Un état des lieux des forces en présence en ALMS et AsLMS

La der de l’American Le Mans Series

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16 janvier 2013 - 08:15
Un état des lieux des forces en (...)

La der de l’American Le Mans Series

Une fois de plus l’American Le Mans Series devrait être sauvée cette saison par les catégories GT et GTC. Cependant, on ne va pas enterrer trop vite la catégorie reine où l’on devrait retrouver quasiment autant d’autos qu’en Championnat du Monde d’Endurance. Audi devrait venir mettre du piment à l’occasion des 12 Heures de Sebring et rejoindre les réguliers que sont Muscle Milk Pickett Racing et Dyson Racing. La nouveauté viendra du Rebellion Racing avec l’engagement d’une Lola-Toyota pour un équipage qui reste à être défini. Il faut donc s’attendre à de belles bagarres tout au long de la saison, surtout que les Américains voudront prendre leur revanche après le Petit Le Mans. Si la qualité sera bien au rendez-vous en P1, on pourrait bien avoir des surprises en P2 car à ce jour aucun team ne s’est déclaré officiellement. Un comble pour une catégorie qui sera celle de référence en 2014 et qui a été très disputée en 2012 malgré la seule présence régulière de deux équipes. On ne connaît pas les intentions du Level 5 Motorsports, le team de Scott Tucker disposant en plus d’une invitation pour les 24 Heures du Mans. Chez Conquest Endurance, Eric Bachelart doit trouver une solution afin d’aligner sa Morgan 2012 LMP2, sachant que lui aussi peut se targuer d’avoir une invitation au Mans. Selon toute vraisemblance, le rapide David Heinemeier-Hansson sera de la partie en Championnat du Monde, l’équipe belge devant donc trouver le budget nécessaire pour rouler en Endurance. Le Dempsey Racing comptait engager sur la saison complète sa Lola, mais devant la scission avec Mazda, l’acteur devra trouver une solution de repli pour aller dans la Sarthe. Son salut pourrait passer par un éventuel retour en GT ou avec la Lola équipée d’une autre motorisation. Une chose est certaine, ce sera avec une auto fermée. Il reste aussi l’éventualité de voir 8Star d’Enzo Potolicchio et l’équipe Satrworks Motorsport de Peter Baron, même si la piste Grand-Am pourrait être privilégiée. A moins d’un an de l’unification ALMS/Grand-Am, on peut craindre pour les P2, du moins pour cette saison. Pour ce qui est des PC, seul CORE autosport a officialisé sa venue, mais d’autres teams sont attendus, à commencer par BAR Motorsports ou Performance Tech Motorsports. Les prototypes ORECA trouvent un écho très positif de l’autre côté de l’Atlantique, à l’inverse de l’Europe. On attend aussi la présence de quelques DeltaWing même si pour le moment rien n’a été confirmé.

La catégorie GT sera à l’identique de l’année écoulée si ce n’est l’absence des Lizards, passés en GTC. Corvette Racing tentera de garder ses couronnes, et le constructeur devrait pouvoir s’appuyer sur deux C6.R avant l’arrivée de la C7. Les espoirs de Ferrari reposeront sur Extreme Speed Motorsports, le team étant maintenant arrivé à maturation. L’écurie de Ed Brown sait maintenant qu’elle a les armes pour jouer les premiers rôles avec Sharp/van Overbeek et Cosmo/Brown. La rumeur de revoir le Risi Competizione avec une Ferrari F458 Italia en GT enfle toujours, mais rien n’est encore confirmé. Sans le Flying Lizard et avec des Porsche 911 GT3-RSR (997) à bout d’évolution, les GT allemandes risquent bien d’avoir du mal face à la concurrence. En attendant la 997, le Paul Miller Racing et Team Falken Tire espèrent bien tirer les marrons du feu. C’est aussi le cas de TRG AMR avec une Aston Martin Vantage GTE. Kevin Buckler ne met pas tous ses œufs dans le même panier cette année et l’Aston Martin est un tout nouveau challenge pour l’une des équipes référence de la discipline. Après un galop d’essais positif en 2012, les SRT Viper GTS-R vont maintenant être attendues au tournant. SRT Motorsports a profité de l’hiver pour analyser toutes les données récupérées. Un engagement au Mans pourrait aussi faire partie du deal dès cette année. La nouveauté viendra de BMW Team RLL avec la présence des nouvelles BMW Z4 GTE. Si pour le moment, ces Z4 GTE seront réservées au marché américain, la donne pourrait changer à l’avenir selon l’évolution de la catégorie GT. Chez Alex Job Racing, la Lotus Evora ne sera plus là, sa compétitivité n’ayant jamais été démontrée.

