Existe-t-il un ‘biais anti-Verstappen’ à la FIA ?

Les pénalités en question

Par Alexandre C.

27 décembre 2024 - 13:32
Existe-t-il un ‘biais anti-Verstappen

Pour des raisons en bonne part justifiées, Max Verstappen a été dans le viseur de la FIA lors de cette saison 2024. Le symbole ? Le Grand Prix du Mexique, lors duquel le Néerlandais a reçu, à deux reprises, des pénalités de dix secondes, pour des manœuvres jugées bien trop agressives sur la McLaren F1 de Lando Norris.

Cependant tout au long de l’année, la FIA a pu paraître aussi clémente envers Max Verstappen, ou envers des manœuvres similaires d’autres pilotes.

Le bilan n’est pas fameux et le débat autour des commissaires permanents (que refuse la FIA) est ainsi relancé.

« Je suis d’accord, il y a toujours de l’inconstance » déplore ainsi Juan Pablo Montoya, qui a eu aussi affaire avec la FIA et les commissaires lors de sa carrière en F1 !

Mais Max Verstappen recevrait-il aussi un traitement de défaveur en raison de sa mauvaise réputation ? Sans citer le nom du pilote Red Bull, Montoya admet qu’un biais négatif peut parfois exister pour les commissaires…

« Si la FIA ne vous apprécie pas, ce qui se passe normalement avec un commissaire de course, c’est que si vous êtes pénalisé pour un incident, la prochaine fois que vous êtes impliqué, dans 90 % des cas, même si vous êtes innocent, ils vont vous pénaliser parce que vous avez un historique. »

Montoya pourrait ici faire référence au Grand Prix du Qatar où Verstappen a perdu sa pole position pour avoir gêné George Russell, alors que ni l’un ni l’autre n’étaient en tour rapide.

« Dans leur esprit, pour les commissaires, ils ne peuvent pas effacer ce que vous avez fait auparavant. Vous obtenez une réputation. Même si vous avez déjà payé la pénalité, c’est comme si vous aviez volé de l’argent, que vous alliez en prison, que vous en sortiez, puis qu’on constate que de l’argent disparaît quelque part. La prochaine fois qu’un policier vous attrape, il va supposer que c’est vous. C’est la réalité. »

Concernant les batailles roue contre roue, la FIA semble aussi avoir durci ses sanctions en deuxième moitié de saison. Les règles ont été révisées, notamment à la demande de Lando Norris, pour que la première voiture atteignant le point de corde ne soit plus systématiquement favorisée, cette règle favorisant les ‘dive-bomb’.

« Les règles sont très simples, » insiste Montoya. « Si vous êtes côte à côte dans le point de corde, vous devez partager la trajectoire, vous devez laisser de l’espace, faire quelque chose. Et les gens ne le font pas. »

Mais l’ancien pilote McLaren F1 renvoie aussi les pilotes à leurs responsabilités…

« En F1, ils s’en sont toujours sortis. Mais ce sont les pilotes qui ont écrit la plupart des règles, n’est-ce pas ? Je crois que beaucoup des standards de conduite viennent du GPDA. Donc, si vous faisiez partie de la prise de décision pour rendre les règles justes, pourquoi vous plaignez-vous maintenant ? »

Jordan critique la pénalité de Lando Norris au Qatar

Les incidents du Grand Prix du Qatar, notamment la pénalité infligée à Norris pour ne pas avoir ralenti sous drapeau jaune, ont également attiré les critiques d’observateurs du paddock.

« Beaucoup de gens étaient confus, frustrés, laissés avec le sentiment qu’il s’agissait encore d’un Grand Prix où nous ne comprenons pas tout à fait les pénalités appliquées » critique ainsi à ce sujet David Coulthard, même si la pénalité de Lando Norris « ne semblait pas injuste. »

Eddie Jordan a lui carrément critiqué directement la FIA et son président Mohamed Ben Sulayem.

« Que se passe-t-il avec la FIA ? Regardez, je vous tends la main, Mohammed, je vous aime vraiment bien, je vous connais depuis 35 ans. Par pitié, reprenez le contrôle de ce qui se passe à la FIA. Oui, je pourrais être banni des Grands Prix. Je m’en fiche. »

« Je ne vois tout simplement pas que la FIA se comporte correctement, que les commissaires se comportent correctement. C’était mal, » a-t-il déclaré.

Visiblement Jordan n’a toujours pas digéré la pénalité reçue par Lando Norris au Qatar !

« Chaque personne dans cette équipe, chez McLaren, devrait se sentir lésée, car ils ont souvent dit : ’Nous enquêterons après la course’. N’est-ce pas ce qui se passe ? Souvent ? L’ont-ils fait ? Non, ils ne l’ont pas appliqué. Même si la course approchait de la fin. »

« Tout le monde, dans n’importe quelle juridiction du monde, doit bénéficier d’une justice équitable, et cette équité inclut la possibilité de se défendre. C’est fondamental dans le monde, et je pense que Lando en a été privé. »

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