Est-ce la fin des pilotes payants en F1 ?
Sans doute et en raison de plusieurs facteurs
L’ère des pilotes payants est-elle terminée en F1 ? Le plateau actuel est en effet très relevé.
Lance Stroll et Guanyu Zhou par exemple ont certes de puissants soutiens financiers, mais il ne faut pas oublier que même des pilotes comme Carlos Sainz (Estrella Galicia) ou Fernando Alonso (Santander) amènent leur lot de sponsors.
« Il n’y a plus de pilote payant » lance Franz Tost chez AlphaTauri.
Franz Tost cite notamment le durcissement de l’attribution des points Super Licence, comme un des facteurs expliquant le phénomène.
« Parce que, tout d’abord, la plupart du temps, le pilote payant n’est pas le plus rapide et la FIA, avec la Super Licence, a mis un terme à cette situation. Cela signifie qu’un pilote ne peut entrer en Formule 1 que s’il réussit en Formule 3, s’il remporte le championnat de Formule 2, ou autre, pour obtenir les points nécessaires à l’obtention de la Super Licence. »
« Néanmoins, il se peut que le pilote qui obtient la Super Licence soit rapide et apporte un sponsor, ce qui est la meilleure chose qui puisse arriver à l’équipe. Et c’est toujours bienvenu. »
Surtout, la santé financière des équipes s’est grandement améliorée. Haas n’a plus vraiment besoin d’un Nikita Mazepin par exemple...
D’ailleurs, écoutons Günther Steiner sur le sujet.
« L’autre chose que vous devez prendre en compte en plus de ce que Franz dit, et qui est 100% juste, c’est que dans le passé, vous aviez des équipes qui n’étaient pas stables financièrement. Aujourd’hui, nous avons dix équipes très solides. Personne n’a donc besoin de compter sur un pilote payant, parce que la Formule 1 est dans une si bonne position avec 10 équipes, qui sont toutes stables. »
« La situation idéale est d’avoir un pilote qui a obtenu les points de la Super Licence parce qu’il est bon, tout en ayant un sponsor derrière lui. Je pense que c’est la direction que nous prenons. Si quelqu’un a du talent, il peut obtenir la Super Licence, et ensuite il amène un sponsor qui nous apportera quelque chose. »
« Se contenter de payer pour entrer en F1, sans être bon, ça ne fonctionne pas, pour deux raisons : les équipes ne veulent pas de cela, la position dans le championnat des constructeurs est plus importante que d’avoir un pilote qui vous apporte un peu d’argent. Donc vous devez être bon pour entrer dans la F1. Et si vous avez un sponsor, vous aurez une chance. Mais si vous n’êtes pas assez bon, vous ne serez plus admis ici. »
Le resserrement des écarts de performance, surtout en milieu de grille, rend donc impensable le recours aux pilotes payants.
C’est aussi James Vowles qui le dit chez Williams (une équipe qui a eu recours par le passé à Sergey Sirotkin ou Lance Stroll par exemple).
« Les écarts sont parfois de l’ordre de la milliseconde. Vous voulez donc avoir dans la voiture des pilotes qui - c’est une méritocratie - donnent le meilleur d’eux-mêmes. Il ne s’agit donc pas d’engranger quelques millions pour satisfaire la rentabilité. Les quelques millions proviennent du championnat des constructeurs. C’est donc un changement positif pour le sport. »
« Maintenant, ce que vous voyez aussi, c’est que des individus, dont nous faisons partie, investissent jusqu’au niveau du karting et paient pour que les pilotes montent en grade, progressent dans les carrières juniors. Le fait est que les équipes investissent dès le niveau junior afin de former une méritocratie, de sorte qu’au moment où ils arrivent chez nous, ces jeunes pilotes sont déjà expérimentés. Ce n’est pas que les rookies soient morts, loin de là, mais je pense que ce concept de prendre quelques millions pour mettre quelqu’un dans la voiture n’est pas la façon dont nous pouvons être performants de nos jours, sinon vous retomberez dans le classement. »
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