Alpine F1 : Une situation ’politique’, une ambiance particulièrement ’malsaine’
"Nécessairement, il faut que les responsables soient jugés"
Denis Chevrier, un ancien patron des moteurs Renault en F1, pense que les derniers départs dans un chaos managérial généralisé au sein de l’équipe Alpine sont avant tout "politiques" plus que liés aux compétences.
"On sent une équipe où, comme ça ne marche pas, on entre dans un jeu politique avec des gens qui ne vont être intéressés par une chose : défendre leur petite place personnelle plutôt que se retrousser les manches" lance-t-il à RMC Sport.
"Nécessairement, il faut que les responsables soient jugés. On ne peut pas continuer à ne pas comprendre. L’ambiance doit être particulièrement malsaine."
"Changer, c’est un peu logique. Mais on sait aussi que quand on change, il ne faut pas attendre des résultats demain mais que ce sera dans un an ou dans un an et demi. Il faut avoir la patience."
L’ancien pilote de F1, René Arnoux, a également rejoint la liste croissante des anciens employés de Renault qui s’interrogent sur la situation chez Alpine.
"Il n’y a rien de pire que quelque chose comme ça pendant une saison où vous visez le meilleur."
"Et on n’annonce jamais en F1 des résultats élevés en début de saison. Je trouve ça inopportun, regrette René Arnoux. On se met sur un piédestal, mais ça n’existe pas. On ne sait jamais ce que la concurrence fait."
Mais le départ de Szafnauer, dont l’accord l’empêche de travailler en F1 avant fin juillet 2024, n’est "pas une grosse perte" pour Alpine, a fait remarquer l’ancien pilote de F1 Olivier Panis.
"Pour moi, Otmar Szafnauer n’est pas une grosse perte. Ces gars-là se font virer des grandes équipes mais ensuite d’autres équipes les reprennent. Il faut un Team Principal charismatique, assez dur, à l’écoute et qui connait la course. Quelqu’un qui serait à Enstone directement en lien avec l’usine."
Pat Fry, le directeur technique, est parti chez Williams. Une bonne nouvelle, selon Panis : "Je l’ai toujours trouvé mauvais. C’était mon ingénieur test chez McLaren, je n’ai jamais compris comment il avait pu arriver là. L’investissement premier que je ferai, c’est de prendre le meilleur directeur technique. Quelqu’un qui a fait une voiture qui gagne. C’est la priorité. Je remets vraiment en question ce staff technique."
Le patron d’Aston Martin F1, Mike Krack, a convenu qu’avec Otmar Szafnauer et Alan Permane, "nous perdons certainement deux personnalités respectées dans le paddock. Mais je ne pense pas que nous les perdrons pour de bon. Peut-être que ce n’est qu’une courte pause pour eux."
En effet, Permane est déjà en discussions avec Williams, à l’initiative de Pat Fry, tandis qu’Andretti-Cadillac serait intéressé par Szafnauer pour l’avenir.
Chevrier a admis qu’il se gratte la tête à propos du départ de Szafnauer.
"On peut se demander : pourquoi avoir pris Szafnauer il y a un an et demi ? Sous son ère, il y a aussi eu le désastreux départ d’Oscar Piastri. Au niveau de l’image ce n’est pas bon signe. Cela montrait que quelque chose ne tournait pas rond dans l’équipe et que des observateurs intérieurs l’avaient remarqué. Il y a eu des erreurs de casting, des gens qui ne sont pas au niveau de performance requis. Par expérience, ce qui fait de bonnes équipes, ce sont de bons chefs aux différents niveaux."
Szafnauer critiquait le moteur en particulier mais Chevrier a pris cela pour une diversion.
"Les quelques échos que je pouvais avoir de Viry-Châtillon me disaient qu’ils pensaient avoir fait des progrès significatifs sur leur moteur, tant au niveau performance que fiabilité. Au niveau performance, le groupe propulseur se révèle convenable. Mais ce moteur ne motorise que deux voitures. Donc on apprend beaucoup moins de choses et beaucoup moins vite. C’est un des inconvénients."
"Mais c’est d’un point de vue châssis que, cette voiture manque de performance par rapport aux autres. Il y a un manque de performance structurel de cette voiture. Il faut quand même reconnaitre que c’est très serré et que les écarts sont faibles. Mais c’est une voiture qui n’a pas marqué l’amélioration qu’une voiture doit marquer d’une année sur l’autre. A côté, d’autres réussissent à progresser."
"La voiture n’est pas mauvaise. Mais pas assez performante régulièrement et compliquée à régler," confirme Panis. "En aero, elle n’est pas assez bonne et c’est essentiel. Je pense qu’ils sont restés sur leurs acquis."
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