Les raisons qui font qu’Alonso a bien fait de rejoindre Aston Martin F1
Ce choix pourra-t-il payer dès 2023 ?
A 41 ans, Fernando Alonso aborde probablement le dernier défi de sa carrière en Formule 1 avec sa nouvelle équipe, Aston Martin F1. Mais forcément, un tel choix peut interroger.
Sur le papier, quitter Alpine F1, quatrième du championnat des constructeurs en 2022, pour l’écurie basée à Silverstone, qui terminait elle septième, n’incite pas vraiment à l’optimisme le concernant. En effet, l’Espagnol sait qu’il n’a plus beaucoup de temps devant lui et il rejoint pourtant un projet qui n’est pas encore prêt à gagner.
Malgré tout, certains éléments font penser que ce choix de carrière pourrait finalement être le bon. Nous vous proposons ainsi sept raisons qui nous font penser que Fernando Alonso a peut-être bien fait de rejoindre Aston Martin F1 en 2023.
La bonne fin de saison 2022 de l’équipe
Si Alonso prenait le paddock de court au début de l’été dernier, c’est aussi parce qu’Aston Martin n’était alors que neuvième du championnat des constructeurs à ce moment-là. Il y avait alors de quoi s’inquiéter de cette décision, mais la suite de l’exercice était bien plus réussie.
L’AMR22 était, pour ne pas dire désastreuse, extrêmement décevante début 2022. Mais à Barcelone, l’introduction d’une version B, curieusement similaire à la Red Bull, permettait d’entrevoir de meilleures performances, même s’il a fallu attendre la deuxième partie de saison pour que cela se matérialise.
Ainsi, Aston Martin dépassait rapidement AlphaTauri puis Haas F1 durant les derniers Grands Prix et il ne lui aura pas manqué grand chose pour ravir la sixième place du championnat des constructeurs à Alfa Romeo F1. Et si l’équipe poursuit sur une telle dynamique au début de la nouvelle saison à venir, Alonso peut au moins espérer lutter pour le top 10 d’entrée de jeu.
Toujours à son meilleur niveau
Malgré son âge avancé pour un athlète, Alonso a prouvé depuis son retour en 2021 qu’il faisait encore partie des meilleurs pilotes de la grille. De son propre aveu, il serait ainsi revenu à son niveau du début des années 2010, période durant laquelle il se battait régulièrement pour les titres mondiaux avec Ferrari.
Il n’est certes pas monté une seule fois sur le podium l’année dernière, mais il a réalisé quelques performances très remarquées. On peut bien sûr penser à sa première ligne au Canada après des qualifications marquées par des conditions changeantes, mais aussi à quelques très beaux résultats en course.
Il terminait cinquième en Grande-Bretagne, en Belgique et au Brésil, notamment après une très belle remontée à Interlagos. Et à Austin, son Grand Prix semblait terminé suite à son accrochage spectaculaire avec Lance Stroll, que nous évoquerons plus tard, mais a malgré ça ramené sa monoplace dans le top 10.
Tout porte ainsi à penser que si voiture est capable de se battre à la régulière pour le top 10 en 2023, il sera une nouvelle fois en mesure de réaliser quelques prouesses car il n’a, jusqu’ici, montré aucun signe de fatigue.
Une équipe très ambitieuse
Aston Martin F1 ne compte pas s’éterniser dans le peloton et s’en donne les moyens : sur le site de Silverstone, une nouvelle usine et une nouvelle soufflerie ultramodernes sont actuellement en construction. Il faut à cela ajouter le recrutement très ambitieux de Lawrence Stroll, qui a notamment fait venir Dan Fallows, son nouveau directeur technique, en provenance de Red Bull.
Certes, ces nouvelles installations ne seront pas réellement exploitables avant 2024, voire 2025 en ce qui concerne la soufflerie, mais Alonso est venu sur la base d’un contrat pluriannuel et pourrait donc être là assez longtemps pour en récolter les bienfaits, surtout s’il garde le même niveau de compétitivité dans les saisons à venir comme mentionné en amont.
L’objectif de Lawrence Stroll est de permettre à son équipe de jouer la victoire d’ici cinq ans grâce à toutes ces nouveautés. Rien ne dit que le double champion du monde pourra tenir aussi longtemps, mais peut-être aura-t-il l’opportunité de commencer à jouer régulièrement les podiums d’ici 2025, voire mieux.
