Silverstone : Analyse d’une course disputée à tous les étages

Toyota déjà si proche d’Audi

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28 août 2012 - 08:21
Silverstone : Analyse d'une (...)

Les 6 Heures de Silverstone ont été intéressantes sur bien des points. Alors que l’on s’attendait à une saison morose suite au retrait de Peugeot, voilà que Toyota Racing vient contester la suprématie d’Audi dès la deuxième course de la TS030 HYBRID. Après 194 tours, Lapierre/Wurz/Nakajima n’ont échoué que pour 55 secondes. Absent en Angleterre pour cause de DTM à Zandvoort, le Dr Ullrich a dû ronger son frein même si la consommation inférieure de la R18 e-tron quattro face à la « Toy’ » est incontestable. D’un réservoir de 73 litres pour une Essence Hybride on est à 58 litres pour un Diesel Hybride. Malgré un stop&go pour une touchette sur une GT, la #1 de Lotterer/Fässler/Tréluyer a tremblé mais n’a pas coulé, surtout avec deux arrêts de moins... Une chose est sûre le staff Toyota peut se dire : « la prochaine est pour nous. » Arrivé sur la pointe des pieds en Endurance, Toyota Racing donne du fil à retordre à son plus sérieux adversaire et la présence d’ORECA au sein du programme est un sérieux plus à cette bonne dynamique. Les trois pilotes ont rendu une copie parfaite en se jouant à la perfection du trafic. On annonçait une équipe japonaise fébrile, mais elle est en pleine confiance. On va dire que la première manche du round s’est jouée à Silverstone et que la revanche aura lieu à Interlagos où seuls Lapierre/Wurz seront dans la Toyota. Ils devront affronter une nouvelle fois l’équipage vainqueur au Mans, mais aussi un trio inédit composé de McNish/Kristensen/di Grassi. Sur la R18 ultra #2, Kristensen/McNish n’ont jamais pu revenir réellement dans le match après une crevaison lente pour l’Ecossais. Si Audi a déjà remporté la couronne Constructeurs, le titre Pilotes est toujours bien disputé. Avant de se rendre au Brésil, Fässler/Tréluyer/Lotterer comptent 4,5 points d’avance sur McNish/Kristensen. Avec ce titre, Audi poursuit sa moisson après le rallye et le FIA Touring Car.

La course a également été des plus belles dans le clan des équipes privées avec un écart de 627 millièmes à l’arrivée entre le Rebellion Racing et le Strakka Racing. Sur ses terres, l’écurie britannique alignant une HPD ARX-03a n’a rien lâché avec un Danny Watts une nouvelle fois flamboyant en fin de course, mais il aura manqué un petit rien. Belicchi/Primat peuvent être satisfaits de leur victoire en terminant au pied du podium général. Sans un stop&go et une crevaison qui a quelque peu fait des dégâts sur la carrosserie de la seconde Lola-Toyota de Jani/Prost, la #12 avait de quoi rafler la mise une nouvelle fois mais le tandem termine à la troisième place avec deux tours d’avance sur la HPD ARX-03a/JRM. Au championnat, Rebellion Racing conforte son leadership avec 112 points, contre 75 au Strakka Racing et JRM. Le team d’Alexandre Pesci montre une fois de plus qu’il est la troisième force derrière les Usines.

