malentendus."

Des "épisodes" inévitables dans le sport

Il ne pense toutefois pas que sa situation soit exceptionnelle, en Formule 1 ou ailleurs : "Quand vous avez 20 ans de compétition dans un sport, quel qu’il soit, je pense que vous vivez quelques épisodes de ce genre."

"Si nous prenons le tennis, le football ou autre, avec tout le respect que nous avons pour les autres joueurs de football, peut-être que le milieu de terrain droit d’une petite équipe connaît quelques épisodes et que personne ne sait rien à ce sujet."

"Si Ronaldo, Messi ou d’autres grands joueurs reçoivent un carton jaune ou rouge ou disent quelque chose dans une interview, il y a une grande histoire derrière. Je pense donc que je me suis parfois retrouvé dans ces situations."

Alonso apprécie énormément l’approche de Max Verstappen vis-à-vis de la F1 : "J’aime bien Max. C’est un pilote qui vient le jeudi sur le circuit, porte l’uniforme Red Bull, court le samedi et le dimanche, quitte le circuit, rentre chez lui et continue à courir sur le simulateur ou en GT avec son père, ou simplement à apprécier le sport automobile en général tout en ayant une vie normale."

"Il vient aussi des Pays-Bas, un pays qui n’a pas beaucoup de culture de la F1. Il reste une personne très normale, qui aime le sport automobile et qui est très rapide. Je pense que son attitude et son comportement ici, sur le circuit, sont très normaux et j’aime ce genre de choses."

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