Russell : Le GP de Turquie n’a pas été ’ce que doit être la F1’

Des conditions très difficiles au volant

Par Emmanuel Touzot

16 novembre 2020 - 11:57
Russell : Le GP de Turquie n'a (…)

George Russell s’est plaint de ce qu’a été le Grand Prix de Turquie en termes de conditions de piste, avec un asphalte très glissant tout au long du week-end. Le fonctionnement a joué un rôle crucial, mais le Britannique regrette que celui-ci ait été aléatoire.

"Le temps au tour variait de deux à trois secondes si l’on faisait fonctionner les pneus ou non, c’est incroyable" note le pilote Williams. "Ce week-end n’a pas été ce que doit être la F1."

"Je suis sûr que le spectacle était superbe et je suis certain que j’aurais aimé le regarder depuis mon canapé à la maison, mais c’était la loterie pour tout le monde en piste. J’aime piloter dans des conditions mouillées, mais c’était quelque chose d’autre."

Russell s’inquiète que la F1 puisse faire de telles conditions un standard, et pense que la praticabilité de la piste doit être sérieusement étudiée. Il juge que les conditions rencontrées à Istanbul posaient trop de problèmes.

"Si vous voulez le chaos et le carnage, et que les pilotes passent pour des idiots, il y a d’autres catégories et d’autres sports que vous pouvez aller voir. La F1, ce sont les meilleures voitures, les meilleurs pilotes, les meilleures équipes qui vont sur les meilleurs circuits et montrent ce dont ils sont capables."

"Et ce week-end n’était pas cela. Les gens de l’extérieur se demandent comment on peut faire des tête-à-queue quand on va si lentement. En fait, ces voitures ne sont pas conçues pour rouler lentement et nous avons été obligés de rouler lentement ce week-end. Les pneus fonctionnaient dans une fenêtre pour laquelle ils n’étaient pas conçus."

"En fait, c’était plus dangereux quand il y avait une voiture de sécurité ou un drapeau rouge, quand il fallait ralentir, parce que nous perdions toute la température des pneus. Même en fin de course, j’ai ralenti et j’ai failli partir en tête-à-queue après l’arrivée, parce que j’ai perdu 30 degrés de température de pneus en un demi-tour."

"C’était comme si je patinais sur la glace. Je suis sûr que j’aurais aimé le faire depuis le canapé. Il doit y avoir un équilibre à trouver quelque part, dont je suis sûr que la F1 peut apprendre, car nous n’allons pas nous contenter de lancer les dés semaine après semaine."

Russell a été victime des conditions précaires lors de l’avant course. Son équipe l’a rappelé aux stands après ses tours de mise en grille, et il a percuté le mur des stands en rentrant, après avoir totalement perdu le contrôle à très basse vitesse.

"J’étais littéralement sur des œufs pour faire ces tours de piste. C’était la plus faible adhérence que j’ai jamais connue dans une F1, et probablement de toute ma vie, pour être honnête. Je suis entré dans les stands, j’ai tourné à faible vitesse et j’ai tiré tout droit. Je n’étais pas trop inquiet parce que je suis entré dans le mur à une vitesse très basse, donc je savais que les gars seraient capables de réparer."

"Nous avions prévu de partir des stands avec des pneus chauds compte tenu de notre pénalité moteur, mais cela ne fait que résumer le problème des pneus Pirelli ce week-end. En F1, on travaille en millisecondes et en dixièmes, pas en secondes. C’était juste un week-end que personne n’avait vécu auparavant, je crois."

Daniel Ricciardo rejoint entièrement l’avis de Russell, lui qui a connu une course difficile marquée par un tête-à-queue. L’Australien note qu’il a été impossible d’attaquer de tout le week-end, y compris sur le sec, avec un asphalte refait au dernier moment.

"Ce n’est pas la réponse" a déclaré Ricciardo. "Je savais que les gens assis sur le canapé allaient s’amuser devant la course, mais pour être honnête, je ne sais pas si nous apprenons quelque chose de ce week-end, car nous n’arriverons probablement jamais à une situation comme celle-là avec ce niveau de grip."

"Ce week-end est une anomalie, mais si c’était tout le temps comme ça, cela ressemblerait à du vol. Pourquoi mettrions-nous tant d’efforts dans ces voitures si nous ne pouvons pas vraiment repousser les limites ? D’un point de vue technique et pour les pilotes, nous n’avons pas vraiment pu pousser les F1 ce week-end."

"Bien sûr, cela a été compliqué et excitant, mais il a été difficile d’en tirer beaucoup de satisfaction au niveau du pilotage. Je comprends que c’est un calendrier de dernière minute donc je ne veux pas être trop dur avec eux, mais je ne leur recommande pas de resurfacer l’asphalte avant que nous venions."

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