Un entourage prêt à lui faire confiance malgré son âge
Si Alonso n’a pas prolongé chez Alpine F1 contre toute attente l’année dernière, c’est a priori parce que l’équipe française ne semblait pas prête à lui accorder sa confiance sur le long terme. A l’inverse, Aston Martin F1 n’a visiblement aucun souci avec l’âge de son nouveau pilote.
Alpine aurait proposé un contrat d’un an avec une année en option à l’Espagnol, car elle était également désireuse de donner sa chance à Oscar Piastri à court/moyen terme. C’est d’ailleurs à cause son incapacité à choisir entre son vétéran et le prometteur Australien qu’elle finissait, probablement, par perdre ses deux pilotes.
Au sein de l’écurie de Silverstone, par ailleurs désireuse d’avoir un nom prestigieux à bord de sa monoplace pour remplacer Sebastian Vettel, Alonso a signé un contrat pluriannuel. On peut penser que celui-ci court jusqu’à fin 2024 avec une année en option pour 2025, mais nul doute que si Alonso continue de défier l’épreuve du temps, celui-ci pourrait encore être prolongé. On le sait, les champions du monde apprécient être reconnus et dorlotés par leurs employeurs.
Un moteur fiable
Si Fernando Alonso semble inoxydable, on ne peut pas dire que c’était le cas du moteur Renault l’année dernière. Certes, Alpine F1 a volontairement sacrifié la fiabilité de son unité de puissance suite au gel des performances introduit jusqu’en 2026, mais l’Espagnol a connu de nombreux problèmes et abandons mécaniques à cause de cela.
A l’inverse, le moteur Mercedes, s’il n’est plus dominant comme il l’avait été au début de l’ère hybride, a au moins eu le mérite d’être très fiable au sein de toutes les équipes qui en étaient équipées en 2022. Et Alonso, qui a certainement eu des flashbacks de l’époque McLaren-Honda l’an passé, sait qu’il devrait être en mesure de terminer bien plus de courses cette année. Au revoir frustration ?
Un coéquipier qui ne devrait pas lui poser problème
Esteban Ocon a certes battu Alonso au championnat du monde des pilotes l’année dernière, mais l’Espagnol a subi plus de revers mécaniques que son voisin de garage en 2022. Le Français n’a pas démérité et a eu le mérite d’être suffisamment proche pour profiter de la moindre opportunité, mais de nombreux observateurs s’accordent à dire que le vétéran restait malgré tout plus un peu plus performant sur l’ensemble de la saison.
En revanche, on peut penser que Lance Stroll aura beaucoup plus de mal qu’Ocon à tenir la comparaison avec le double champion du monde. Le Canadien, qui n’aura jamais à s’inquiéter de son avenir tant que son père sera à la tête de l’écurie, a été dominé par un Sebastian Vettel pourtant plus aussi souverain qu’autrefois ces deux dernières années.
Et alors qu’Alonso ne semble pas lever le pied, on imagine mal Stroll, qui n’a battu qu’un seul de ses coéquipiers au championnat depuis ses débuts en F1 en 2017 (Sergey Sirotkin chez Williams en 2018), lui faire de l’ombre.
Un avenir pas forcément plus prometteur chez Alpine F1
Bien sûr, il est assez probable qu’Alpine parvienne à devancer une nouvelle fois Aston Martin au championnat du monde cette année, tant l’écart entre les deux équipes était important l’année dernière. Mais le gouffre est-il si important qu’il n’y parait en termes de performances ?
Très polyvalente, l’A522 de l’équipe française est certes l’une des monoplaces ayant le plus progressé en 2022, mais l’écart avec les top teams reste très important et sera probablement difficile à combler dès cette année. Et comme mentionné plus tôt, la version B de l’AMR22 a elle aussi permis à l’équipe de Silverstone d’enregistrer des progrès très intéressants.
Ainsi, s’il sera très compliqué pour Alonso de mener la vie dure à son ancienne équipe dès cette saison, le top 5 du championnat du monde des constructeurs n’est peut-être pas si loin. Car n’oublions pas que dans le même temps, McLaren F1 a pris du retard avec l’arrivée de ses nouvelles infrastructures et aura peut-être du mal à faire mieux que lors de sa dernière campagne.
In fine, on peut donc penser qu’Aston Martin F1 pourrait déjà être plus proche d’Alpine et de McLaren qu’il n’y parait. Et s’il sera difficile de les devancer dès 2023, pourquoi pas en 2024 ?
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