Avec dix LMP2 dans la même seconde lors des essais qualificatifs, la course s’annonçait disputée et elle l’a été puisque sur la ligne d’arrivée, la ORECA 03/ADR-Delta et la HPD ARX-03b/Starworks Motorsport ne sont séparées que par 5.6s, sachant que la ORECA 03/G-Drive by Signatech-Nissan, troisième, ne concède que 18s aux lauréats du jour. Chez ADR-Delta, John Martin fait partie des révélations de l’année comme peut l’être Nelson Panciatici chez G-Drive by Signatech-Nissan. Chez Starworks, Stéphane Sarrazin a montré qu’il fallait toujours compter sur lui pour aller au charbon, le natif d’Alès ayant tout donné durant le relais final. Dommage en revanche pour son ancien équipier chez Peugeot, Nicolas Minassian qui termine finalement 7ème sur la Zytek/Jota après un magnifique premier relais. Le Pecom Racing a fait une course sage avec une quatrième place finale devant la meilleure des deux Zytek/Greaves. Le team OAK Racing a de quoi nourrir de gros regrets avec deux Morgan 2012 LMP2 qui pouvaient jouer la victoire. Sans un Olivier Pla bloqué un temps fou à la sortie des stands lors de la dernière neutralisation, la #24 avait de quoi s’imposer, mais Pla/Lahaye/Nicolet n’ont pu faire mieux que 6èmes en n’ayant rien à se reprocher. Sur la #35, Heinemeier-Hansson/Baguette/Kraihamer ont vite été retardés par un pépin de démarreur, mais l’équipage a cravaché pour remonter dans le Top Ten. La seule Lola B12/80 du Gulf Racing Middle East termine dans le même tour que la Morgan #35. Quant à celle du Status GP qui fait rouler les frères Jousse, elle a rallié l’arrivée à la 8ème place malgré des pépins électriques. Pour ses débuts dans la discipline, le Status GP montre de belles choses, 2012 étant une année pour apprendre. Rien n’est joué au championnat puisque Starworks Motorsport mène toujours avec 98 points, mais ADR-Delta accuse seulement 12 longueurs de retard. Pecom Racing est 12 points plus loin.

Malgré le peu de GTE au départ, on s’attendait à une course monotone mais il n’en a rien été. Porsche pouvait compter sur les évolutions vues en ALMS sur les 911 GT3-RSR, mais cela n’aura pas suffi. Lieb/Lietz (Felbermayr-Proton) ont pourtant fait la course en tête durant la première heure, mais un souci de suspension arrière a anéanti tout espoir de podium. La Ferrari F458 Italia/AF Corse de Bruni/Fisichella n’en demandait pas tant pour aller cueillir un nouveau succès, en devançant de deux boucles une autre F458 Italia, celle du JMW Motorsport (Walker/Cocker) venue faire une pige en Mondial. La dernière marche du podium devait revenir à une autre Ferrari, mais dans l’ultime boucle, Andrea Bertolini s’est accroché avec l’Aston Martin Vantage GTE de Stefan Mücke, la F458 restant finalement sur le carreau. La marque britannique sauve les meubles sur ses terres. Il aura manqué un Fred Mako (présent samedi) ou un Jaime Melo en piste pour venir mettre encore un peu plus de piment dans la catégorie. Si tout s’est vite décidé en GTE-Pro, il aura fallu attendre la fin de course pour en connaître le dénouement en GTE-Am. Là aussi une Ferrari rafle la mise avec Cioci/Perazzini/Griffin (Waltrip AF Corse). La Porsche 911 GT3-RSR/Team Felbermayr-Proton de Ruberti/Roda/Ried lui aura donner des soucis avec un Paolo Ruberti de nouveau très rapide, mais au final la #88 hérite de la deuxième place sur tapis vert après le déclassement de la Corvette C6.R/Larbre Compétition (extincteur non-conforme). Les Aston Martin Vantage GTE ont bien figuré, notamment celle de Goethe/Hall. Ferrari domine de la tête et des épaules le championnat Constructeurs totalisant 197 points contre 102 points. Vivement la 991 chez Porsche ! Même constat niveau Equipes puisque AF Corse compte 118 points, Aston Martin Racing 63 et le Team Felbermayr-Proton seulement 59. Du côté des GTE-Am, la lutte pour le titre est plus serrée : Larbre Compétition (98), Krohn Racing (71), Team Felbermayr-Proton (69), AF Corse (61) et JWA-Avila (50).

Place maintenant à une samba brésilienne...

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