La FIA prend des mesures contre le harcèlement en ligne
Ben Sulayem ne veut "pas ignorer cette situation"
Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA, a écrit une lettre ouverte pour expliquer que la fédération allait prendre en main le problème des abus sur les réseaux sociaux. Cette décision fait suite au harcèlement dont a été victime Silvia Bellot.
La commissaire sportive a fait partie du groupe ayant sanctionné Fernando Alonso au Grand Prix des Etats-Unis. Les fans du pilote Alpine F1 s’en sont emparés et ont estimé, sur la base d’une pénalité infligée il y a dix ans à l’Espagnol, qu’elle présentait un biais envers le pilote.
Les comportements auxquels elle a fait face, qui font suite aux menaces de mort reçues par Michael Masi l’an dernier, ont provoqué une réaction de la part du président de la fédération, qui veut lutter activement contre ces problèmes.
"Récemment, l’une des femmes commissaires de la FIA, Silvia Bellot, a fait l’objet de menaces de mort. Il est tout à fait déplorable qu’une bénévole comme Silvia ou n’importe lequel de nos commissaires et officiels, qui donnent de leur temps pour nous permettre de participer à des courses, soit l’objet d’une telle haine" a écrit Ben Sulayem.
"En effet, un certain nombre de membres du personnel de la FIA ont également été la cible de harcèlement et de messages haineux au cours des dernières années."
"Il est totalement inacceptable que nos bénévoles, officiels et employés soient soumis à cet abus extrême. Cela n’a pas sa place dans notre sport. Il a un effet dévastateur sur notre santé mentale et celle de nos proches."
Le risque de "détruire" le sport automobile
Ben Sulayem rappelle le rôle crucial des membres de la FIA dans l’existence du sport automobile. Il appelle ainsi à arrêter ces comportements idiots et déplacés, afin que la santé mentale des décisionnaires de la fédération soit préservée.
"Je défendrai toujours mon personnel et mes bénévoles. Et laissez-moi être clair : sans ces personnes, il n’y aurait pas de courses. Nous devons nous demander qui voudrait devenir un officiel de haut niveau dans un tel environnement. La réalité est évidente - si cela continue, cela détruira notre sport."
"En tant qu’arbitre, et en tant que président, vous vous attendez bien sûr à ce que les gens ne soient pas d’accord avec les décisions que vous prenez. Mais vous devez vous attendre à ce que ces opinions et commentaires soient respectueux."
"C’est de plus en plus rare. Ce n’est que par une approche collaborative que nous parviendrons à combattre ce fléau pour notre sport."
La FIA annonce déjà des décisions à ce sujet
Comme pour les autres sujets délicats, la FIA a décidé d’agir vite, et Mohammed Ben Sulayem a annoncé des premières décisions pour empêcher que ces comportements déplacés ne se développent, et même espérer qu’ils disparaissent progressivement.
"Nous avons entamé un dialogue avec les plateformes de réseaux sociaux pour qu’elles jouent leur rôle et nous avons commencé à travailler avec les gouvernements et les autres instances dirigeantes du sport pour les amener à prendre des engagements forts en vue d’une action commune."
"Nous commandons des recherches via l’Université de la FIA sur la haine numérique et les commentaires toxiques spécifiques au sport. Cette étude servira de plateforme pour le partage des connaissances, l’éducation et la prévention."
"Nous nous sommes associés à Arwen.ai pour utiliser son logiciel d’intelligence artificielle afin de détecter et d’éradiquer les contenus abusifs sur nos propres canaux."
"Dans les mois à venir, nous lancerons une campagne concertée en tirant parti de la puissance et de la portée de l’ensemble de notre fédération, qui compte 244 organisations automobiles et sportives dans 146 pays sur 5 continents."
Cette campagne s’appuiera sur le travail de collaboration entre la FIA et la Formule 1 dans le cadre de l’initiative Drive It Out. J’en parlerai plus longuement lors du Grand Prix d’Abu Dhabi à la fin du mois."
"Les passions sont fortes dans le sport, mais le harcèlement, les abus et les discours de haine en ligne ne doivent pas être tolérés. Chacun dans notre sport, qu’il s’agisse des médias, des équipes, des pilotes ou des fans, a un rôle à jouer."
"Nous ne pouvons pas ignorer cette situation. J’invite l’ensemble de l’écosystème du sport automobile à prendre position. Nous devons le dénoncer. Il faut que cela cesse."
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