Renault en F1 : les années 2000, les titres avec Alonso
Renault F1 est enfin titrée avec sa propre équipe
Au moment où Renault F1 a annoncé l’abandon de son projet de moteur d’usine pour fin 2025, Nextgen-Auto.com revient sur la saga des 47 ans en Formule 1 du constructeur français.
Après les années 70 (à lire ici), les années 80 (à lire ici) et les années 90 (à lire ici), place aux années 2000 !
Saison 2000 :
Chez Renault, la voilure se réduit légèrement puisque les Supertec trouvent place dans les Arrows A21 de Pedro de la Rosa et Jos Verstappen, mais aussi dans les Benetton B200 de Giancarlo Fisichella et Alexander Wurz sous le patronyme Playlife.
Si cette saison n’apporte pas de victoire, la grande nouvelle de l’année concerne les pourparlers entre Benetton et Renault. Le constructeur français prépare son retour en F1 avec son propre châssis et ses moteurs. Le rachat des installations de l’équipe Benetton se concrétise durant l’été.
Saison 2001 :
En rachetant l’équipe Benetton, Renault obtient une usine de châssis à la pointe de la modernité à Enstone, près d’Oxford (Grande-Bretagne). En parallèle, le moteur Renault F1 retrouve toute sa place à Viry-Châtillon. Le châssis de la saison est siglé B201 et confié à Giancarlo Fisichella et au futur Champion du Monde Jenson Button. Le moteur RS21 est un V10 de 3 litres, mais ne ressemble en rien - hormis le nombre de cylindres - à son prédécesseur. Il s’agit d’un bloc totalement nouveau, caractérisé par un angle de 101°. Il propose un abaissement spectaculaire de sa hauteur aux culasses tout en offrant des perspectives de puissance en net accroissement : près de 800 chevaux à 17 200 tr/min.
Saison 2002 :
Renault signe son retour officiel sous le nom de Renault F1 Team en tant que constructeur de F1 à part entière. L’équipe accueille un nouvel équipier au côté de Jenson Button, l’Italien Jarno Trulli. Le châssis Renault produit par Enstone est siglé R202 et reçoit le moteur RS22, toujours plus puissant avec 825 chevaux à 17 500 tr/min. Jenson Button et Jarno Trulli frôlent souvent le podium, sans jamais parvenir à y accéder.
Saison 2003 :
Les graines du succès. Renault revient à une appellation à deux chiffres pour le châssis en le baptisant R23. Le R23B lui succède en cours de saison. Les deux accueillent le moteur dénommé RS23. Le châssis et le moteur innovent dans plusieurs domaines, le bloc étant très allégé pour atteindre un régime maximal de 18 000 tr/min. Jenson Button est remplacé par le pilote-essayeur de l’équipe en 2002, un certain Fernando Alonso. Au Grand Prix de Hongrie, l’Espagnol surprend les observateurs en signant la pole position puis en remportant la course tout en reléguant Michael Schumacher, le maître incontesté de la F1 avec Ferrari depuis plusieurs années, à un tour. Renault termine au quatrième rang du Championnat Constructeurs.
— Victoire de Renault en Hongrie
Saison 2004 :
Depuis quelques mois, une réalité se fait jour. Pour obtenir toute la pleine puissance de l’actuel V10 3 litres à 101° de Renault, il faut sacrifier un peu de cette fiabilité qui a toujours fait la réputation des moteurs Renault en F1 . À ce constat s’ajoute une nouvelle obligation : dès 2004, un seul bloc devra faire l’intégralité d’un week-end de course. Renault Sport décide alors de revenir à ses fondamentaux en abandonnant le V10 à 101° pour un RS24 plus classique avec son V10 à 72°. li développe 880 chevaux à 19 000 tr/min. Fernando Alonso et Jarno Trulli progressent au championnat avec plusieurs podiums et une victoire de l’italien à Monaco. Renault se hisse au troisième rang du Championnat Constructeurs.
— Victoire de Renault à Monaco.
