’We Race as One’ : Hamilton a été submergé par l’émotion
"Je me suis dit que je ne pouvais pas rester silencieux"
Lewis Hamilton s’est montré très actif l’an dernier dans la lutte contre les violences policières et contre le racisme. Le septuple champion du monde explique que l’arrivée d’un moment ’We Race as One’ pour soutenir ces causes en Formule 1 a été très important et émouvant pour lui.
"Cette tornade d’émotions a surgi et je ne pouvais pas me contenir" se souvient Hamilton. "J’étais en larmes. Et j’ai fait remonter des choses que j’avais refoulées pendant toutes ces années. Et c’était très puissant, mais aussi triste et libérateur."
"Et je me suis dit que je ne pouvais pas rester silencieux. Je dois en parler parce qu’il y a des gens qui vivent ce que j’ai vécu, en 10 fois pire ou 100 fois pire. Et ils ont besoin de moi en ce moment. Et donc quand j’ai pris la parole, j’ai fait savoir à la communauté noire ’je vous entends et je suis avec vous’."
Cependant, il réfute que son rôle de porte-parole nuise à sa concentration et à son pilotage : "Je ne le vois pas comme un fardeau. C’était vraiment libérateur de pouvoir être ouvert et de parler de certaines choses."
"Les gens savent maintenant que je suis bien plus que ce qu’ils ont pu imaginer en me regardant à la télévision. J’ai l’impression d’avoir été fait pour cela. Ce n’est pas pour rien que je l’ai rejeté pendant tout ce temps. Et si c’était arrivé plus tôt, je n’aurais pas été prêt, je n’aurais pas été assez fort pour le supporter."
"Je ne serais pas capable de faire mon travail aussi bien et de faire les deux choses en même temps. Mais maintenant, j’ai les outils nécessaires pour le faire. Je regarde ma nièce et mon neveu. Je regarde mes petits cousins. Et je pense ’comment puis-je améliorer les choses pour vous et vos amis ?’"
Lui-même victime de harcèlement à l’école, il se rappelle avoir dû lutter pour retourner cela contre ses harceleurs : "J’arrivais à retourner leur énergie contre eux en étant plus intelligent qu’eux. Pour moi, c’était plus puissant qu’en leur parlant."
Il explique avoir été victime de ce genre de choses tardivement, même une fois arrivé en F1 : "Quand j’étais à Newcastle, les gens criaient que je devais retourner dans mon pays, et en 2008, en Espagne, les gens se peignaient le visage en noir et portaient des perruques."
"Ils se sont moqués de ma famille, et je me souviens que le sport n’a rien dit à ce sujet. J’avais l’impression de ne pas avoir abordé le sujet ou de ne pas l’avoir expliqué de la bonne manière, ou encore de ne pas en savoir assez pour en parler."
"D’une manière ou d’une autre, ça s’est retourné contre moi et ça m’a causé plus de soucis que ça ne leur en a causé, donc je n’ai plus rien dit à ce sujet et je suis retourné sur la piste."
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