Prost : Verstappen a appris à faire corps avec sa F1 et son équipe
Comment il a réussi "à devenir un grand pilote"
Alors que Max Verstappen se rapproche du palmarès, en termes de victoires et de titres mondiaux, d’Alain Prost, ce dernier pense que le pilote néerlandais sera très difficile à battre encore pour les quelques années à venir.
Verstappen a scellé son troisième championnat du monde de F1 lors du Grand Prix du Qatar le week-end dernier, dès la course Sprint de samedi.
En gagnant trois titres, cela l’a mis au niveau de Jackie Stewart, de son beau-père Nelson Piquet et d’Ayrton Senna. Un quatrième titre verrait Verstappen rivaliser avec un des ses prédécesseurs chez Red Bull, Sebastian Vettel, ainsi qu’Alain Prost.
"Gagner un troisième titre est déjà quelque chose de grand. En remporter trois de suite l’est encore plus. Car seuls quelques grands noms y sont parvenus. Mais je pense que ce qui rend Max Verstappen si grand et si fort est cette capacité qu’il a su développer pour ne jamais rien lâcher et toujours en vouloir plus," confie Prost dans sa dernière chronique pour le journal L’Equipe.
"Il a réussi à devenir un grand pilote, cela ne fait aucun doute. Mais ce qui, à mes yeux, le rend encore plus fort, c’est la manière dont il a appris à faire corps avec sa F1 et son équipe. C’est un grand tout qui cherche quotidiennement la perfection. Lorsque vous entendez le pilote se plaindre d’un mauvais comportement de sa monoplace lors des essais libres du vendredi matin, ce n’est pas la colère du gamin qui, autrefois, commettait des erreurs et finissait parfois dans le mur à cause de son impatience."
"Non, ce Max a disparu à la fin de l’année 2021 au terme de son combat magnifique contre Lewis Hamilton. Je ne parlerai pas du final très controversé d’Abu Dhabi, mais de la manière dont lui et sa Red Bull se sont battus tout au long de la saison contre la Mercedes de Lewis Hamilton. Battre le septuple champion du monde lui a donné de l’assurance et de la confiance. Ce premier titre l’a rendu plus fort. Depuis, il s’est apaisé. Sauf dans sa quête de perfection."
"C’est mauvais signe pour la concurrence car je ne le vois pas partir de sitôt. Les deux prochaines années sans modifications réglementaires ne vont pas changer grand-chose à sa force actuelle. Et, à partir de 2026, comme il est en symbiose avec son équipe et qu’il est très talentueux, ils sauront répondre ensemble à ce défi et au moins se battre pour le titre."
"Lorsque je pilotais, le plus dur pour moi a toujours été d’être exclu de la bataille pour le Championnat. Je voulais me battre jusqu’au bout. Rien de pire que de vivre les saisons 1987 ou 1991 où la voiture ne permettait pas d’être dans les premiers. Je pense que Verstappen est pareil et qu’il saura garder sa motivation, non parce qu’il veut les sept titres de Schumacher ou d’Hamilton, mais parce qu’il est en capacité de gagner chaque week-end et qu’il risque de le rester quelques années."
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