Estimation du plateau American Le Mans Series 2013 : 25/28 autos

En route pour l’Asian Le Mans Series...

Il manquait une vraie Asian Le Mans Series dans le schéma de l’ACO. Mise en place sous l’égide de Rémy Brouard, la série asiatique verra son envol dans quelques mois. Avant de monter un plateau il a fallu trouver les circuits et les pays, ce qui n’a pas été chose facile. Le précurseur dans le domaine a été Stéphane Ratel, qui sait très bien la complexité de monter des courses sur le continent asiatique. L’équipe mise en place autour de Rémy Brouard et Mark Thomas s’est attelée à mettre en place un championnat prometteur même s’il faut maintenant trouver des autos à y mettre. Les LMP1 étant exclues, c’est du côté des LMP2 qu’il faut voir la catégorie reine. A l’heure actuelle, deux équipes se sont déclarées prêtes à en découdre, avec notamment une Morgan pour KCMG. L’équipe Atlantic Racing Team souhaite mettre en place un programme avec deux LMP2, mais on attend la confirmation des châssis. Des discussions sont en cours pour y voir quelques ORECA FLM09 en LMPC. La catégorie GTE pourrait bien être le parent pauvre de la série, ce genre d’autos n’étant pas courant en Asie. En revanche, les GTC pourraient être en masse du fait du rapprochement avec le Super GT. Outre les montures que l’on peut voir en GT300, le panel d’autos est large avec les autos FIA GT3, Porsche Cup Asia, Ferrari Challenge Asia, Lamborghini Super Trofeo, Audi R8 LMS Cup Asia et Lotus Cup Asia. Le Craft AMR compte y faire rouler son Aston Martin Vantage GT3 et D2 Racing Sport a pris possession d’une Lamborghini Gallardo. Les équipes ont jusqu’au 30 mars pour se déclarer, la saison ne débutant que début mai. Lancer un nouveau championnat par les temps qui courent est courageux et ambitieux. Il est clair qu’il manquait une série Le Mans en Asie, les lauréats pouvant venir au Mans l’année suivante. La carotte est tout de même belle ! Le marché asiatique est en pleine croissance sur le plan des marques de GT. Ce n’est pas pour rien que Porsche, Ferrari, Lamborghini, Audi et Lotus y sont présents avec des coupes mono-marques. On ne peut pas demander trop à l’Asian le Mans Series la première année et il faut laisser du temps au temps. Nous avions pu rencontrer les émissaires des différents circuits empruntés à l’occasion des 24 Heures du Mans et ils étaient tous enchantés d’avoir un championnat badgé Le Mans. Alors il ne reste plus qu’à...

Estimation du plateau Asian Le Mans Series 2013 : 15/17 autos

L’Endurance badgée Le Mans est donc à un tournant de son histoire avant la mise en place d’une nouvelle réglementation en 2014 de même qu’un possible remaniement en GT. Pour ce qui est des prototypes, la question que l’on peut se poser est : y aura-t-il une place pour les équipes privées ? OAK Racing planche sur une nouvelle auto, mais Jacques Nicolet a toujours dit que son objectif était d’avoir le soutien d’un constructeur. La rumeur d’une arrivée avec Honda en WTCC est écartée pour 2013. Si la saison outre-atlantique du Rebellion Racing donne satisfaction, l’écurie suisse ne pourrait-t-elle pas rester définitivement au pays de l’Oncle Sam ? Imaginez que fin 2013 Toyota décide de se retirer au moment où Porsche arrive, il nous resterait alors Audi contre Porsche, soit deux marques du même groupe, si tant est que Audi rempile. Bien entendu, d’autres constructeurs peuvent venir relever un nouveau défi technologique, mais pour cela il faudra convaincre les décideurs qui ne sont pas forcément enclins au sport automobile. Il va aussi falloir regarder ce qui va se passer du côté du GT. Ferrari, Porsche et Aston Martin vont s’affronter en GTE-Pro cette saison, avant la probable arrivée de McLaren. Le groupe de travail mis en place par l’ACO et la FIA devra rendre sa copie pour que les constructeurs puissent prendre des dispositions. A l’heure où la majorité des constructeurs généralistes peinent à prendre des parts de marchés, les marques qui vendent des GT n’ont pas ce problème à résoudre. A titre d’exemple, les chiffres de Porsche ont viré au vert sur l’année écoulée (même en Europe) avec une croissance à deux chiffres, certes en partie grâce à un SUV.

Laurent Mercier

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