Verstappen explique le boycott de Sky F1 par Red Bull

Horner tacle le "sensationnalisme" de certains médias

Par Emmanuel Touzot

31 octobre 2022 - 08:14
Verstappen explique le boycott de (…)

Ce week-end, Red Bull et Max Verstappen ont annoncé qu’ils boycotteraient Sky F1, après des commentaires jugés désobligeants par le clan de Milton Keynes. Le champion du monde a expliqué les raisons de ce blocage.

Le journaliste Ted Kravitz a reparlé ce week-end du Grand Prix d’Abu Dhabi 2021 en évoquant "un vol" contre Lewis Hamilton. Mais ce commentaire précis n’a pas été le déclencheur du boycott, Verstappen assurant que l’approche de Sky Sports l’a agacé.

"Cela n’avait rien à voir avec ce week-end, mais cette année, ils ont constamment insisté et été irrespectueux, surtout une personne en particulier" a déclaré Verstappen. "Et à un moment donné, c’est assez, je ne l’accepte pas. Vous ne pouvez pas vivre dans le passé, vous devez juste aller de l’avant."

"En ce moment, les réseaux sociaux sont un endroit très toxique et si vous êtes constamment comme ça à la télévision, vous aggravez la situation, au lieu d’essayer de l’améliorer. Vous continuez à me manquer de respect et à un moment donné, je ne le tolère plus. C’est donc pour ça que j’ai décidé d’arrêter de répondre."

"Cela peut être dommageable et blessant"

Verstappen pense que cela a un impact sur les spectateurs et téléspectateurs de la F1, qui se pensent selon lui plus à même d’attaquer les pilotes à distance. Le Néerlandais souhaite réduire la présence de ce type de comportement.

"Je pense que c’est juste que le sport est plus populaire, donc il y a plus de gens qui regardent, et plus de gens qui écrivent. Je pense que c’est juste ça. Ce n’est pas génial qu’ils soient autorisés à écrire ce genre de choses."

"J’espère que nous pourrons mettre au point un algorithme qui empêchera les gens de devenir des guerriers du clavier, parce que ce genre de personnes ne viendraient jamais vous dire ce genre de choses devant vous."

"C’est parce qu’ils sont assis devant leur bureau ou n’importe quoi d’autre à la maison, qu’ils sont contrariés, frustrés et qu’ils peuvent écrire ce qu’ils veulent parce que la plateforme le leur permet. Cela peut être vraiment dommageable et blessant pour certaines personnes et ce n’est pas comme ça que ça devrait être."

Une croisade contre le "sensationnalisme"

Christian Horner, le directeur de Red Bull, a expliqué que le boycott se terminerait dès la fin de ce week-end, et que celui-ci était fait pour marquer le coup face aux commentaires de Kravitz sur Abu Dhabi 2021.

"Nous sommes juste déçus par une série de commentaires désobligeants qui ont été faits sur Sky, donc nous avons pensé que ce week-end, nous ferions juste une pause" a déclaré Horner. "Cela ne ferait pas de mal à Sky que nous fassions une pause ce week-end."

"Il doit y avoir un équilibre dans les commentaires. Certains commentaires sont excellents, mais il y a trop de sensationnalisme et nous sommes solidaires en tant qu’équipe. Nous avons été très clairs, et ce n’est pas seulement sur Sky UK, mais sur toutes les chaînes Sky, en Allemagne et en Italie."

"C’était juste pour ce week-end, c’était juste pour exprimer notre mécontentement dans certains des commentaires moins impartiaux qui sont faits, ou des accusations qui sont parfois faites, car la télévision semble devenir de plus en plus sensationnaliste."

Des tensions croissantes entre pilotes et télés ?

Ce week-end, les tensions entre pilotes et médias ont semblé plus fortes que jamais. Lando Norris a sèchement repris David Croft, lui aussi de Sky, après que le commentateur a jugé que le départ du pilote McLaren F1 n’avait pas été bon au Mexique.

"Tu devrais essayer de piloter la voiture" a lancé Norris de manière cinglante, avant de répondre à sa question. La veille, une incompréhension avait eu lieu entre Mick Schumacher et un journaliste de F1 TV.

Après le tour annulé de l’Allemand en qualifications, son interlocuteur lui a dit qu’il était "loin de passer en Q3", ce qui a semblé agacer le pilote Haas F1. Il a fallu quelques secondes pour que le malentendu soit dissipé, l’intervieweur assurant qu’il parlait juste du fait que le tour avait été annulé.

Ces deux exemples montrent que les interviews effectuées à chaud, lors d’une saison très longue, peuvent parfois mener à des difficultés de compréhension.

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