Des analystes financiers alertent sur les ‘faibles perspectives de croissance’ de la F1
Notamment en raison de l’électrique
Après une année 2020 calamiteuse pour les résultats financiers de la F1, 2021 sera-t-elle l’année du redressement ? Rien n’est moins sûr.
Le blog en analyse de produits financiers Seeking Alpha a expliqué, dans une note détaillée, pourquoi il ne fallait pas forcément ouvrir de positions (investir) dans le Formula One Group, l’entité de Liberty Media qui est propriétaire du sport.
Bien sûr, les pertes historiques de l’an dernier (7 % du chiffre d’affaire 2019 réalisé en 2020, sur la période janvier-juin) ne devraient pas se reproduire. Mais les analystes relèvent qu’une série de nuages planent toujours sur le sport.
Seeking Alpha note ainsi que revenir à la profitabilité « prendra du temps » à la F1 et que 2021 ne sera donc pas une année de plein retour à la normale.
Il est tout d’abord relevé le montant élevé de la dette du Formula One Group : 1,9 million de dollars en septembre dernier (contre des réserves en cash d’1,77 million de dollars, notamment suite à une récente injection d’argent frais). Seeking Alpha lie même le remplacement de Chase Carey par Stefano Domenicali à la « situation financière décevante de la F1 » même si les raisons sont aussi cycliques (Chase Carey vient de boucler la rénovation des Accords Concorde et les budgets plafonnés, ses principaux chantiers).
Au niveau des droits TV, Seeking Alpha note une incohérence : la F1 négocie des rediffusions avec Amazon, mais le grand groupe américain ne semble pas si pressé que cela pour signer. Il faut dire qu’il faudra gérer dans bien des pays la coexistence avec les diffuseurs TV classiques – et Amazon pourrait donc être forcé d’être absent de plusieurs pays. De plus, la F1 n’est pas très populaire aux États-Unis, le premier marché d’Amazon. C’est un vrai « désavantage » notent les analystes.
L’autre grand dilemme rencontré par la F1, c’est celui de l’électrique. Le retrait de Honda, qui veut se consacrer à l’électrique, est vu comme un camouflet. « Il sera dur pour le Formula One Group de convaincre les constructeurs d’investir plus dans la production du prochain moteur à combustion interne dans les prochaines décennies » est-il ainsi relevé – puisque la F1 fait toujours le pari de l’hybride et des biocarburants, alors que l’avenir semble être à l’électrique. La montée de la Formule E (malgré les retraits d’Audi et de BMW) est aussi vue comme une menace « qui rendra plus difficile pour la F1 de s’imposer dans un futur de neutralité carbone. »
Il y a cependant des espoirs pour la F1. Il est en particulier noté la croissance de la F1 « agressive » sur le digital pour renouveler le public. Ainsi en 2020, sur les neuf premiers mois, l’engagement des fans sur les réseaux sociaux de la F1 a progressé de 70 %. La série Netflix est également saluée pour ses effets associés.
La conclusion de Seeking Alpha demeure pessimiste cependant : « Compte tenu de tout cela, nous pensons que le Formula One Group sera en mesure de se remettre de la pandémie au cours de la prochaine saison, mais son bilan surendetté et ses faibles perspectives de croissance font qu’il est difficile de justifier des investissements dans le groupe. C’est pourquoi nous n’ouvrons pas de position dans le groupe de Formule 1. »
F1 - FOM - Liberty Media
Pourquoi la F1 a craint un flop de ’Drive to Survive’ en Saison 1
Le futur PDG de la F1 n’exclut pas une vente à l’avenir
Hamilton a ’coûté de l’argent’ au film sur la F1 mais l’a ’aidé’
Le PDG de Liberty Media va quitter son poste en fin d’année
+ sur F1 - FOM - Liberty Media