Saison 2005 :
Le résultat idéal. Le règlement évolue et se durcit encore. En 2005, un bloc doit tenir deux week-ends de course et cette nouveauté aura son importance dans la lutte pour le titre. Fernando Alonso est conservé et devient de fait le leader de l’équipe tandis que Giancarlo Fisichella remplace Jarno Trulli. Du point de vue aérodynamique, le châssis R25 est d’une finesse et d’une fiabilité exemplaires. Le moteur RS25 offre le même niveau de raffinement et des performances accrues. Au Grand Prix du Brésil, dix-septième des dix-neuf courses du calendrier, Fernando Alonso est sacré Champion du Monde avant même la fin de la saison. Il s’agit du premier titre en F1 obtenu par une écurie 100 % Renault. Cependant, McLaren-Mercedes et ses pilotes Kimi Raikkënen et Juan Pablo Montoya reviennent au contact avec leurs dix succès et la structure britannique ne compte plus que deux points de retard sur Renault avant la finale en Chine. Jusqu’alors, le plan des motoristes de Viry-Châtillon se déroule comme prévu avec un moteur tous les deux Grands Prix, mais ils développent un bloc unique, destiné à ne durer qu’une course... Une oeuvre faisant la fierté de tous ses auteurs. McLaren doit alors ranger le champagne. Avec plus de 900 chevaux sous le capot, Fernando Alonso domine la course et assure le titre constructeurs à Renault.
— Victoires de Renault en Australie, en Malaisie, à Bahrein, à Saint-Marin, en Europe, en France, en Allemagne et en Chine.
— Renault remporte le titre mondial chez les pilotes avec Fernando Alonso et devient Champion du Monde des Constructeurs.
Saison 2006 :
Une année magistrale à laquelle Renault s’est préparé au cours de l’année précédente. De nouvelles restrictions apparaissent en 2006. Si le règlement exige toujours un moteur pour deux Grands Prix, ce bloc doit désormais être un V8 2,4 L à 90°. Le premier moteur Renault de ce type tourne au banc à Viry le 9 septembre 2005. Tout au long de la saison, le nouveau RS26 évolue, notamment grâce à la progression de son régime de rotation qui va friser les 20 000 tr/min pour développer 800 chevaux en fin d’année. Le châssis R26 est doté d’une boîte de vitesses à sept rapports, une première pour Renault en F1. En piste, Fernando Alonso et Giancarlo Fisichella ne lâchent pas prise face aux ogres Michael Schumacher et Ferrari. Le duo totalise huit victoires, dont sept pour l’Espagnol qui conquiert un second titre mondial consécutif. La contribution de son équipier est également cruciale pour permettre à Renault de défendre avec succès sa couronne chez les constructeurs.
— Victoires de Renault à Bahreïn, en Malaisie, en Australie, en Espagne, à Monaco, en Grande-Bretagne, au Canada, et au Japon.
— Renault remporte le titre mondial chez les pilotes avec Fernando Alonso tout en étant à nouveau sacré du côté des Constructeurs.
Saison 2007 :
L’équipe Renault a eu le temps de fêter ses succès, mais la réalité d’une saison 2007 plus complexe s’impose déjà. La R27 et son moteur RS27, étroitement dérivé du bloc de l’an passé, ne permettent ni à Giancarlo Fisichella, ni à Heikki Kovalainen ayant remplacé Fernando Alonso, de briller vraiment. Seul le Finlandais accède au podium au Japon. En parallèle, Renault Sport reprend son activité de fournisseur moteur en équipant Red Bull Racing où pilotent David Coulthard et Mark Webber. Red Bull Renault termine cinquième d’un Championnat Constructeurs, dont Renault se classe troisième.
Saison 2008 :
Cette saison, les châssis Renault R28 et Red Bull RB4 reçoivent un moteur RS27 modifié. Les blocs de F1 ne peuvent plus dépasser 19 000 tr/min. Aucun changement n’est à signaler chez Red Bull, où David Coulthard et Mark Webber sont toujours à l’oeuvre, tandis que Renault accueille le retour de Fernando Alonso et un débutant en Nelson Piquet Jr, le fils du triple Champion du Monde de F1 éponyme. Fernando Alonso signe deux victoires, mais Red Bull-Renault manque la plus haute marche du podium.
— Victoires de Renault à Singapour et au Japon.
Saison 2009 :
Cette année marque une nouvelle évolution du règlement puisque huit moteurs sont attribués à chaque pilote pour l’ensemble de la saison. Chez Renault, le châssis R29 succède au R28 tandis que le moteur RS27 poursuit son développement. Fernando Alonso reprend son rôle de leader, mais son équipier Nelson Piquet Jr est remplacé par Romain Grosjean après la
pause estivale par manque de résultat. La campagne s’avère compliquée avec un seul podium pour Fernando Alonso alors que Red Bull-Renault prend son envol. Nouveau venu dans l’équipe, Sebastian Vettel s’offre quatre victoires au volant de la RBS et Mark Webber deux pour mener leur écurie au deuxième rang du Championnat Constructeurs. Sebastien Vettel termine vice-Champion, Mark Webber quatrième.
— Victoires du moteur Renault avec Red Bull en Chine, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Japon, au Brésil, et à Abu Dhabi.
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