Khaled Al-Mudhaf : Le Mans coule dans mes veines

"Dubai était ma première course de 24 heures"

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14 janvier 2013 - 08:06
Khaled Al-Mudhaf : Le Mans coule (...)

Khaled Al-Mudhaf a la particularité d’avoir la licence kowétienne n°001. Il est le premier pilote de son pays à avoir pris part aux 24 Heures de Dubai au volant de la Lamborghini Gallardo/Gulf Racing Middle East qu’il partageait avec Fabien Giroix, Fred Fatien et Stefan Johansson. Sans des problèmes de boîte de vitesses, l’équipage avait le potentiel pour faire la course dans le peloton de tête sachant que le quatuor s’est vite transformé en trio, le Suédois étant malade. Après une première escapade sur un double tour d’horloge, on pourrait bien revoir très vite Khaled Al-Mudhaf en Endurance. Souriant, disponible, véritable touche-à-tout en sport automobile le pilote kowétien a roulé dans bien des disciplines. On l’a vu en Porsche Challenge Middle East, Radical et même au volant de WRC. Khaled Al-Mudhaf a aussi été le premier pilote du Moyen-Orient à tester la Nissan GT-R (GT1). Il y a quelques semaines, il était du déplacement à Portimao pour rouler sur le modèle 2013 développé par JRM. Après Dubai, on devrait le retrouver à Spa dans le cadre des 24 Heures avec en prime une participation aux 24 Heures du Mans, ce qui lui trotte dans la tête depuis qu’il est tout gamin.

Laurent Mercier : Khaled, l’Endurance est une passion qui remonte à longtemps ?

Khaled Al-Mudhaf : « Dubai était ma première course de 24 heures, mais j’ai toujours été passionné par l’Endurance. Cet engouement remonte à mon plus jeune âge. J’ai passé pas mal de temps en France durant mon enfance et je me suis toujours intéressé aux 24 Heures du Mans. J’ai chez moi un tas d’ouvrages sur l’épreuve ainsi que des coupures de presse. Je crois que Le Mans coule dans mes veines (rires). Je comprends d’ailleurs un peu la langue française. Certains s’intéressent au football ou à d’autres sports, et moi c’est Le Mans. Je n’ai jamais réellement vibré pour la Formule 1, mais alors les 24 Heures du Mans... »

Ton objectif est donc de prendre part à l’épreuve le plus vite possible ?

« En réalité j’ai deux rêves : Le Mans et le Dakar. J’espère bien que les 24 Heures du Mans, ce sera pour cette année ou l’année prochaine. J’ai déjà testé une ORECA FLM09. C’est une très belle auto et j’adore les prototypes. J’ai aussi pas mal roulé en Radical. Mon numéro fétiche est le 13, donc c’est mon année (rires). Racing is life ! »

Tu as déjà assisté à l’épreuve ?

« Oui à deux reprises en 2003 et 2004. C’est vraiment un endroit spécial où il règne une atmosphère incroyable. C’est comparable à ce que l’on peut avoir à Silverstone pour la Formule 1 ou Daytona 500 en NASCAR. J’en ai encore la chair de poule. »

Tu as déjà des contacts pour rouler à nouveau en Endurance ?

« Disons que je discute pour poursuivre l’aventure. Rouler avec le Gulf Racing Middle East à Dubai était une bonne opportunité pour moi car le team dirigé par Fabien (Giroix) roule sous la bannière émiratie et deux Lola sont alignées en Championnat du Monde d’Endurance. Ce qui est sûr, c’est que je veux rouler en Endurance cette année. Même si nous n’avons pas été épargnés par les problèmes, j’ai vraiment apprécié l’expérience dans la Lamborghini Gallardo. L’auto est facile à prendre en main. J’ai roulé dans bon nombre de GT3. J’ai testé il y a peu la Nissan GT-R Spec-2013 à Portimao, et je peux dire qu’elle risque bien de faire mal cette saison. J’ai également roulé sur une Aston Martin Vantage. »

On pourrait donc aussi te revoir en GT3 ?

« Je compte bien prendre part aux 24 Heures de Spa en juillet prochain dans le cadre de la Blancpain Endurance Series. J’ai des contacts pour évoluer sur une McLaren MP4-12C, aussi bien chez Von Ryan Racing que Lapidus Racing. »

Le Koweit souhaite développer le sport automobile ?

« Nous n’avons pour le moment aucun circuit mais on travaille le sujet. Je pousse fort pour cela. En ce qui me concerne, j’ai la première licence du pays et j’ai débuté directement par la compétition, sans passer par la case « track days ». Le pays travaille pour avoir un circuit homologué FIA, mais pas forcément pour accueillir la Formule 1. On aimerait bien en avoir un pour juin 2014, et dans le cas contraire, pourquoi pas accueillir une course en ville à Koweit City. Je pense que j’ai servi de déclencheur et mon parcours ouvre des portes. Après moi, d’autres pilotes arrivent en compétition car nous avons maintenant près de vingt licenciés. Je fais tout mon possible pour être ambassadeur du sport automobile. L’idéal serait d’avoir une équipe entièrement kowétienne. »

Propos recueillis par Laurent Mercier

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