La stratégie de Mercedes en Q3 à Bakou était ’un risque énorme’

Vowles revient sur la façon dont elle a été établie

Par Emmanuel Touzot

2 mai 2019 - 13:48
La stratégie de Mercedes en Q3 à (...)

A Bakou, les deux pilotes Mercedes se sont élancés les premiers pour leur deuxième tentative en Q3, mais ont étonnamment arrêté leur monoplace sur le bord de la voie des stands, afin de laisser passer les pilotes qui s’étaient engouffrés derrière eux et pensaient pouvoir bénéficier de l’aspiration.

Ce faisant, ils ont bénéficié de l’aspiration, et c’était aussi pour cela que l’on avait vu une situation similaire à Shanghai, où les pilotes s’étant élancés en dernier voulaient bénéficier d’une piste allant en s’améliorant. A force d’attendre que chacun se décide à sortir, et avec le temps perdu à chauffer les pneus, quatre pilotes n’avaient pas réussi à effectuer un temps.

"Sur les dernières courses, vous avez pu voir ce que l’on peut appeler l’impasse Mexicaine dans la voie des stands" déclare James Vowles, responsable de la stratégie de Mercedes. "Tout le monde à son moteur allumé, et tout le monde se regarde. Mais qui ira en premier sur la piste ? Ce sera la voiture qui guidera effectivement les autres et créera l’aspiration."

"A Shanghai, vous avez vu que l’on partait très tard et d’autres voitures n’ont pas été capables de faire leur tour car elles voulaient tellement l’aspiration que le drapeau est passé avant qu’ils ne commencent leur tour. A Bakou, nous étions bien conscients que cet effet pouvait déterminer si nous allions être en pole ou non."

Mercedes a donc tenté d’envoyer ses rivaux en piste en déclenchant la sortie des 10 pilotes qualifié pour la dernière partie de séance, et a ensuite demandé à ses pilotes, selon une stratégie pré-établie, de se garer à l’intérieur de la voie de sortie des stands, afin de laisser passer les autres concurrents. Cela a évidemment créé un avantage, mais aussi une prise de risque de se retrouver dans la peau des pilotes n’ayant pas le temps de faire un nouveau tour.

"Ce que nous avons décidé de faire, donc, a été d’envoyer la voiture un peu plus tôt ce qui entraînait toutes les voitures derrière nous. Ça a fonctionné. Et ensuite, nous avons pris la décision de faire un essai de départ sur la gauche, comme ça nous ne partions pas en tête de groupe, parce que nous sentions que l’aspiration était très forte."

"Cela a été une énorme prise de risque. Nous n’avons passé la ligne que quelques secondes avant le drapeau. Mais ça à fonctionné. Nous nous sommes mis sur le côté gauche, les autres voitures sont passées, [Sebastian] Vettel en tête de groupe, permettant à nos voitures de se mettre en bonne position derrière nos rivaux et de bénéficier de l’aspiration et d’une bonne position."

Vowles révèle que cette tactique, rendue intéressante par l’énorme ligne droite du circuit de Bakou, a été expliquée clairement lors du briefing, et même répétée à plusieurs reprises : "Ce genre de plan ne va pas sans une discussion préalable, surtout avec les pilotes, pour être sur qu’ils comprennent tous les deux, acceptent et sont d’accord avec le plan. Car pour eux c’est très différent : Vous leur demandez de rompre ce qui est une routine normale en Q3 pour une situation qui les met sous pression, et de faire les choses différemment."

"Nous en avons parlé avec les pilotes le matin, pour être sûrs qu’ils comprennent ce que nous pourrions et ne pourrions pas faire pendant les qualifications. Et avant qu’ils partent, nous les avons encore briefé pour qu’ils comprennent ce que l’on attendait d’eux. Et ils ont fait un boulot fantastique."

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