Le team manager d’Alfa Romeo décrit les défis logistiques de la reprise en F1
Entre annulations, reports et plans de déplacements, Zehnder doit jongler
Le team manager de l’équipe Alfa Romeo, Beat Zehnder, a plus de 20 ans d’expérience à ce poste au sein de l’équipe basée à Hinwil (Sauber).
Dans ce cadre il a deux défis à régler après la crise du coronavirus : la relance de l’équipe, comme nous vous le rapportions ici, mais aussi tout l’aspect logistique et c’est un vrai casse-tête qu’il n’a jamais connu dans le passé.
Une fois le 1er calendrier connu et les annonces d’annulation de certaines courses connues, il a fallu commencer par annuler des réservations et en faire d’autres.
"Nous avons l’avantage qu’en tant que groupe, nous avons plus de volume dans les hôtels et les compagnies aériennes et nous pouvons donc obtenir des choses plus facilement qu’une personne seule. Lorsqu’il est devenu clair que nous devions tout annuler jusqu’à Monaco inclus, nous étions toujours dans les délais d’annulation. Dans le pire des cas, nous en étions de notre poche pour quelques centaines d’euros pour les vols," explique-t-il à Auto Motor und Sport.
"Lorsque des acomptes ont déjà été versés, nous avons négocié avec les compagnies aériennes pour les reporter pour les réservations futures. Emirates était très arrangeant. Lorsque nous avons dû réserver le vol de retour d’Australie pour toute notre équipe sans passer par Bahreïn, ils ne nous ont pas facturé de supplément. Le détour vers Bahreïn a été intégralement remboursé."
"Pour les hôtels comme Monaco, l’acompte est valable pour l’année suivante. Dans d’autres cas, nous avons insisté sur un remboursement. Parce que nous ne savons pas si la course aura lieu l’année prochaine et quand. Dans des courses à venir comme l’Autriche ou Silverstone, nous arrivons avec moins de monde que d’habitude, mais nous restons plus longtemps. Nous avons même pu négocier les prix des chambres. L’essentiel est que nous ne sommes pas coincés avec de l’argent non récupérable."
Les moyens de transports sont également à revoir comme l’indique Zehnder. Ce sera le cas pour les huit premières courses en Europe.
"Nous allons en Autriche en voiture. Nous l’avons toujours fait. Cela a l’avantage que nous pouvons ainsi minimiser les contacts physiques avec le monde extérieur. Lundi après la deuxième course autrichienne à Spielberg, nous roulerons 400 kilomètres pour aller à Budapest. De là en Suisse, c’est un peu plus loin. Un peu trop long pour les gens qui ont travaillé tout le week-end. C’est pourquoi l’équipe de course rentre chez elle. Que ce soit par avion ou par train, cela n’a pas encore été clarifié."
"Nous avons les chauffeurs de camion pour le motorhome, qui n’ont actuellement rien à faire, qui s’envolent pour Budapest lundi après le GP de Hongrie. Puis ils ramènent les voitures en Suisse. Logiquement, on se rendra en Angleterre par avion. Ici aussi, nous devons encore préciser si nous prenons un vol charter. La situation est toujours ouverte pour le moment. Jusqu’à présent, nous n’avons aucune assurance que nous n’aurons pas à être mis en quarantaine pendant deux semaines. C’est pourquoi je ne peux rien réserver pour le moment, sinon je serais coincé avec le prix du vol si j’annulais."
"Si l’Angleterre se passe bien comme prévu, nous irons ensuite directement en Espagne à partir de là. L’idée est que l’équipe reste ensemble dans une bulle pendant ces trois semaines. Donc, personne ne rentrera chez lui entre les deux Grands Prix, sauf en cas d’urgence. Nous disputerons à nouveau la Belgique et l’Italie en nous y rendant en voiture. Comme d’habitude."
"Pour les voitures il y aura deux retours prévus à Hinwil : après la troisième course en Hongrie et la sixième course en Espagne."
Alfa Romeo a aussi défini le personnel qui sera présent sur les Grands Prix et elle n’atteindra pas la limite de 80 personnes par équipes.
"55 personnes viennent de chez nous à Hinwil. Il y a également douze employés de Ferrari pour nos moteurs. Nous aurons donc 67 personnes dans le garage. Les dix personnes dédiées au montage ne viennent que pour monter et démonter les garages. Elle ne sont pas là pendant l’épreuve."
Enfin, comment est-ce possible de planifier le reste de la saison après Monza ?
"Nous savons maintenant que Singapour, le Japon et Bakou n’ont définitivement pas lieu. Nous avons pu annuler tous les vols. Nous nous attendons à ce que la saison européenne soit prolongée. Cela a le plus de sens, car vous ne pouvez pas dire si nous pourrons voyager à l’étranger. C’est pourquoi je ne peux planifier que dans une mesure limitée. Nous avons délibérément laissé nos ensembles de fret maritime en Asie et au Moyen-Orient au cas où des courses auraient toujours lieu au Vietnam ou à Bahreïn et à Abu Dhabi. Le fret y est en attente."
"Nous espérons avoir la deuxième partie du calendrier à la mi-juillet. Ensuite, tout dépend de la rapidité avec laquelle nous pouvons réagir. En règle générale, nous attendons 45 jours pour le fret maritime. Étant donné que le fret pour les courses à Bahreïn et à Abu Dhabi est déjà à proximité, nous avons naturellement un temps de réponse plus rapide. Si nous allons en Amérique, nous devrons prendre une partie du fret avec nous dans l’avion car le temps serait trop court."
"Mais là, le problème, ce sont les capacités. L’affrètement de vols entiers prend actuellement deux à trois mois pour se préparer. Comme il y a beaucoup moins d’avions de passagers en route, dont certains ont également chargé du fret, les avions purement cargo sont tous complets. Et les prix augmentent fortement. C’est un problème qui n’a pas encore été résolu."
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