Vettel s’inquiète pour l’écologie mais ’assume’ être ’le plus grand hypocrite’
Il déplore que "les enfants voient leur avenir en noir"

Sebastian Vettel avait de nombreuses fois porté des t-shirts dénonçant le dérèglement climatique lors de ses dernières saisons en F1. Une démarche qui avait de quoi surprendre, puisqu’il participait à une compétition automobile mondiale, mais il révèle avoir ouvert les yeux sur ces sujets.
"Lorsque les gens parlent de la crise climatique, beaucoup de choses sont très, très mauvaises" a déclaré Vettel au Tages Anzeiger. "Les perspectives sont dévastatrices, il y a un scénario catastrophe. Les enfants voient leur avenir en noir."
"Je pense qu’il est important de parler de solutions. Il y a beaucoup de gens qui ont de bonnes idées. Comme dans l’industrie textile, où il y a tant d’approches pour une plus grande durabilité."
"Les enfants d’aujourd’hui sont beaucoup plus observateurs et conscients de ces questions. Je n’en avais aucune idée dans ma jeunesse. Bien sûr, je savais qu’il ne fallait pas jeter les choses à la poubelle, mais je ne connaissais pas la signification de ce geste."
Le quadruple champion du monde s’est penché sur les industries les plus polluantes au monde et essaie de sensibiliser dessus : "J’ai le temps de m’occuper de ces questions et j’ai aussi les moyens de m’offrir d’autres solutions. La fast fashion fait l’objet de publicité, il est tentant d’acheter deux ou trois T-shirts à la fois."
"Notre objectif est de montrer qu’ils ne durent pas longtemps et que quelqu’un en paie le prix. Pensez à la planète, à l’environnement, aux personnes dans la chaîne de production. Tout commence par une prise de conscience. Quand on est conscient des choses, on peut les changer. Je veux aiguiser cette prise de conscience chez les enfants."
Comme il l’avait déjà dit dans une interview en fin de carrière à la BBC, il assume que sa démarche soit vue comme hypocrite : "Je dois accepter cette accusation. Et oui : je suis le plus grand hypocrite qui soit lorsque je parle de questions environnementales et que je laisse en même temps une empreinte aussi importante."
"J’ai voyagé dans le monde entier pendant des années. Pas en classe économique, mais en classe affaires ou même en première classe. Devrais-je me sentir mal à l’aise ? Nous ne résolvons pas le problème par la honte, mais en l’affrontant et en cherchant des solutions. Nous sommes tous hypocrites, car nous aimons aussi des choses moins bonnes."
"Devrions-nous nous envoler pour la Thaïlande pour y passer nos vacances ? Non, mais c’est aussi un pays incroyablement beau. Nous ne devrions pas interdire les voyages, mais fournir des options technologiques qui nous permettent de faire la même chose qu’avant. Seulement, il faut que ce soit plus durable."
Vettel a été interrogé sur le passage de Hamilton chez Ferrari, et il admet que c’est un transfert impressionnant pour le monde de la F1 : "C’est énorme. Quiconque change d’équipe, c’est un grand changement. Les nouvelles personnes avec lesquelles vous travaillez sont probablement le plus important."
"C’est une culture différente. La plupart des équipes sont anglaises, seules deux sont italiennes. C’est probablement le plus grand changement. Piloter pour Ferrari sera spécial pour lui, même si nous n’avons pas eu le même héros d’enfance."
"Il est fan de Senna, j’ai grandi en regardant Michael. C’était mon héros et il était la plupart du temps en rouge, donc pour moi c’était différent à cause de ça. Je ne suis donc pas sûr que Lewis ait eu le même rêve que moi, mais je pense que c’est spécial pour quiconque a la chance de monter dans la voiture rouge."
