‘Sévère’ et injuste : Krack et Stroll ne digèrent pas la pénalité

Lance Stroll a commis une belle bévue au dernier Grand Prix de Chine. Derrière la voiture de sécurité, le pilote Aston Martin F1 n’a pas bien estimé les coups de freins des pilotes devant lui, et a tamponné l’arrière de Daniel Ricciardo, provoquant l’abandon de la RB F1.

Les commissaires ont sanctionné Lance Stroll d’une pénalité de 10 secondes et de deux points de pénalité.

À chaud à la radio, Stroll estimait lui que c’était « une blague »… ce qui a provoqué un coup de sang du pourtant placide Daniel Ricciardo (voir notre article) !

Malgré les évidences et la pénalité infligée par les commissaires, l’équipe Aston Martin F1 n’en démord pas : Lance Stroll était innocent…

« C’est juste parce que je suis rentré dans lui » souffle encore le Canadien aujourd’hui.

L’auto-critique n’est pas pour tout de suite, même si Stroll a été le seul pilote du restart à être impliqué dans un tel incident.

« J’ai reçu une pénalité parce que j’ai heurté Ricciardo, mais ce n’est pas comme si tout était normal et que je l’avais percuté à l’arrière. »

« Il y a eu un effet accordéon vraiment étrange et j’aurais aimé voir la FIA le prendre en considération peut-être un peu plus. Quelqu’un freine à l’avant du peloton et tout le monde s’arrête. La voiture devant moi s’est arrêtée entre 60 et zéro km/h. C’était un de ces incidents stupides. J’étais dans sa boîte de vitesses et prêt pour le redémarrage, mais je n’ai pas eu de chance. Nous faisions une bonne course à ce moment-là, c’est dommage. »

Krack couvre son pilote et charge la FIA

Mike Krack, le patron de Lance Stroll, ne remettra pas non plus en question l’erreur de jugement de son pilote : visiblement, on fait bloc dans l’équipe de Lawrence.

« Les commissaires ont été durs avec Lance et Fernando récemment. Ce week-end aussi. En course sprint à Shanghai, à Melbourne. »

« J’aurais aimé que ce problème soit examiné de manière un peu plus détaillée. Nous avons essayé d’en discuter, mais le verdict a été très rapide. Il a reçu une pénalité de 10 secondes, et on a eu en plus des dégâts à l’aileron avant… »

« Ces situations sont créées à l’avant de la grille. »

« On peut toujours dire qu’il faut être plus prudent. Mais d’un autre côté, si vous êtes trop prudent, que vous prenez un nouveau départ et que vous perdez plus d’une longueur de voiture, tout le monde se demande si vous dormez. Ce genre de choses se produit sur différents circuits. »

Mike Krack ose même une comparaison osée avec le Mugello 2020...

« Vous vous souvenez de l’incident que nous avons eu au Mugello en 2020, où beaucoup de voitures étaient impliquées. Il s’agit toujours d’un mouvement erratique qui se produit lors d’un redémarrage de la voiture de sécurité. Il y en a chaque année et cela va continuer. »

Le Luxembourgeois embraie en considérant que d’autres incidents de ce genre n’ont eux pas été sanctionnés par la FIA par le passé…

« Oui, je veux dire, vous pouvez le voir comme vous voulez. La dernière fois, c’est la voiture de devant qui a été pénalisée à Melbourne, vous vous souvenez, même sans toucher, cette fois, c’est la voiture de derrière. »

« Lance peut partir en tête-à-queue à Bahreïn au premier tour, il doit revenir à travers le peloton et il n’y a pas de pénalité pour celui qui a causé la collision. Donc encore une fois, nous ne sommes pas super constants (à la FIA)... C’est le sentiment. »

Enfin Mike Krack regrette que les commissaires ne s’intéressent peut-être pas plus au cas de... Max Verstappen, qui est celui qui impose le rythme au peloton (et le freine donc).

« C’est frustrant. D’un autre côté, tout le monde est humain. »

« Je pense que tout le monde essaie de faire de son mieux, et c’est frustrant, mais la meilleure recette, c’est d’avoir une voiture rapide et de partir au loin. Max n’a pas de telles pénalités. C’est donc à nous de faire en sorte de l’imiter. »