Pour Vowles, Williams F1 ne reviendra pas aux avant-postes avant 2028
Et si le plafond budgétaire des investissements est allégé
James Vowles est en campagne actuellement : face au déficit criant des infrastructures de Williams, le patron de Grove essaie de rehausser le plafond budgétaire sur les investissements…
Mais il se heurte à l’opposition de plusieurs autres équipes, comme le dénonçait Toto Wolff récemment.
Toutefois, même si par un coup de baguette magique, les écuries de F1 se mettaient, demain, d’accord pour augmenter le plafond budgétaire des investissements, la situation de Williams demeurera périlleuse… et pour un bon moment.
En effet selon James Vowles, il faudra du temps avant que Grove ne maîtrise ses nouveaux (hypothétiques) outils. Et Vowles a même fixé un horizon temporel : 5 ans.
« Le strict minimum est de mettre en place l’infrastructure, plus une période d’apprentissage et de rattrapage par rapport à des rivaux qui l’utilisent depuis 15 ans. »
« Lorsque nous parlons de cinq ans [à attendre avant de récolter les fruits des investissements], c’est pour de bonnes raisons. Cela dépend de l’endroit où l’on se trouve, du chemin à parcourir et de l’infrastructure à mettre en place. »
« À l’heure actuelle, pour un grand nombre d’installations manquantes, même si j’avais une bêche et que j’ouvrais le chantier demain, il faudrait attendre 36 mois avant que la plupart des grandes infrastructures ne soient en place. »
« C’est différent de beaucoup d’autres équipes qui ont déjà ce type d’infrastructures. Et ce n’est pas un délai anormal. Pour les choses vraiment rapides, il faut compter 24 mois. »
« Il s’agit simplement de mettre en place l’infrastructure. Il ne s’agit pas de changer les comportements, les cultures, les systèmes, dans notre monde entier. Il ne s’agit que de mettre en place des bâtiments et des infrastructures qui n’existent pas. »
Les premiers effets des nouvelles installations se verraient tout de même au bout de 3 ans, selon James Vowles. Le patron de Grove en appelle surtout à la responsabilité des décideurs de la F1, à leur sens de l’équité.
« Je pense que l’infrastructure et la culture commenceront à produire de bonnes performances dans trois ans. »
« Cela ne permettra pas de gagner des championnats car, pour l’instant, nous n’avons pas l’argent nécessaire pour dépenser comme le font les vainqueurs des championnats. »
« L’argent est disponible, mais le plafonnement des coûts nous en empêche. Nous sommes certainement en retard sur eux. »
« Ce dont nous avons également besoin, c’est que le sport prenne conscience que, chaque dimanche, n’importe qui devrait avoir la possibilité de gagner. »
« Nous avons commencé à nous en rapprocher... Mais je pense que cinq ans n’est pas une mauvaise période pour y parvenir. »
Vowles veut aussi changer la culture de Williams et rester dans l’honnêteté
Cependant, dans une équipe de F1, les infrastructures expliquent une grande partie du succès - mais pas sa totalité.
Au-delà des installations, James Vowles espère donc aussi changer la culture au sein de Williams. Le cap est assez simple : il s’agirait de répliquer la ’no-blame culture’ que Toto Wolff lui-même avait instillée chez Mercedes.
Mais là aussi, cela prendra du temps...
« La culture, un point sur lequel je suis très fort, n’apparaît pas du jour au lendemain. D’après mon expérience, pour environ 800 personnes, il faut trois ans pour changer une culture au sein d’une organisation. C’est un chiffre que je n’ai pas inventé. Mais j’ai vécu cela suffisamment de fois dans le sport pour m’en rendre compte. »
Cette culture devra aussi se baser sur l’honnêteté afin de ne pas faire miroiter des choses impossibles à de nouveaux ingénieurs ou de très bons pilotes potentiels.
« Tout ce que vous faites qui permet de se rendre compte que les chiffres sont fictifs vous donnera un gain à court terme pour un déficit massif à long terme, y compris la perte d’un bon pilote ou d’un bon ingénieur. Ce que j’ai fait avec Pat (Fry) et Alex (Albon) également, c’est de leur montrer pourquoi nous allons avancer sur la vision à long terme. »
« La meilleure chose à faire est de demander à Alex, nous lui tenons un discours honnête et vous constaterez qu’il est très à l’aise avec sa situation actuelle, car il peut voir que nous avons livré des résultats au cours des six derniers mois et quelle est également la voie à suivre au cours des prochaines années. »
« Si vous leur dites autre chose, tout ce que vous faites, c’est qu’à un moment donné, ils seront perturbés par le fait que ce n’est pas la réalité de ce que vous leur avez promis. Donc, c’est pourquoi tout au long du processus, je me suis concentré sur le long terme et sur une analyse véridique du long terme, mais en permettant aux gens d’adhérer à cette vision. »
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