Villeneuve dénonce l’arrivée des budgets plafonnés en F1 dans ces conditions

Et il cible Williams, son ancienne équipe

Par Franck Drui

6 novembre 2019 - 09:03
Villeneuve dénonce l'arrivée (…)

Jacques Villeneuve a de nouveau critiqué l’arrivée de plafonds budgétaires en Formule 1, ciblant même son ancienne équipe, Williams, qui lui a permis de devenir champion du monde en 1997.

Passée de la gloire au fond de grille, l’équipe de Grove a dû mal à se hisser de nouveau vers l’avant après plusieurs restructurations ratées ces dernières années. Même Paddy Lowe, qui emportait avec lui les secrets de Mercedes, a échoué à amorcer ne serait-ce que le début d’un redressement.

"C’est quoi l’idée d’aider les plus petits qui ne le méritent pas ? Est-ce qu’une organisation comme Williams, s’interroge-t-il, a le droit d’aller aussi vite que Mercedes ou Ferrari ? La réponse est non, évidemment," lance Villeneuve au Journal de Montréal.

"Franchement, de la manière qu’ils ont travaillé depuis quelques années, ils ne sont pas dans la même catégorie. Pour moi, c’est du pur socialisme. La F1 mérite mieux que ça. Cette situation va permettre aux plus pauvres de continuer d’embaucher des pilotes qui paient leur volant."

"Seulement les trois équipes de pointe vont dépenser les 175 millions de dollars. Le reste du peloton n’atteindra pas ce plafond. Si, disons, tu imposes un plafond à 50 millions, Williams n’en dépenserait que 20 pour continuer à rester en fond de grille. Tout ça pour dire que cette initiative est une bêtise. Personne n’est gagnant."

Villeneuve souligne en effet que Williams étant cotée en bourse, elle doit continuer à faire des bénéfices, comme l’an dernier (plus de 16 millions de dollars) malgré les investissements nécessaires. Et cela ne va pas s’arranger pour elle selon Villeneuve, qui souligne une autre erreur dans l’instauration de ce plafond.

"Les grandes équipes pourront dépenser un milliard si elle le veulent en 2020 pour se préparer en prévision de l’année suivante."

En effet, en 2021, de toutes nouvelles monoplaces arrivent. Selon Villeneuve, le problème n’est pas la performance attendue en régression mais le poids.

"Elles sont jolies, je pense que le retour de l’effet de sol est un pas dans la bonne direction. Et on s’en fout qu’elles soient moins rapides. Tout ce qu’il faut faire, c’est concevoir des voitures difficiles à piloter. Mais voilà qu’elles seront plus lourdes de 25 kg. Plus elles sont lourdes plus elles sont stables. Ça ne va pas aider. On a un spectacle quand les voitures sont plus légères, plus nerveuses. Ce ne sera pas le cas. La vitesse n’a rien à voir avec la qualité des courses. En fait, ce n’est pas le spectacle qu’il faut améliorer, comme ils le prétendent. Il faut plutôt améliorer le sport. On doit notamment laisser plus de liberté aux équipes."

Le Québécois cible aussi les pneus Pirelli, souvent la clé du spectacle en course.

"Le sport, c’est d’avoir des pneus qui ne surchauffent pas. C’est un gros problème actuellement que doit régler Pirelli. La raison pour laquelle les voitures n’arrivent pas à se suivre, c’est qu’elles perdent de l’appui aérodynamique. Et quand cette situation se produit, les pneus surchauffent. Actuellement, les pilotes parviennent à se suivre la moitié d’un tour environ, puis après, les gommes comment à surchauffer."

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